Jour 3 Environs de Pékin : tombeaux des Ming – Grande muraille à Mutianyu
Ce matin deux nouveaux mots s’ajoutent à notre vocabulaire vraiment limité : merci (sié-sié) et non merci (pou-ya-sié-sié). Bonne nuit réparatrice. Petit déjeuner buffet à l’hôtel. Il y a des plats chauds chinois, mais aussi des choses plus classiques genre œufs, toasts et café. Heureusement, car les nouilles et le riz ne nous tentent pas vraiment ce matin. A noter quand même de très bons nems sucrés, farcis à la pâte de haricot rouge.
Nous levons le camp à 8 heures une fois notre petit groupe reconstitué (bon point : tout le monde est à l’heure) et nous empruntons, dans le même minibus que hier, une autoroute très encombrée par les citadins allant au travail (il y a quand même 15 millions d’habitants ici) qui nous fait sortir de la ville par le nord. Les tombeaux des Ming sont situés dans une vallée à une cinquantaine de kilomètres au nord-ouest de Pékin, à Shisanling dans la région de Changping.
Le site est très vaste et nous commençons par la Voie des esprits, une allée imposante bordée par 24 statues de pierre : 6 paires d’animaux (lions, chameaux, éléphants, magnifiques chevaux et animaux fantastiques licornes et xiezhi, une sorte de lion avec des écailles) et 6 paires d’hommes (lettrés, administrateurs et soldats). Cette allée était empruntée par les cercueils des empereurs défunts sur le chemin de leur tombeau.
Un peu de brouillard et l’absence d’autres touristes donnent à l’endroit une atmosphère très particulière, sereine et reposante. Je tombe sous le charme de l’endroit et de ces grosses statues un peu naïves.
Nous reprenons le minibus pour gagner quelques kilomètres plus loin le tombeau Changling, tombeau de l’empereur Yongle mort en 1424. Treize des 16 empereurs de la dynastie Ming sont enterrés sur le site, mais seuls trois tombeaux se visitent. Celui de Yongle comporte trois bâtiments en surface et une tombe souterraine qui ne se visite pas. Jolis bâtiments colorés dont les toitures vernissées sont décorées de petits animaux en céramique.
Exposition sur l’empereur et la dynastie des Ming dans le bâtiment principal, très jolis chapeaux impériaux et divers objets d’or et d’argent retrouvés dans les tombes.
Arrêt dans une fabrique-magasin d’Etat de cloisonnés et visite des ateliers. Le cloisonné est une technique qui consiste, sur des objets en cuivre brut, à réaliser un lacis de dessins avec des fils de cuivre, délimitant des « cloisons » dont l’intérieur est ensuite émaillé. Naturellement après cuisson il y a tout un travail de ponçage pour que l’ensemble ait un rendu brillant. Le travail est beau, mais les motifs très chinois et très colorés sont assez peu compatibles avec nos goûts d’européens. Nous achetons quand même deux petits poissons et deux étoiles pour décorer l’arbre de Noël.
Repas sur place autour de deux grandes tables rondes équipées d’un plateau tournant central sur lequel les serveuses déposent plusieurs plats, un par convive plus un. Nous n’avons pas vraiment faim mais l’ensemble est plutôt appétissant et nous grignotons quand même. Soupe épicée sympa et bons raviolis style « momos ».
Un peu plus d’une heure de route pour rejoindre la portion de la grande Muraille que nous devons visiter à Mutianyu (90 kms de Pékin). Traversée de villages pauvres, certains vraiment miteux. Le sol est enneigé, les étangs gelés et le brouillard s’épaissit… La muraille est malheureusement à peine visible. Nous montons en téléphérique puis promenade au sommet. L’aspect est assez mystérieux avec le brouillard, mais malheureusement il n’y a aucune perspective. Nous parcourons quelques centaines de mètres, seuls, dans la brume en compagnie de quelques oiseaux grassouillets et d’écureuils. La pente est forte avec par endroits des escaliers raides au niveau des tours.
Pour revenir il faut remonter le chemin parcouru. L’effort nous évite d’avoir froid car avec la brume, la température bien basse et un petit vent glacial qui nous cueille au sommet du rempart, il fait plus que frisquet !
Retour à Pékin à la nuit. Ce soir nous avons décidé de manger du canard et nous nous rendons au Quanjude roast duck restaurant dont l’entrée est décorée d’un énorme canard façon Donald. Installation dans une grande salle en sous-sol avec une scène dans un coin, un peu dans le style des restaurants de Hong-Kong. Excellent repas : canard pékinois (avec ses petites crêpes et une très bonne sauce), aubergines très goûteuses et très bon plat de champignons et pousses de bambous. Avant d’entamer le canard, on nous apporte des morceaux de peau, croustillants d’un côté et avec leur gras de l’autre. Il faut les tremper dans du sucre avant dégustation. Personnellement ce n’est pas ma tasse de thé, mais Patrice se régale. En dessert nous optons pour un yaourt et des pommes au caramel. Le yaourt arrive tout de suite et nous pensons qu’ils ont oublié les pommes quand nous arrive sur la table une pyramide de beignets aux pommes englués dans du caramel ! Nous attaquons l’ensemble avec des baguettes ! Il faut décrocher un beignet, le tremper dans l’eau froide pour ne pas se brûler et le manger. C’est quasi-mission impossible avec des baguettes et voyant la nappe se maculer de bouts de beignets ils finissent par nous apporter des fourchettes ! Il y a à manger pour quatre et nous n’arrivons pas au bout…
Retour par le bord des lacs et les quartiers commerçants. Toute une rive du lac est occupée par une succession de bars avec des jeunes qui font de la musique. Ils chantent à l’intérieur, mais il y a des haut-parleurs à l’extérieur si bien que tout le monde en profite et qu’il y a une vraie cacophonie dans la rue. Achat de thé-fleur, des boules de thé garnies de fleurs de jasmin qui se libèrent quand le thé infuse (il faut bien sur une théière transparente pour profiter du spectacle). Toujours des pétards nocturnes. Coucher pas trop tard après cette journée bien remplie.