Jour 11 : Rivière Hoanib et bivouac
Nous partons après le petit déjeuner dans deux véhicules qui ont tout le matos installé sur le toit et dans les coffres latéraux (nous emmenons chacun juste un change et une brosse à dents). Nous sommes tous les quatre dans le même véhicule avec la patronne qui conduit, son fils Alex et un pisteur. Dans l’autre véhicule, il y a un couple de clients allemands et deux gars qui les accompagnent, conduisent et gèrent l’intendance. Nous allons passer une partie de la journée avec les allemands, mais nous ne dormirons pas au même endroit car ils font une traque spécial rhinocéros (donc dans une zone plus sèche et plus montagneuse).
Le paysage devient vite très joli dès que nous avons franchi la concession sur laquelle se trouve la rivière Hoanib. Le lit est actuellement sec, mais il y a beaucoup d’arbres (en particulier des Ana Tree de la famille des acacias) car il y a beaucoup d’eau pendant la saison des pluies. Egalement nombreux mopanes dont les troncs sont assez torturés.
Après avoir escaladé une colline en 4X4 pour découvrir un magnifique panorama sur le lit de la rivière, nous partons vers le campement pour y laisser les affaires pour ce soir.
La guesthouse possède une zone de camping réservée avec un foyer pour le feu et un WC de brousse. Tout le reste est monté et démonté à chaque bivouac.
Nous retrouvons ensuite notre lit de rivière où nous avons la chance d’observer de nombreux animaux : babouins, buse augur en train de boire dans un trou d’eau, éléphants, springboks, oryx, girafes. Nous croisons d’ailleurs un cadavre de girafe (tuée par un lion) mais pas de lion à l’horizon.
Il fait chaud et à part les éléphants, la plupart des animaux sont installés à l’ombre des grands arbres.
Arrêt sous de grands Ana Tree habités par des colonies d’hirondelles pour déjeuner à l’ombre. Chacun se roule ses tacos en mettant plein de bonnes choses dedans. Très bon et très sympa.
En début d’après-midi nous reprenons la recherche du lion et nous finissons par trouver une jolie lionne couchée à l’ombre d’arbustes. Elle est vraiment magnifique et par chance elle ne part pas à notre approche.
En avançant vers les buissons, le deuxième véhicule s’ensable, ce qui est un peu problématique avec la lionne à côté ! Notre véhicule essaie de cacher l’autre à la vue de la lionne pour qu’un gars puisse descendre de la voiture avec une pelle et dégager la roue. On y arrive tant bien que mal et ensuite, avec une corde attachée entre les deux voitures, on réussit à les arracher de leur trou ! La deuxième voiture poursuit son chemin et nous continuons le nôtre jusqu’aux limites du parc de la côte des squelettes.
Les troupeaux de springboks se couchent à l’ombre. Beaucoup de jolies scènes avec des éléphants et de jeunes éléphanteaux dont la trompe sautille à droite et à gauche, comme s’ils ne savaient pas quoi en faire.
Retour au campement où notre hôtesse s’active pour monter tentes et lits de camp. Nous filons un coup de main pour finaliser tout ça. Puis c’est le tour de la table et des chaises que nous ne tardons pas à occuper pour prendre l’apéro !
Nous reprenons la voiture pour aller admirer la vue depuis une petite colline et nous avons la chance de voir encore plusieurs éléphants dans le lit de la rivière.
Retour à pieds et préparation du repas : grillades au feu de bois, légumes et pain au maïs cuits sur les braises. J’observe attentivement le pisteur faire le pain. Il mélange du lait et de l’eau (environ ¼ de litre de liquide), une boîte de maïs avec son jus (boite de 500g), 2 c à soupe de sucre, du sel et un kilo de farine avec levure. Il mélange l’ensemble assez longtemps à la main jusqu’à ce que la pâte se décolle du récipient et il laisse lever près du feu. Il fait ensuite de petites boules (de la taille d’un muffin) qu’il dépose sur un papier huilé installé sur une grille qu’il va ensuite poser sur les braises. Il surveille la cuisson et retourne assez souvent les petits pains pour qu’ils soient croustillants à l’extérieur et moelleux à l’intérieur ! Repas simple mais excellent à la belle étoile et très bonne soirée à papoter autour du feu avec notre hôtesse, son fils très débrouillard qui est un véritable petit tarzan et son pisteur-aide.
Nos tentes sont installées dans une sorte de cul de sac, aux pieds de rochers et hors du passage des éléphants. Cette précaution est indispensable et nécessite de bien connaître le coin. Notre hôtesse nous raconte à ce propos un accident qui s’est produit dans la concession il y a quelques temps. Un couple dans une voiture équipée d’une tente sur le toit s’est arrêté pour dormir dans le lit de la rivière (ce qui est formellement interdit). Dans la nuit, un éléphant s’est approché du véhicule, l’a un peu secoué et a déclenché l’alarme ce qui lui a fait peur. Le monsieur au lieu de rester dans sa tente, est descendu de son toit, s’est retrouvé face à l’éléphant et s’est fait tuer. Sa femme a été retrouvé le lendemain, traumatisée.
Excellente nuit avec juste les bruits de la nature autour de nous.
Nuit en bivouac