Jour 17 : BRASILIA – SAO LUIS
Réveil très matinal qui nous permet de profiter de la superbe lumière du lever du jour. Jean-Louis a prévu de nous prendre à 6h45 pour nous conduire à l’aéroport. Il arrive avec quelques minutes d’avance et 20 minutes plus tard nous sommes arrivés. Là, Patrice s’aperçoit qu’il a oublié son sac à dos ! Il repart illico avec Jean-Louis après m’avoir jeté les deux sacs de voyage sur le trottoir et donné la mission de faire l’enregistrement.
Je rame un maximum, d’abord pour trouver un chariot et ensuite pour réussir à enregistrer. Je commence par faire la queue au mauvais endroit jusqu’à ce que je trouve quelqu’un parlant anglais pour me renseigner (un voyageur car ici aussi le personnel de l’aéroport est exclusivement lusophone). Il y a beaucoup de monde dans l’aéroport en ce samedi matin, les gens partent en week-end aux quatre coins du Brésil et l’organisation n’est pas au top. Il y a trois endroits successifs pour faire la queue : le premier pour obtenir la carte d’embarquement, le deuxième pour retirer les autocollants pour les bagages et la troisième pour déposer les bagages ! Patrice me rejoint au moment où je finalise. Il a retrouvé son sac en arrivant à l’hôtel (il avait été mis de côté) et nous sommes soulagés.
Jolie vue sur Brasilia au décollage. Bien qu’un peu hauts, on aperçoit distinctement le plan de la ville. Ensuite le ciel est dégagé et on profite du paysage : des collines plissées, beaucoup d‘eau et de verdure et du sable à l’approche de Sao Luis située sur la pointe nord-ouest de l’Ilha de São Luís, une île de 50 km de long seulement séparée du continent par d’étroits canaux.
Un chauffeur nous attend à la sortie. Il est très souriant mais ne parle que le portugais. Avec humour il nous dit : You speak English ? Réponse « Yes » et il enchaîne : « Me not ». Installation à la Casa Lavinia dans le centre historique de la ville. Nous attendons un moment dans l’entrée car le couple d’employés présents ne comprend vraiment que le portugais (l’accueil est censé être francophone mais les propriétaires sont absents). Merci à google traduction grâce auquel nous finissons par arriver à communiquer avec quelques bons fous rires! Installation dans une très grande chambre avec un lit à baldaquin. La salle-de-bains attenante est immense et donne sur une galerie couverte qui surplombe le patio central de la maison. Notre chambre s’ouvre également sur un grand salon. L’ensemble est très joliment meublé. L’endroit est charmant et la perspective d’y passer trois nuits très agréable.
Sao Luis est une ville de plus d’un million d’habitants qui s’étale le long des berges du Rio Anil. La ville moderne est très étendue et le centre historique, plus réduit, est un peu figé dans le passé. La ville d’origine a été fondée par les français en 1612, mais l’endroit a vite été récupéré par les portugais. C’est une ville qui a été longtemps prospère grâce aux plantations de sucre et de coton et au commerce des esclaves avant de décliner au 19ème siècle. De nombreuses maisons anciennes sont recouvertes d’azulejos. Des maisons rénovées côtoient des bâtiments en ruine ou très délabrés.
Les rues sont couvertes de fanions de couleur à l’occasion de la fête locale de Sao Joao.
Dans le petit marché couvert, les rayons proposent des alignements de boissons à base de cachaça, des bouteilles de cachaça parfumée ou décoratives (avec de gros crabes trempant dans l’alcool) et des bouteilles de Tiquira, une liqueur de manioc de couleur pourpre. Côté alimentaire on trouve également beaucoup de crevettes séchées, des noix du Brésil, des stands proposant des crêpes de tapioca farcies (version sucrée ou salée) et des pâtes de fruits de bacuri (un fruit ovoïde avec une pulpe blanche qui pousse sur l’arbre du même nom).
Passage par le bord de l’eau (c’est marée basse) puis déambulation dans les rues.
Jolies églises baroques avec des intérieurs aux couleurs pastel.
Visite du centre culturel qui propose une exposition sur une artiste brésilienne d’origine allemande, Elke Maravilha (nombreuses photos et costumes de scène) ainsi que sur Frederick Douglass, ancien esclave devenu orateur, abolitionniste, éditeur et fonctionnaire américain.
Le ciel très chargé finit par nous lâcher une grosse averse. Nous nous réfugions un moment à l’hôtel avant de ressortir dîner au restaurant Flor de Vinagreira. Très bon dîner pour un prix tout à fait raisonnable (moins de 20 euros pp) : trois caïpis, poulet frit pour Patrice, poisson pour moi, les deux accompagnés de riz très parfumé et desserts locaux. Nous goûtons une crème au bacuri et une autre à la vanille épicée et les deux sont très bonnes. Les rues se sont animées avec l’arrivée de la nuit et l’aide de la musique et de la cachaça qui coule à flots.
Nuit à l’hôtel Casa Lavinia, Sao Luis