Jour 14 : PARC NATIONAL DE ZAAMIN – TACHKENT
Petit déjeuner un peu tristoune dans notre hôtel vide, mais ils ont du café et c’est déjà ça ! A 9h le chauffeur est là avec la voiture qu’il a réussi à faire voir par un garagiste. Quand nous demandons à la réception le récépissé de séjour, ils nous regardent avec des yeux de merlan frit et nous disent d’attendre. Ils n’ont rien pour imprimer et proposent de nous l’envoyer par email. Pour un papier que l’on est censé remettre à la sortie du territoire, c’est pratique ! Je râle un peu car nous sommes les seuls clients et le personnel de l’hôtel savait bien que nous avons besoin de ce papier ! L’ouverture de l’établissement ne date que de deux mois mais ils sont loin d’être au point !
Traversée du parc de Zaamin
Nous avons environ 4 heures de route pour rejoindre Tachkent. Nous profitons des beaux paysages du début du trajet car aujourd’hui le ciel est bien dégagé au-dessus des montagnes. En route nous apercevons même quelques oiseaux : rolliers d’Europe et cigognes sur leurs nids.
Puis on quitte la campagne pour retrouver la grande route
A Tachkent nous retrouvons le guide francophone qui doit nous faire découvrir la ville dans l’après-midi. Le timing est un peu serré, mais nous espérons quand même avoir à l’issue de cette demi-journée une idée de la capitale ouzbèke. Nous commençons par la place Khast Imam qui est entourée de bâtiments religieux. Mosquée Tilla Cheikh (ou Khast Imam). Jolie salle de prière dans cette mosquée qui date du XIXème siècle. Dans un bâtiment annexe (entrée payante et pas de photo) on peut admirer le grand Coran d’Osman qui serait le plus vieux du monde. Longtemps conservé par les califes de Bagdad et Damas, il fut rapporté à Samarcande par Tamerlan, puis conservé à Saint Pétersbourg avant d’être envoyé à Tachkent après la révolution russe d’Octobre.
Marché Tchorsou : c’est le plus grand et le plus ancien de toute l’Asie Centrale. Il est très coloré et très animé. On y vend de tout : meubles, vêtements, tissus, alimentation… Promenade au milieu des étals. Curieux berceaux traditionnels avec un trou pour évacuer le pipi, saucisses de cheval (une spécialité de Tachkent), pyramides d’épices, sucre candi (navat), montagne de pâtisseries, carottes en bâtonnets (toutes prêtes pour le plov), balais végétaux et brassées d’herbes sèches pour chasser le mauvais œil, assortiments de confiseries à offrir lors de visites de préparation des mariages, kurut séché de toutes les tailles, etc…
Intéressante visite de l’espace boulangerie. Les pains ronds sont habilement collés sur les parois de fours en terre et récupérés avec des sortes de pelles. On imagine qu’il faut une grande dextérité pour ne pas se brûler à chaque fournée ! Nous nous régalons avec un de ces pains encore tout chaud et tout gonflé.
Côté textiles, c’est la même débauche de marchandises!
Passage par la Medersa Koukeldach (XVIe) qui est de nouveau occupée par des étudiants après avoir servi de bâtiment administratif pendant la période soviétique. On accède au petit jardin central et à l’étage moyennant un prix d’entrée assez cher pour ce qu’il y a à voir (10000 soums).
Nous prenons ensuite le métro pour aller jusqu’à la place de l’Indépendance. Le métro lui-même mérite la visite car certaines stations sont très décorées, comme celle des cosmonautes où l’on retrouve les grandes figures de la conquête spatiale comme Gagarine.
L’Ark d’Ezgoulik garde la place de l’Indépendance. Il s’agit d’un portique de 12 mètres de hauteur avec un décor de cigognes. L’indépendance est représentée par un globe terrestre et la statue de la « mère heureuse » datant de 2006, une mère tenant un enfant dans ses bras. Beaucoup d’espaces verts et de fontaines. Un peu plus loin, le Monument aux Morts de la seconde guerre mondiale rappelle celui de Samarcande.
Ancien Palais des Romanov : c’était la résidence du grand-duc Nicolas Constantinovitch, un cousin du Tsar Nicolas II, qui fut exilé à Tachkent pour une histoire de disparition de bijoux. Le bâtiment est en cours de rénovation. Dans son voisinage, on passe devant le Théâtre Navoi dont la construction a commencé juste avant la deuxième guerre mondiale et s’est achevée en 1945 grâce aux prisonniers de guerre japonais. Jolie fontaine.
Sur la place centrale ou place Tamerlan trône une statue équestre de Tamerlan. Juste à côté se trouve l’hôtel Uzbékistan dont le décor de façade symbolise l’écriture coranique.
Nous finissons notre tour de ville par la rue piétonne Sayilgoh, assez animée avec des stands de jeu, des caricaturistes, de la brocante et des kiosques à boissons.
Nous laissons le guide qui doit rejoindre un groupe et nous retrouvons le chauffeur qui nous accompagne à l’hôtel Navruz. C’est un très joli hôtel classique et confortable, avec une grande piscine, situé à proximité de la tour de télévision. A la réception on nous demande notre récépissé de séjour dans le précédent hôtel (que nous n’avons pas). Ils ne connaissent pas l’hôtel tout récent où nous avons séjourné… Les choses s’éternisent un peu. Heureusement le chauffeur, qui nous voit plantés devant la banque d’accueil, vient à notre rescousse et débrouille la situation ! Rapide installation avant d’aller boire un verre au bar de l’hôtel. A 19h, un jeune représentant de l’agence vient nous chercher pour aller manger. Très bon dîner au restaurant Bek avec une excellente cuisine ouzbèke. Soupe de lentilles, salade aubergines/ tomates/ sésame, petits pains feuilletés tous chauds, assortiment de brochettes. Patrice goûte également un « Napoléon » en dessert, une sorte de millefeuille local. Vin blanc. Très agréable soirée qui nous permet de débriefer le voyage.
Nuit à l’hôtel Navruz, Tachkent