Nuit très agitée avec une forte houle. Par moment le bateau retombait avec un grand bruit sur les vagues. Je n’ai pas été malade, mais impossible de dormir. Patrice a quand même réussi à sombrer par moments. Au petit matin je sors admirer le paysage de montagnes enneigées et d’icebergs. Goélands et skuas se disputent dans les airs (les goélands crient en poursuivant les skuas). La mer est plus calme, le vent est tombé, la température extérieure est de 4°C (identique à la température de l’eau). Ça y est, cette fois nous avons gagné la péninsule antarctique.

Arrêt à Entreprise Island au niveau de Foyn harbour. Nous sortons en zodiac juste après le petit déjeuner. Il fait froid mais en deux heures nous en prenons plein la vue !

Nombreux cormorans au ventre blanc, des sternes minuscules qui nichent dans l’épave rouillée du Governoren (baleinier norvégien qui a brûlé en 1915 alors qu’il était sur le retour avec une grosse cargaison d’huile de baleine), des goélands, quelques otaries à fourrure et un phoque léopard qui joue à cache-cache avec le zodiac. La taille du bestiau est impressionnante.

Le paysage est somptueux avec des nuages qui semblent vouloir rivaliser de forme avec les icebergs, le tout sur un fond de ciel bleu. C’est vraiment très beau.

Après un passage par le bateau pour déjeuner, nous faisons une deuxième sortie l’après-midi, cette fois sur le continent antarctique. Nous commençons par une promenade en zodiac dans Orne harbour. Heureusement la baie est protégée du vent car depuis la reprise de navigation après la sortie de ce matin le vent est glacial et ne nous a guère permis d’aller admirer depuis le pont le superbe paysage traversé, nous sommes restés au chaud derrière les vitres.

Belle promenade en zodiac le long des pentes couvertes de glace et de neige. Nombreux cormorans et manchots à jugulaire. Ces derniers sont très drôles quand ils se jettent à l’eau en se laissant glisser le long des parois rocheuses.

Une face de la montagne est barrée d’une « autoroute à manchots ». C’est une trace profonde dans la neige qui va de la mer au sommet de la pente, de couleur rose (couleur des fientes de manchots), qui est empruntée dans les deux sens par une file de manchots, les uns descendant se nourrir, les autres remontant de la nourriture aux jeunes.

Nous débarquons ensuite et posons pour la première fois les pieds sur le sol du continent antarctique. Il faut grimper le long d’un raidillon pour avoir une belle vue sur la baie, le canal Errera, les îles Anvers et Brabant et le passage de Gerlache.

Cette fois les bâtons de marche auraient vraiment été nécessaires. J’abandonne à mi-chemin. La vue est déjà très belle mais le petit sentier est trop glissant avec les bottes et j’ai peur de tomber avec l’appareil photo et, avec le vertige, de ne pas arriver à redescendre (en plus ici interdit de s’assoir dans la neige). Patrice continue jusqu’au sommet et redescend ravi de sa montagne, avec de très belles photos (mais me confirme que j’aurai très certainement eu le vertige). Une fois en bas, je profite d’une place disponible dans un zodiac pour refaire une promenade le long des falaises. Cette fois j‘ai la chance de voir plusieurs groupes de manchots qui nagent ensemble un peu comme des dauphins en faisant des bonds hors de l’eau.  

Retour au bateau vers 18h30. Dîner sympathique avec Jean-Pierre et Maryse, qui clôt cette magnifique journée.

 Nuit sur le Hondius