Jour 16 : ANDONG
Nuit très correcte (les matelas sont plus confortables que dans l’hébergement précédent). Notre hôte nous prépare un petit déjeuner avec du café, des pommes et des sandwichs au fromage. C’est parfait. Nous déjeunons devant notre chambre, sur une table basse donnant sur la cour de la maison. Il fait un peu frais mais avec un pull c’est très agréable.
Direction le centre-ville d’Andong pour aller voir le festival du masque. Il est 10h et les stands ouvrent à peine lorsque nous arrivons. On a plus l’impression d’être dans une grande fête foraine que dans un festival bien qu’il y ait des scènes et des spectacles. Un peu déçue de voir que les stands ne vendent pas de masques mais des sucreries, de l’alcool (nous goûtons le soju local, un peu rude le matin car il dépasse 40°), des beignets et autres fritures et des babioles colorées pour les enfants. Plusieurs pays sont représentés dans les spectacles proposés, mais nous prenons des places pour assister à une pantomime traditionnelle coréenne.
Les acteurs ont des masques en bois articulés représentant divers personnages : le noble, l’érudit, le boucher, la veuve éplorée, la jeune fille et le moine lubrique. Seule la musique est un peu pénible car une sorte de hautbois très dissonant domine le son des divers tambours qui rythment les actions des protagonistes. Patrice pique un peu du nez mais je trouve cela plutôt intéressant même si c’est un peu long puisque nous ne comprenons pas le coréen. Il y a plusieurs tableaux dont un pendant lequel le boucher tue un bœuf et un autre durant lequel, le moine lubrique cédant à ses pulsions, enlève la jeune fille!
Déambulation le long des stands et des scènes. Un groupe de mamies rockeuses se déchaîne devant un public de fans. L’ambiance est très familiale.
Hahoe folk village : situé à environ 25 kms d’Andong. Il y a beaucoup de monde (c’est le dernier week-end du festival du masque) mais l’organisation est parfaite ce qui nous permet de nous garer facilement. Nous commençons par visiter le musée des masques. Il y a une grande section sur la Corée et une autre sur les masques du monde avec en particulier de très beaux masques chinois. Côté Corée, chaque région possède ses propres talchum (danses masquées) avec son jeu de masques qui diffèrent en termes de couleurs, de matières et de forme. On retrouve cependant quelques personnages récurrents comme le noble ou le moine car les paysans se servaient souvent de ce moyen d’expression pour se moquer des puissants.
Ce matin nous avons assisté à la danse traditionnelle de Hahoe (Hahoe Byeolsingut Talnori). Le jeu de masques en bois utilisé est le seul à être classé « trésor national ». Dans le musée, il n’y a malheureusement que peu d’explications en anglais. A la sortie, j’achète le fascicule en coréen. Nous essayerons de traduire avec « Google traduction » une fois rentrés à la maison (Patrice l’utilise assez souvent pour nous traduire certaines infos mais parfois le résultat est un peu surprenant).
Hahoe signifie « encerclé par l’eau ». Le village est en effet installé dans une courbe de la rivière Nakdong, au milieu des rizières. C’est un « vrai » village qui compte environ 250 habitants. Certaines maisons ont des toits de chaume et d’autres, plus cossues, des tuiles noires. Elles sont toutes entourées de petits jardins avec des murs d’enceinte. Au centre du village, un zelkova de plus de 600 ans, passe pour abriter la divinité Samsin dédiée à la fertilité. L’arbre est protégé par une barrière qui disparaît sous les milliers de papiers noués où les gens ont écrit des vœux.
Le village est très joli et pas du tout envahi de commerces liés au tourisme. On trouve seulement une petite boutique avec des masques et un artisan potier qui expose chez un particulier. A l’entrée du village une scène accueille des danseurs masqués et des musiciens. C’est une autre danse avec des masques en osier et bambou représentant les quatre saisons. Au moment où nous quittons les lieux, vers 18h, une foule compacte se déverse sur le village et s’installe au bord de la rivière avec chariots, pique-nique, plaids et coussins. Il y a probablement un spectacle pyrotechnique nocturne mais nous décidons de rentrer car nous n’avons rien pour nous couvrir, ni pour nous assoir, ni pour manger.
En parlant de manger, Patrice a repéré sur tripadvisor un restaurant qui fait de la cuisine italienne. Nous retournons à Andong. L’adresse est assez loin du centre-ville. Nous nous retrouvons dans un quartier isolé aux pieds d’une sorte de château d’eau illuminé. Au troisième étage, il y a bien des tables et des chaises, mais le restaurant a fermé et maintenant c’est une pâtisserie ! Déception… Nous prenons quand même un jus de fruit et une sorte de bretzel salé (sur lequel ils n’ont pas pu s’empêcher de mettre du miel) avant de retourner à l’hôtel …
Nuit à la Jukheon traditionnal house, Andong