Jour 4 : USHUAIA
Superbe lever de soleil ce matin. Nous sommes aux premières loges. La météo ne s’annonce pas très bonne pour la journée, mais nous verrons bien. Je prends par erreur le café rangé dans un pot pour du café soluble si bien que le premier bol passe à la poubelle. Deuxième tentative avec la cafetière italienne et le résultat n’est pas trop mauvais, même si je n’ai aucune idée du dosage ! Nous avons acheté deux paquets de biscuits hier soir en rentrant et ils vont faire parfaitement l’affaire pour le petit-déjeuner. Pendant que nous sirotons notre café, le spectacle évolue de minute en minute avec le soleil qui joue à cache-cache avec les nuages. Le ciel passe par toutes les couleurs du rose au jaune doré. C’est superbe.
Gustavo est devant l’immeuble à l’heure dite pour nous emmener au Parc national de la Terre de Feu (PN Terra del Fuego). Entrée du PN : 12000 pesos par personne.
Premier arrêt à la Bahia Ensenada Zaratiegui. Un bureau de poste de la taille d’un container est posé au bord de l’eau, c’est le bureau de poste le plus austral. Le paysage est magnifique. Nous sommes en bordure du canal de Beagle dont les berges sont recouvertes d’une forêt de hêtres et entourés d’un écrin de montagne. Gustavo qui nous a attendu pendant que nous promenions un moment le long de la rive, va nous cueillir des baies noires qui ressemblent un peu à des myrtilles. Il appelle cela des « calafate » et nous cite un proverbe local : « qui mange des calafates revient à Ushuaia » Le nom latin est Berberis microphylla.
Lago roca : deuxième arrêt au niveau d’un joli lac. Nous cheminons le long d’une rivière au milieu d’une magnifique végétation de hêtres, de fougères et de buissons fleuris. Nous retrouvons Gustavo au centre des visiteurs Alakush. En chemin nous avons observé un bon moment un couple de pics de Magellan qui s’en donnaient à cœur joie sur un tronc d’arbre.
Arrêt suivant à la laguna negra, un lac aux eaux sombres entouré de tourbières. Petit sentier forestier d’environ 500 mètres. Certains hêtres sont recouverts d’une sorte de parasite qui ressemble un peu à du gui.
Gustavo nous emmène ensuite jusqu’au senda castorera, une zone habitée par des castors. Ils ont construit des barrages sur la rivière et beaucoup d’arbres sont à terre. C’est une espèce en provenance du Canada qui fait des dégâts dans le parc naturel et dont les Argentins sont obligés de limiter la prolifération (un peu comme pour les ragondins dans le sud de la France). Notre dernier arrêt est à Bahia lapataia, le bout de la routa 3 et l’extrémité du parc puisque nous nous retrouvons devant le canal de Beagle.
Nous avons eu la chance d’avoir un temps frais mais avec un ciel bien dégagé ce matin ce qui a été super pour découvrir le parc national. Retour en ville et déjeuner pizza avant de continuer notre journée par la visite du musée de la Marine. Entre-temps le ciel s’est couvert, mais peu importe nous allons être à l’intérieur. C’est une ancienne prison qui a été transformée en musée. Elle a une forme d’étoile dont les branches se rejoignent au niveau d’un hall central. Chaque branche propose une thématique différente. L’entrée est assez chère (19000 pesos par personne) mais on peut revenir deux jours d’affilée en faisant tamponner son ticket.
Une partie est consacrée à la prison. Le premier groupe de bagnards est arrivé à Ushuaia en 1896. Le bagne a fonctionné jusqu’en 1947. Toutes les infrastructures de la petite ville ont été construites par les bagnards (dont le fameux train du bout du monde). On peut voir les cellules reconstituées de quelques prisonniers célèbres, prisonniers politiques comme Ricardo Rojas (un universitaire ayant préféré la prison à l’exil) mais également prisonniers de droit commun. Nombreuses photos, objets et meubles fabriqués par les détenus. La présentation est bien faite. Une autre partie concerne l’histoire maritime de l’Argentine (mélange de maquettes de bateaux, de cartes, de photos). Quelques salles sont consacrées à la guerre des Malouines (on sent bien à la lecture des textes que pour les Argentins le problème n’est pas réglé).
D’autres salles abordent les expéditions en Antarctique. Nous retrouvons le Fram, Scott et Amundsen que nous avions croisés en Norvège et nous en apprenons un peu plus sur Dumont d’Urville, son Astrolabe et la terre Adélie. Une dernière aile est une collection de peintures , de toutes les époques, en rapport avec la mer. Nous finissons par une exposition du peintre Alejandro Abt dont les oeuvres, assez désespérées, nous touchent beaucoup.
Le dos fatigue un peu à force de piétiner. Nous rentrons au studio sous une pluie fine. Arrêt dans une supérette pour acheter quelques yaourts pour demain matin. Vers 18h nous avons rejoint nos pénates. La femme de notre logeur vient récupérer l’argent pour les deux nuits au studio et ensuite, bien installés devant notre baie vitrée, nous avons la flemme de ressortir. Nos yaourts feront office de repas du soir.
Nuit à Live Ushuaia Beagle View, à Ushuaia