Un peu vaseuse ce matin au réveil. Je « comate » jusqu’à ce que nous sortions prendre un petit déjeuner dehors. Il est 8 heures et curieusement les cafés ne sont pas encore ouverts. Nous finissons par en trouver un qui ouvre à peine. Le café est bon et me remet sur pieds. Mise en ordre des bagages avant le départ. Patrice a un sac à dos qui s’est considérablement alourdi depuis nos achats de livres, de chaussures et de diverses bricoles comestibles. Nous avons donc décidé de prendre un taxi afin de ménager un peu son dos (et le mien par la même occasion).

Notre train en direction de Venise quitte le quai à 11h30 pétantes. Il est bondé avec des allemands qui partent en vacances ou en week-end avec enfants et grands-parents. Les bagages sont alourdis de casques de vélo, de bâtons et chaussures de marche qui pendouillent et ont du mal à trouver leur place dans les porte-bagages. Nous sommes assis l’un en face de l’autre. Patrice a une jeune voisine visiblement terrifiée par le risque de contamination dans le train : elle porte deux masques superposés et elle regarde avec effroi tous les voyageurs qui circulent dans les allées (même si tout le monde a un masque) ! Nous avons plusieurs arrêts prévus en Autriche avant d’arriver en Italie. En fait ce train est un vrai omnibus et nous allons mettre 7 heures pour faire le trajet.

Le ciel est très couvert mais nous traversons de jolis paysages. Les rails passent au fond de vallées pentues, la route est souvent en encorbellement au-dessus. Des sommets enneigés apparaissent par instant lorsque les nuages s’effilochent, les prairies sont vertes et piquetées de fleurs des champs et les chalets se serrent en petits villages. Malgré le mauvais temps, c’est un beau trajet. En Italie nous changeons de conducteur et de contrôleur. L’allemand jovial qui ressemblait à Papa Talon est remplacé par un jeune italien sec, avec un physique à la Tintin. Côté paysage, on quitte la montagne pour des vallons plantés de vignes. 

 Aventure à suivre dans les carnets de route de Venise