Je me lève à 5 heures pour aller aux toilettes et… impossible de rentrer dans le compartiment malgré la carte magnétique qui est censée ouvrir la porte ! Dehors il neige et il fait froid dans le couloir. Je finis par demander au contrôleur de m’ouvrir pour aller chercher un bouquin et de quoi me couvrir et je m’installe sur un strapontin dans le couloir. Paysage enneigé assez morne avec beaucoup d’usines. Arrivée à Taiyuan à 8 heures. Une  guide nous attend à la sortie de la gare. Taiyuan est une grande ville de 3 millions d’habitants avec larges avenues et immeubles modernes, mais l’esplanade devant la gare ressemble à un marché avec des étals de nouilles fumantes avec plein de choses à mettre dedans (c’est le petit déjeuner pour les voyageurs qui descendent du train). C’est plutôt appétissant mais nous allons prendre notre petit déjeuner à l’intérieur dans un hôtel près de la gare. Buffet avec beaucoup de choix. Bonnes galettes de sésame aux graines et surtout, comme c’est le seul moment de la journée où l’on peut boire du café, j’en profite et en prends plusieurs tasses.

Le défilé de Pingyao initialement prévu le dimanche soir est avancé au samedi matin. Au lieu de visiter le musée du Shanxi à Taiyuan, nous partons donc directement pour Pingyao. A l’entrée de l’autoroute, le car est obligé de faire demi-tour car le préposé nous refuse le passage sans la moindre explication. Il faut donc prendre la route nationale, ce qui rallonge considérablement le trajet et risque de nous faire manquer le défilé ! La guide est obligée d’en référer à son agence et tente de nous convaincre de zapper le défilé et d’aller au musée. Peine perdue, nous tenons bon et en plus, nous décidons de ne pas revenir demain à Taiyuan pour le musée et de consacrer la journée à Pingyao (afin d’éviter des heures de bus, de perdre du temps et il faut bien le dire car tout le monde se fiche un peu du musée archéologique de Taiyuan).

Nous arrivons dans la ville nouvelle de Pingyao à temps pour voir une partie du défilé. En fait il ne s’agit pas du tout d’un défilé traditionnel mais du défilé des entreprises locales devant une tribune d’officiels guindés, le tout encadré par de très nombreux militaires. Nous nous faufilons entre les spectateurs jusqu’à la rangée de militaires qui maintiennent la foule le long du trottoir (pas commodes, même avec les enfants).

C’est très kitsch avec des ouvriers d’une usine de conserve de viande déguisés en vaches, des rangées de mamies qui défilent en jouant de l’ombrelle et des employés en costume qui portent des bouquets de fleurs en plastique. Le spectacle est surtout dans le public avec les vendeurs ambulants, les familles, les enfants, les vélos. En un sens nous faisons également une mini attraction car nous sommes les seuls occidentaux présents et de nombreux chinois viennent nous regarder sous le nez.

 Les enfants sont ravis du spectacle

Nous reprenons le bus jusqu’aux remparts de la vieille ville de Pingyao et gagnons à pieds notre hôtel en faisant une première découverte de la ville avec ses maisons anciennes et ses petits commerces traditionnels

Repas pantagruélique au restaurant de l’hôtel International Financier’s Club  avant de nous intaller rapidement dans nos chambres.  Très grand lit estrade avec deux couettes. L’hôtel est magnifique, composé d’une succession de petites cours sur lesquelles s’ouvrent les chambres. C’est une habitation traditionnelle cossue qui a été transformée en hôtel de charme.

La salle de restaurant et notre chambre

Nous repartons assez rapidement en bus pour aller visiter le temple taoïste de Shuanglin Si situé à quelques kilomètres de Pingyao. Beaux bâtiments et magnifiques statues à l’intérieur, les bâtiments qui datent de plus de 500 ans, sont classés au patrimoine de l’Unesco. Gardiens du temple particulièrement expressifs, bouddhas aux yeux pétillants ou au sourire aux lèvres. Les Chinois l’appellent « Trésor des Sculptures peintes en Orient » à cause de ses nombreuses sculptures particulièrement bien conservées.

Retour à Pingyao pour une initiation au découpage du papier (spécialité de la ville) réalisée sous la houlette d’une experte en la matière qui tient un magasin dans la vieille ville. L’atelier « travaux manuels » auquel tout le monde se prête de bonne grâce finit par une démonstration de découpage d’un papillon (très joli) et une présentation-vente des œuvres de la dame. Travail particulièrement fin et délicat.

Promenade seuls dans la ville. C’est aujourd’hui le jour officiel de la fête des lanternes et des mini stands de fête foraine se sont installés un peu partout à même les trottoirs (pêche au canard, lancer d’anneaux….) ainsi que de nombreux vendeurs de douceurs dont les yuanxiao (boulettes de riz sucré), de saucisses et autres brochettes. Nous prenons un repas rapide dans un troquet. La devanture indiquait bien un restaurant (menu avec photos à l’extérieur) mais à l’intérieur il n’y a que des joueurs de Mah-jong bière à la main et clope au bec. On hésite un peu à commander car les tables n’ont pas vu le chiffon depuis un moment et puis finalement nous mangeons tout à fait correctement un bœuf local en sauce et une soupe aux boulettes de porc avec une bonne bière.

Après une petite Margarita prise à notre hôtel, nous sortons voir la fête des lanternes à l’extérieur des remparts la ville. Circuit à pieds au milieu d’une sorte de fête foraine où tous les « stands » représentent des scènes liées à la ville de Pingyao, le tout en lumières et en lanternes. C’est très kitsch avec des arbres de toutes les couleurs, des dragons géants qui flottent dans le ciel, des tigres toutes dents dehors, des murs de lanternes. Beaucoup de familles, d’enfants aux yeux brillants et aux mines réjouies, sympathique fête populaire.

Un peu partout les gens allument la base de grosses lanternes semblables à de mini montgolfières.  

Avec la chaleur, le papier se déplie et la lanterne s’élève dans le ciel. Vraiment joli.

Retour à l’hôtel. Au centre de la cour sur laquelle donne notre chambre, une pyramide de charbon a été allumée. L’ensemble est rouge et dégage une chaleur impressionnante. A noter que tout le monde se chauffe au charbon et que l’odeur tenace et un peu âcre du charbon flotte partout dans la ville (sans compter la fumée). Nous nous couchons crevés au milieu des bruits de pétards après avoir appelé quelqu’un pour nous mettre en route la clim (explications uniquement en chinois), le radiateur présent dans la chambre ne diffusant qu’une maigre chaleur.