Beau temps ce matin. Nous naviguons dans une mer constellée d’icebergs en direction des Orcades du Sud (South Orkney Islands), un groupe d’îles plutôt arides, situées à 1360 kilomètres au Nord-Est de la péninsule Antarctique, décrites pour la première fois en 1821.  Il y a peu de vent, mais une bonne houle et il fait 3°C.

Nous arrivons sur site un peu plus tôt que prévu et nous faisons partie du premier groupe qui descend à terre, au niveau de Shingle cove. Un rapide trajet en zodiac nous amène jusqu’à une plage où nous mettons pied à terre au milieu d’otaries à fourrure et de quelques éléphants de mer qui font la sieste au soleil.

Très jolie promenade, d’abord vers un glacier

puis vers une plage occupée par des manchots, des otaries et des éléphants de mer. Il ne ferait pas si froid, on pourrait se croire aux Galapagos.

Le ciel est tout bleu, les otaries à fourrure se chamaillent ou jouent dans l’eau, les manchots font des galipettes dans la mer et les éléphants de mer baillent en ouvrant des gueules impressionnantes.

Nous marchons sur des rochers qui brillent au soleil et qui font penser à du schiste en évitant d’abîmer les mousses et lichens qui poussent entre les pierres. La végétation est rase mais très colorée et très photogénique. Les algues apportent des touches de rouge. Après plusieurs jours dans un univers uniformément blanc-bleuté, je retrouve avec un certain plaisir toutes ces couleurs de la nature.

Le paysage est vraiment splendide et nous avons du mal à nous décider à remonter sur le zodiac. Il faut pourtant laisser la place à l’autre groupe qui entre-temps a déjeuné.

Le Hondius reprend sa route vers 15h30. Cette fois nous sommes partis pour un jour et demi de mer avant d’atteindre la Géorgie du Sud. Nous longeons l’archipel des Orcades jusqu’en fin d’après-midi. Le paysage est magnifique : montagnes au loin et au premier plan très nombreux icebergs dont certains sont tabulaires avec des arches de glace, et au milieu de tout cela des rorquals, des manchots et des oiseaux de mer. Superbe.

Brève présentation des nations représentées en Antarctique et du traité qui définit un certain nombre de règles à respecter sur place (pas de nucléaire, pas de zone militaire, recherche scientifique autorisée mais avec échanges des données et collaboration entre les équipes de nationalité différente…) Il est en revanche dommage que la protection de la zone ne s’applique qu’aux terres et pas à la zone maritime. Aujourd’hui, près des Orcades, nous avons vu trois bateaux de pêche dont un qui prélevait dans la mer de grandes quantités de krill. C’est ahurissant quand on pense que cette ressource indispensable à la vie marine va servir à fabriquer des cosmétiques ou de la nourriture pour chiens ! Dernière présentation sur les sternes: la sterne antarctique assez casanière puisqu’elle ne quitte pas les territoires du sud et la sterne arctique qui a, à peu près, la même morphologie (bec et pattes rouges, calotte noire sur la tête), et qui voyage tous les ans de l’arctique à l’antarctique ce qui en fait l’oiseau migrateur parcourant annuellement le plus de kilomètres ! Poursuite de notre navigation au milieu des icebergs. 

Jean-Pierre nous accueille au débrief avec une bouteille de champagne que nous partageons à six (nous commençons à prendre des habitudes très agréables). Après le dîner, fin du film sur Shackleton. Nous préférons aller bouquiner dans la cabine.

 Nuit sur le Hondius