Jour 12 : Péninsule d’Osa – Sierra de la Muerte

Patrice a mal dormi à cause de la chaleur, de la moustiquaire qui nous coupe l’air et surtout des démangeaisons multiples. Moi, j’ai dormi comme un bébé. La Finca kobo est un endroit très agréable. Nous avons une jolie chambre avec une grande salle de bains et l’environnement est magnifique : un superbe jardin très fleuri avec différentes espèces de gingembres, d’héliconies et d’orchidées entre autres. Nous prenons notre petit déjeuner à 7h30 : excellent café, pain et confitures maison, fruits et fromage accompagné de concombre au poivre. Vraiment agréable.

A 9h nous nous joignons à un groupe d’américains pour faire le « chocolat tour », une visite de la propriété avec dégustation. La visite de la plantation est très intéressante. Le propriétaire insiste particulièrement sur l’aspect « bio » de la culture qui ne donne pas toujours de beaux fruits ni de bons rendements mais qui garantit une vraie qualité. Pour les fruits de la passion qui sont grignotés par les chenilles, il vaporise une décoction d’une plante grimpante ayant une odeur d’ail qu’il trouve en forêt, qui déplait aux papillons qui du coup vont pondre ailleurs. Parmi ses cultures on trouve aussi des anacardiers (noix de cajou) et du corossol, ce fruit vert à  pointes qui est utilisé actuellement comme stimulant des défenses immunitaires.  Nous goûtons à tout : plusieurs espèces de caramboles, différentes bananes, des citrons, des mandarines puis nous nous intéressons plus spécifiquement au cacao. Trois espèces sont utilisées pour faire du chocolat mais d’après notre hôte, c’est le « criollo » qui est le meilleur. Il nous montre les différentes fèves, en ouvre une pour nous faire voir l’intérieur qui contient des amandes assez amères enrobées d’une pulpe douce dont les singes sont friands. Nous goûtons d’ailleurs cette pulpe qui n’a pas du tout le goût de cacao. Pour faire le chocolat, ils récupèrent les amandes, les mettent à macérer dans un tonneau pendant 5 jours en remuant régulièrement, puis les font sécher pendant quelques jours sur des claies avant de procéder à une torréfaction finale d’une vingtaine de minutes, comme pour le café. Ensuite il faut enlever la peau et passer le tout au moulin pour obtenir une pâte grasse et un peu liquide. La pâte grasse est pressée pour chasser le liquide et former des boules qui seront mises à sécher pour obtenir le produit fini : une boule de chocolat pur qui se conserve plusieurs mois et qui peut être râpée ou fondue en fonction de l’usage que l’on souhaite en faire. La fin de la visite se termine par une dégustation : fondue au chocolat avec des fruits du jardin (bananes, pastèques et ananas) et gâteau au chocolat. Tout est très bon. J’achète un peu de chocolat compacté pour ramener chez nous. L’étape a été très agréable d’autant que les deux propriétaires sont charmants et très accueillants.

En toute fin de matinée nous prenons la route en direction de la Sierra de la Muerte, une zone montagneuse au centre du pays. En descendant de voiture pour prendre une photo, je perds mon ipod. Nous ne nous en apercevons que 20 kms plus loin ! Nous rebroussons chemin et nous retrouvons l’objet : nous avons de la chance qu’aucune voiture n’ait roulé dessus !

Après avoir quitté Osa nous reprenons la route de Dominical puis nous bifurquons vers l’intérieur des terres et la ville de San Isidro El General. Ensuite c’est la montagne. La route est étroite, la circulation dense et nous passons du temps derrière d’énormes camions difficiles à doubler. Néanmoins le paysage est très beau : après un passage dans la brume, nous franchissons les nuages et la route offre de superbes panoramas sur la mer de nuages. Nous franchissons le col du fameux Cerro de la Muerte (point routier le plus élevé du Costa Rica à 3300 mètres) et quelques kilomètres plus tard nous trouvons l’indication pour notre lodge : le Paraiso Quetzal lodge installé à 2600m d‘altitude. Nous arrivons vers 17h juste avant le coucher de soleil.

L’endroit est joli avec une salle de restaurant panoramique donnant sur la vallée, un jardin de colibris et des bungalows avec les chambres. Installation rapide puis nous allons dans la salle de restaurant où grésille un bon feu de cheminée (la température a considérablement chuté) et où nous sirotons un bon verre de vin blanc en guise d’apéro. Repas sur place correct avec une très bonne truite. Ce soir nous nous glissons sous plusieurs couvertures et nous mettons un moment le chauffage dans la chambre.

Nuit au Paraiso Quetzal Lodge

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