Jours 1 & 2 : vol Paris Pékin – Xicheng – Lacs de l’Arrière
Départ de Marseille par le train en direction de Roissy. Une grève des aiguilleurs du ciel est annoncée mais elle semble surtout toucher les vols intérieurs et moyens courriers et on espère pouvoir partir comme prévu. CDG est toujours aussi gris et aussi mal fléché. Un peu avant 16 heures une personne de la Maison de la Chine nous remet les billets d’avion. Nous ignorons qui sont nos futurs compagnons de voyage et je m’amuse à essayer de le deviner en observant les personnes qui attendent l’embarquement. Le Boeing 777 d’Air France est à l’heure mais nous prenons plus d’une heure dans le nez à cause d’une grève du personnel responsable du chargement des soutes ! Décollage à 20h20, il pleut sur Paris et le ciel est bien plombé. Quelques turbulences au départ et pendant le repas. Sièges durs, quasi impossible de dormir.
Survol nocturne de Saint Petersbourg, puis du nord de la Russie. Nous retrouvons le jour au-dessus de la Mongolie. Beaux paysages enneigés avec lacs gelés. Le ciel est dégagé et nous sommes près d’un hublot. Purée de pois à l’arrivée sur Pékin mais curieusement c’est quand même assez lumineux. Passage au contrôle sanitaire (pour la grippe), à la police, aux bagages et au bureau de change. Au niveau de la police chaque voyageur est invité à donner son avis sur l’accueil en choisissant parmi 4 petits personnages affichant des visages allant de grognon à souriant. Une jeune guide chinoise francophone rassemble les 15 membres du groupe (6 couples et 3 femmes seules) puis nous gagnons le centre-ville (15 kms) dans un petit bus et nous nous retrouvons au Bamboo Garden hotel vers 14 heures.
L’hôtel est installé dans une maison traditionnelle restaurée au sein d’un Hutong dans les vieux quartiers de Pékin. Joli jardin avec une végétation encore en plein hiver (un des jardiniers est en train d’enlever des reliquats de neige à la pelle). Avant d’être un hôtel, cette maison était la résidence privée de Sheng Xuanhuai, le ministre de la poste de la dernière dynastie des Qing. Jolie chambre avec vue sur le jardin, agréablement meublée de mobilier traditionnel mais avec tout le confort moderne (TV avec écran plat et ordinateur avec internet gratos).
Patrice a changé des euros à l’aéroport et je jette un coup d’œil sur les billets. La monnaie locale est le yuan. Les billets sont de 1, 5, 10, 50 et 100 yuans et portent tous sur l’une de leurs faces l’effigie du président Mao (à la louche 100 yuans valent environ 11 euros).
Après une installation rapide nous partons tous les deux en ballade dans les anciens quartiers à proximité de l’hôtel, en particulier dans le quartier Shichahai du district de Xicheng, ainsi décrit dans notre guide : « Xicheng Qu est un ensemble éclectique de vieux hutongs, de maisons à cour intérieure, de lacs idylliques et de résidences désuètes qui remontent à l’ère impériale ». Les hutongs sont des quartiers aux ruelles étroites bordées de maisons basses avec des cours intérieures. C’est parfois un peu miteux mais très authentique.
Nous passons par la place bordée de la Tour de la Cloche d’un côté et de la Tour du Tambour à l’autre extrémité. Les deux tours se visitent mais il est un peu tard et la ville étant dans la brume, on ne doit pas voir grand-chose depuis leurs sommets respectifs.
La place est sympathique avec de nombreux conducteurs de rickshaws qui guettent le client, des petites boutiques et des vendeurs de brochettes qui grésillent sur des barbecues devant les échoppes.
Longue promenade le long et autour des lacs de l’arrière, trois lacs en enfilade reliés par des petits ponts : Xi Hai, Hou Hai et Qian Hai. L’eau est gelée et la couche de glace semble très épaisse par endroits. Un groupe d’hommes essaie sans succès de dégager un bateau à grands coups de barres métalliques sur la surface gelée.
A certains endroits la glace a commencé à fondre et nous assistons à quelques plongeons dans l’eau glacée. Des groupes se forment autour des potentiels baigneurs en maillot de bain ou en culotte, on s’encourage avant le plongeon. Assez impressionnant vu la température et étant donné que les nageurs (tous des hommes) ne sont pas de la première jeunesse. Il n’y a pas de voiture aux abords des lacs, mais beaucoup de vélos, des rickshaws qui promènent des touristes chinois (on ne croise dans l’après-midi que deux couples d’occidentaux), des personnes qui font leur gym, des joueurs de go, de dames, de cartes. Certains jouent de l’argent. Souvent seuls deux joueurs s’affrontent mais autour les commentaires vont bon train. Les chinois sont très souriants et nous lancent des « ni-hyao » enjoués, bonjours auxquels nous répondons de notre mieux.
Nous regardons vivre les gens et flânons en essayant de nous imprégner de la ville. Ici un vieil homme joue d’un curieux instrument à cordes très geignard pendant qu’un autre l’accompagne en chantant, plus loin un autre, équipé d’un énorme pinceau qu’il trempe dans l’eau, trace sur le sol des signes de calligraphie, texte éphémère que les passants déchiffrent et commentent avant effacement. Beaucoup d’agrès sont à la disposition des habitants pour faire leur gym. Un homme m’interpelle alors que je regarde des enfants jouer sur des barres parallèles. Je mets quelques instants à comprendre qu’il souhaite que je le photographie en pleine action : je m’exécute et il effectue un magnifique poirier qu’il vient ensuite admirer sur l’écran de l’appareil.
Nous mangeons dans un restaurant recommandé par notre guide, le Hakka restaurant situé au bord du lac Qian Hai. Nous passons plusieurs fois devant avant d’en trouver l’entrée, rien n’est indiqué à l’extérieur. Une fois l’entrée franchie deux jeunes demoiselles se précipitent vers nous et nous avons un certain mal à leur faire confirmer, geste aidant car nous n’avons aucun vocabulaire en commun, qu’il s’agit bien d’un restaurant. L’endroit est très fréquenté mais uniquement par des chinois. Heureusement pour nous, la carte est illustrée avec des photos et il y a même quelques explications en anglais. Très bon repas pour environ 20 euros (pour 2) : canard aux trois sauces, porc braisé aux légumes, très bon riz frit à la viande. Les plats sont très copieux et bien parfumés.
Retour à l’hôtel par des rues commerçantes bien animées. Les chinois mangent tôt (les restaurants se remplissent vers 18-19 heures) mais les magasins restent ouverts assez tard. Les restaurants autour des lacs s’illuminent de lanternes rouges et les enfants lancent fusées et pétards. Avec la nuit le froid est redevenu vif et nous nous emmitouflons pour regagner notre home pékinois. Après une bonne douche bien chaude, au lit car nous sommes cuits !!