Jour 8 – LA GOMERA : PARC NATIONAL DU GARAJONAY
Ce matin nous avons trouvé un plateau bien sympathique derrière notre porte avec jus de fruit frais, café, chocolat, pains divers, confiture de banane, fruits, biscuits, fromage, charcuterie et pâte de coing. Tout cela était très bon et nous a permis de faire un très agréable petit déjeuner.
Comme prévu la météo n’est pas terrible. Les montagnes sont coiffées de nuages peu avenants et la pluie est annoncée pour la fin de la matinée. Aujourd’hui c’est promenade dans le parc national de Garajonay. Équipés de nos bâtons de marche et de vestes de pluie nous avons décidé de faire fi des intempéries. Selon la légende, le nom « Garajonay », proviendrait de Gara, une princesse de la Gomera et de Jonay, un prince de Tenerife, qu’un impossible amour aurait conduits au suicide. Plus sérieusement, le parc national a été créé pour protéger la Laurisilva, une forêt primaire de lauriers, de houx et de bruyères arborescentes.
Nous avons choisi de faire deux randonnées circulaires (7 kms – 150m de dénivelé) recommandées par la plupart des guides. Le point de départ se trouve à Las Creces et les deux tracés balisés sont séparés par la route. Raso de la Bruma qui suit le GR131 en direction de Vallehermoso est une courte boucle qui traverse la laurisylve de crêtes, composée d’espèces adaptées pour résister au vent, petites, resserrées et couvertes de mousse.
Nous avançons dans la brume, au milieu d’un tapis de fougères. Les vestes de pluie sont les bienvenues car nous sommes vite trempés. Atmosphère un peu mystérieuse, il ne manque que les korrigans ! Nous sommes en plus quasiment seuls (nous allons croiser trois couples au cours de la journée).
Retour au parking où nous avons laissé la voiture. La deuxième boucle Las creces permet de traverser une Laurisilva de versant sud avec des arbres plus grands, adaptés à une plus faible humidité et à moins de vent. Le sous-bois est tapissé de fleurs des champs dès que le jour perce la frondaison des arbres. Le sentier suit un lit de rivière.
Nous poussons jusqu’au village de Las Hayas et nous allons déjeuner à la Casa Efigenia. Efigenia est une institution locale, elle a toujours bon pied bon œil malgré un âge avancé et elle continue à accueillir les clients même si ce sont ses fils qui maintenant tiennent les fourneaux. Repas végétarien sympathique avec des produits cultivés sur place : fromage de chèvre accompagné de confiture de prune, almogrote (pâte de fromage à tartiner avec ail, tomates et poivrons), gofio accompagné de mojo et de divers légumes cuits dans un bouillon bien parfumé, petite salade, sorte de flan et petit verre de vin d’orange. Tout est bon même si le gofio (sorte de pâte dense de maïs) est assez insipide et indigeste et nécessite d’être copieusement arrosé de mojo pimenté et mélangé aux légumes. On dira poliment que cela remplace le pain. Étape très sympathique dont nous repartons bien chargés en calories.
Le soleil nous accorde un petit rayon sur le chemin du retour.
Nous décidons de clore la journée en montant jusqu’au sommet de l’Alto de Garajonay depuis El Contadero (30 minutes de marche). C’est le point culminant de l’île. Le chemin d’accès est bordé d’une très jolie végétation (bruyères et plantes fleuries) mais malheureusement on ne voit quasiment rien depuis le sommet à cause des nuages.
Retour à Hermingua après quelques achats pour manger tranquillement « chez nous » ce soir.
Nuit à l’Hotel Los Telares à Hermingua, La Gomera