Jour 2 : ENVIRONS DU CAIRE
Petit déjeuner buffet à l’hôtel. Le miel est présenté dans ses rayons, les dattes sont très bonnes, fruits et yaourts sont les bienvenus. Vers 8h nous nous installons dans le hall pour attendre un guide qui doit nous accompagner pour la journée. En fait, elle est déjà là. C’est une petite dame en anorak qui s’appelle Hana. Nous attendons ensemble le chauffeur et levons le camp vers 8H30. Première urgence : il faut trouver un distributeur ou un bureau de change car nous n’avons pas d’argent égyptien. Premier essai infructueux : aucune de nos deux cartes n’est acceptée. Le deuxième essai est le bon.
Route vers Saqqarah un site archéologique situé à une vingtaine de kilomètres au sud du Caire. Grande route avec de nombreuses voitures, pas toujours en bon état, des charrettes tirées par des ânes, des mobylettes et des piétons qui traversent n’importe où (à leur décharge il n’y a pas de passage prévu pour les gens à pieds). Palmeraies et cultures diverses à l’approche de Saqqarah.
Saqqarah est la nécropole de l’ancienne cité de Memphis. Le site est immense, les fouilles sont toujours en cours et tout n’est pas ouvert à la visite. Nous commençons par la tombe de Ptahhotep, chef de la justice et vizir pendant la cinquième dynastie (2400 av JC). Il s’agit d’un mastaba, une chapelle funéraire en forme de banc sous laquelle était creusé le puits où reposait le défunt. Très belles scènes de la vie quotidienne en relief. Nous sommes étonnés de la finesse des détails et de l’état remarquable de conservation alors que rien n’est protégé ! Une stèle fausse-porte devait permettre à l’âme du défunt de prendre possession des offrandes. Elle servait de passage entre le monde des morts et celui des vivants.
Nous sommes rapidement entourés de chiens errants avec des portés de chiots faméliques car notre guide a sorti de son cabas des petits pains au fromage qu’elle émiette pour nourrir la petite meute. Visiblement tous ces chiens vivent grâce aux bonnes âmes qui leur apportent à manger.
Nous poursuivons par le complexe de Djéser, pharaon de la troisième dynastie (2700 av JC). C’est un immense complexe funéraire qui a été conçu par Imhotep, vizir, médecin et architecte. Au centre trône une pyramide à degrés (superposition de plusieurs mastabas), la première du genre et probablement l’un des bâtiments les plus vieux du monde. Jolie colonnade d’entrée qui donne accès à une immense cour devant la pyramide. C’était un lieu de commémoration des fêtes du jubilée du pharaon. La cour est bordée de chapelles. On trouve également une maison du nord et une maison du sud qui évoquent la haute et la basse Égypte, ainsi qu’un mur orné d’une jolie frise de cobras.
Descente dans la pyramide d’Ounas, dernier souverain de la cinquième dynastie (environ 2300 av JC). L’accès se fait par un boyau descendant très bas de plafond. Au niveau du tombeau les murs sont couverts de hiéroglyphes. Ce sont des formules magiques et des invocations qui devait permettre au roi de déjouer les embuches sur le chemin de l’au-delà. Nous finissons avec la sépulture de la princesse Seshseshet Idut, fille du roi Téti (2300 av JC). Magnifiques scènes avec entre autres des pêcheurs, des hippopotames et des crocodiles. Les fouilles de ce site de Saqqarah sont en partie dues au travail du français Jean-Philippe Lauer (1902 – 2001) qui y consacra 70 ans de sa vie.
Nous prenons ensuite la direction du plateau de Gizeh et faisons un arrêt dans une école de tapis. En fait d’école il s’agit d’une fabrique où nous trouvons des familles au travail avec de jeunes enfants. C’est assez choquant de voir des enfants de cet âge travailler ainsi… le vendeur nous dit avec un grand sourire qu’ils ne travaillent que quatre heures par jour et quatre jours par semaine ! Sans commentaire. Ensuite nous avons le passage obligatoire par le magasin pour touristes dont nous nous échappons dès que possible. Arrêt restaurant sur la route. Même si le buffet n’est pas mauvais, nous mangeons peu et rapidement car c’est une usine à touristes, tellement bruyante que l’on n’arrive pas à se parler.
On aperçoit de la route les pyramides qui sont quasiment en ville.
La pyramide de Khéops est la plus grande (146 m à l’origine- érigée vers 2570 av JC). Celle de son fils Khephren fait un mètre de moins mais paraît plus grande car elle est sur une butte. Elle est également mieux conservée puisque que l’on peut voir encore au sommet une partie du revêtement qui lui donnait son aspect lisse. Nous en faisons le tour. De près, on ne distingue plus vraiment la forme de la pyramide car les blocs de pierre sont assez irréguliers. La taille est néanmoins très impressionnante. La dernière pyramide et la plus petite est celle de Mykérinos.
Il y a beaucoup de monde sur le site, touristes mais également vendeurs de tout poil, chameliers et cavaliers qui enchaînent les sollicitations. Certains sont vraiment insistants et c’est assez pénible. Difficile de faire quelques photos sans trop de monde dessus !
Nous finissons la visite par le sphinx, majestueux avec ses 20 mètres de haut et 72 mètres de long. C’est la statue la plus monumentale laissée par les anciens égyptiens.
Hana nous entraîne dans un magasin qui vend des huiles essentielles. Je suis agacée par le vendeur qui ne comprend pas que nous ne voulons rien acheter après qu’il nous ait aspergé d’essence de lotus, de papyrus et autre « Nuit d’Arabie » et présenté les huiles essentielles comme des remèdes universels ! Nous sortons en sentant la cocotte (le « Nuit d’Arabie » est vraiment tenace !) Retour sur le Caire. Les immeubles ressemblent à des jeux de construction. Ils sont habités avant d’être achevés et parfois toujours habités alors qu’ils sont partiellement détruits (on aperçoit les décors des murs des pièces qui ont disparu).
Une belle journée. La guide est sympathique et intéressante, même si elle est un peu lourde quand elle essaie de nous trimballer dans divers magasins. Le chauffeur est un expert de la conduite en ville, parfois un peu agressif mais efficace. Ce soir nous retournons dîner à l’hôtel. C’était bon hier et nous avons la flemme de ressortir. Cette fois nous sommes repérés, ils nous proposent directement la carte… Bonne fin de soirée et coucher relativement tôt.
Nuit à l’Hôtel Baron au Caire