Jour 5 : TSITSIKAMMA NATIONAL PARK
Promenade seule au petit matin à la recherche de quelques oiseaux à photographier. Notre logement est vraiment agréable et la vue du matin sur la mer tout aussi magnifique que le soir. Le silence est seulement rompu par les « léons » sonores des paons et les cris dissonants des ibis. Je repère un joli souimanga dans un arbre fleuri. Le jardin de la propriété est planté d’arbres magnifiques dont beaucoup sont fleuris : d’énormes yellowwood, des callistemons aux fleurs rouges, mais également roses, des virgilias avec des grappes de fleurs rose-lilas, des agapanthes, des proteas et de très nombreuses plantes dont j’ignore totalement le nom.
Patrice et Mireille me rejoignent et nous poursuivons le tour du propriétaire observés par un singe vervet très curieux de notre présence. Nous découvrons un crocodile dans un bassin entouré de grillage (animal de compagnie des propriétaires ?). Un des paons nous gratifie d’une magnifique roue et pose pour la photo. Petit déjeuner un cran en dessous de celui de l’hébergement précédent mais quand même correct avec en particulier de bons petits scones salés.
Nous allons passer la journée dans le parc national de Tsitsikamma. A vol d’oiseau nous sommes juste à côté mais en voiture, il faut d’abord regagner la N2 et traverser le Storms river bridge sur la rivière du même nom. Belle vue depuis le pont, aménagé pour les piétons puissent le parcourir dans les deux sens tout en étant protégés de la circulation. On découvre une gorge profonde et découpée comme à la machette, au fond de laquelle on devine la rivière. Avant d’entrer dans le parc, achat de biltong de koudou et d’autruche (viande séchée en copeaux ou en bâtons), d’un peu d’eau et de crème solaire car notre nez ne supportera pas une deuxième agression solaire.
L’entrée dans le parc est payante (248 rands par personne pour un étranger, soit 4 fois plus que pour quelqu’un du coin). Nous commençons par le petit Mouth trail qui, depuis le parking, nous emmène en un kilomètre jusqu’à l’embouchure de la Storm river. C’est une courte marche bien aménagée avec des escaliers en rondins. Trois ponts suspendus agrémentent le parcours (non vertigineux car ils sont à faible distance de l’eau). La végétation est dense et superbe (Aloès, pélargoniums, fougères et un tas de minuscules fleurs colorées). Le ciel est couvert, il fait doux, mais l’humidité est telle que nous transpirons rapidement sous les sacs à dos. Belle mer agitée. Les oiseaux sont nombreux, bavards, mais bien cachés dans le bush. Un squelette de baleine gît partiellement sur la petite plage qui marque l’extrémité de la promenade. La taille des vertèbres est impressionnante.
Sur le chemin du retour nous admirons des familles de rock dassies (damans des rochers). Les jeunes, assez turbulents et casse-cou sont surveillés par les mâles pendant que les femelles tendent de se reposer ou nourrissent leur progéniture.
Arrêt dans un troquet au bord de l’eau pour boire un verre et manger un petit morceau. Nous avons ensuite quelques difficultés pour nous garer afin d’accéder à la deuxième promenade. Le parking est ridiculement petit pour les visiteurs à la journée. Après avoir cherché vainement une place pendant un bon moment, nous finissons par laisser la voiture le long de la route dans un endroit probablement non autorisé. Traversée d’aires de camping avant d’emprunter le début du Otter trail en direction d’une chute d’eau. C’est un trek de plusieurs jours mais la première partie de 6 kms serait réalisable en 3h1/2. Il est 14h ce qui nous laisse en théorie le temps de faire une partie du trajet.
Au début, le chemin passe au milieu de la végétation et un peu en forêt. Les vues sur la mer déchaînée, les tapis de fleurs et la forêt dense qui domine l’ensemble sont somptueuses. Nous ne trainons pas car nous voudrions pouvoir avancer suffisamment avant de devoir faire demi-tour.
La deuxième partie consiste à escalader des rochers en bordure de mer. La progression est difficile et, comme il ne s’agit pas d’un simple passage mais d’une succession de criques avec les mêmes rochers, nous décidons d’un commun accord de rebrousser chemin pour ne pas prendre le risque de se tordre une cheville ou un genou. Du coup, nous revenons sur nos pas à un rythme de sénateur en prenant tout le temps de profiter du paysage.
Arrêt au village de Storms River, coquet mais minuscule avec seulement quelques maisons, des pensions et deux trois commerces. Quelques yellowwoods majestueux font une allée dans le village. Achat d’une coupelle en bois dans un magasin d’artisanat collectif où le panonceau affiché à l’entrée m’avait intrigué : « Prices subject to change according to customer’s attitude » (les prix sont susceptibles de changer selon l’attitude des clients).
Retour à la Misty Mountain reserve et pause avant l’apéro, toujours sur la terrasse en regardant le coucher de soleil et en dégustant le biltong au koudou acheté ce matin (un peu dur mais plutôt goûteux). Dîner sur place avec ce soir du poisson pour tous, sauf pour Mireille qui reste au bœuf.
Nuit à Misty Mountain Reserve