Jour 4 : de la Blyde river au parc Kruger
Encore un petit déjeuner très agréable après avoir passé un bon moment à observer les oiseaux. Achats de bougies et de boules décorées (fruits séchés et peints du Black Monkey-orange qui ressemblent à de grosses pommes).
Ce matin nous prenons la direction du parc Kruger. Nous repassons par Pilgrim’s rest puis Graskop avant de continuer vers l’Est. Nous traversons des paysages vallonnés avec des exploitations forestières d’eucalyptus et des champs cultivés (beaucoup de bananiers). La circulation s’intensifie en approchant du parc. Le droit d’entrée se monte à 550 rands pour nous deux et la voiture.
Une fois les portes franchies il nous reste une trentaine de kilomètres à faire dans le parc pour gagner notre lodge.
Sur la route nous croisons des impalas, des gnous, une énorme bucorve du sud et nous traversons une rivière habitée par quelques hippopotames. Arrivés au Rhino post safari lodge, nous laissons notre voiture et on nous accompagne en 4X4 jusqu’au Rhino plains camp qui sera notre hébergement pour les deux prochaines nuits.
Nous nous installons dans une tente confortable en pleine cambrousse. Deux vastes tentes communes abritent un salon et une salle à manger avec une grande table conviviale et donnent sur une terrasse en bois ouverte sur le bush. Un abreuvoir attire les oiseaux : touracos concolore, merles kurrichane, cratéropes fléchés, choucadors de Burchell. La seule barrière entre les animaux et nous est un fil électrifié destiné à repousser les éléphants. Devant le lodge s’étend un grand espace de prairie sèche avec un point d’eau artificiel installé à la limite des arbres (à environ 200m, soit un peu trop loin pour que l’on puisse vraiment observer les animaux). Aujourd’hui nous sommes les seuls « guests ». A 15h nous prenons un thé/café avec des petits sandwiches, des gâteaux et du fromage puis nous partons pour un safari à pieds accompagnés de Bernard qui sera notre guide pendant le séjour et d’un autre employé du lodge. Ils sont tous deux armés de fusils.
Après quelques minutes de voiture, nous poursuivons à pieds. Nous croisons un très bel agame des arbres à tête bleue, un nid impressionnant d’araignées sociales et des buffles. Nous nous approchons ensuite avec beaucoup de précautions d’une femelle rhinocéros blanche accompagnée de son petit. Elle ne fuit pas à notre approche d’autant que Bernard a entamé pour l’intriguer et la retenir, un concert de cris de rhinocéros. C’est vraiment très impressionnant d’approcher aussi près de ces bêtes magnifiques.
Un peu plus loin nous rencontrons deux autres rhinocéros, ainsi qu’un très beau rollier longs brins qui se laisse admirer sans s’envoler. Les deux espèces de rhinocéros (noirs et blancs) présentes en Afrique ne diffèrent pas par leur couleur mais principalement par leur mode d’alimentation : le rhinocéros blanc a une large bouche qui lui permet de brouter, il mange principalement des herbes. Le rhinocéros noir est plus petit, il se nourrit de branchages et a une forme de bouche légèrement différente. Les guides et pisteurs les repèrent facilement en examinant le contenu de leurs crottes.
Retour à la voiture et départ en direction du Kruger pour faire un tour à la tombée de la nuit. Nous attendons un bon moment sur la route après avoir repéré cinq lions couchés au bord d’une rivière. Ils sont loin et ne daignent pas bouger malgré les appels de Bernard qui tente le cri du lion mâle puis celui du jeune gnou. Apéro dans la voiture (vin blanc avec fruits secs et biltong, la viande séchée locale) avant de continuer notre route. Sur le chemin du retour et donc de nuit, nous croisons encore un éléphant, un porc-épic, plusieurs rhinocéros, une troupe de babouins chacma, des pintades de Numidie qui rentrent se coucher en file indienne et de curieux galagos, sorte de mini gremlins avec des yeux exorbités qui sautent d’arbre en arbre.
Très bon dîner au lodge, servi par Precious, la responsable du service. La viande de bœuf est excellente ainsi que le dessert à base de caramel et de menthe. Nous mangeons avec Bernard. Il est sympathique et très bavard. Nous passons une bonne soirée à écouter des histoires d’animaux, de rencontres insolites entre des touristes et des lions, mais aussi des anecdotes de son enfance difficile au moment de l’apartheid. Il nous raconte que sa mère n’avait parfois que des feuilles de haricots particulièrement indigestes à leur donner à manger. Elle arrosait donc les premières de piment, afin d’obliger ses enfants à continuer à manger des feuilles pour éteindre l’incendie dans leur bouche. Nous passons en revue Mandela, l’ancienne obligation d’apprendre l’afrikaner à l’école, sa passion des langues, la persistance des différences raciales et la question du pardon. Très bonne nuit dans notre tente. Quelques rugissements au loin.
Nuit au Rhino plains camp