Aujourd’hui nous nous retrouvons tous après le petit-déjeuner pour la visite de Dubaï. Nous commençons par les quartiers les plus anciens qui sont à une trentaine de kilomètres de l’hôtel nous avons donc tout le temps d’apercevoir depuis le bus les haies de buildings qui bordent la voie rapide

Le quartier de Deira concentre de nombreux souks qui proposent bijoux, épices, tissus, vêtements, produits du quotidien et les inévitables articles pour touristes en provenance directe de Chine.

Côté bijoux, c’est une débauche de dorures et de parures que l’on imagine plus sur des danseuses du Lido que sur madame Toulemonde, même très riche, sous son abaya ! Disons que les bijoux sont très voyants et pas tout à fait au goût des occidentaux que nous sommes. Ici on offre de l’or pour les mariages. Les bijoux restent propriété des femmes en cas de divorce ou de décès du mari donc il est important de thésauriser car c’est le seul bien qu’elles ont en propre.

Côté épices, c’est plus intéressant, même si la présentation est un peu aseptisée pour un souk, en particulier dans les allées principales. Le souk date de la fin du 19ème siècle. Il a été rénové mais dans le respect de l’architecture initiale.  A côté des classiques cannelle, curry et cardamome, il y a aussi de nombreuses variétés d’encens à brûler, des fleurs pour les tisanes, du safran et des produits de médecine traditionnelle comme des bâtons de soufre.

Agréable promenade en essayant de prendre un peu des chemins de traverse. Toutes les allées sont protégées du soleil soit par du bâti soit par des voiles qui laissent passer la lumière. La livraison des colis à l’intérieur des ruelles est faite par toute une armée de porteurs équipés de diables. Achat de zaatar et de curry, ainsi que de deux petits chapeaux de prière portés par les hommes.

Pour gagner Al Bastakiya, le plus ancien quartier de la ville, il faut traverser la Dubaï creek, un petit bras de mer qui s’enfonce dans les terres, autour duquel la première ville a été implantée. Nous empruntons donc un des nombreux abras, ces bateaux plats équipés d’une sorte de plateforme centrale où les passagers s’assoient dos à dos.  

 L’ensemble a un petit air de Venise orientale. Des dizaines de mouettes volent autour des embarcations.

Nous débarquons au niveau de l’ancien quartier perse construit au 19ème siècle par des marchands iraniens. Une partie de ce quartier a été conservée et ses maisons aux murs en corail et pierre calcaire (sensibles à l’érosion) ont été entièrement rénovées. L’ensemble manque un peu de vie, mais les bâtiments sont jolis. Visite du petit musée Al Shindagha qui retrace l’histoire locale dans un élégant bâtiment. Film intéressant et quelques objets et photos. Nous en apprenons un peu plus sur les deux ressources naturelles qui ont fait successivement la richesse des Émirats : les huîtres perlières puis le pétrole à partir des années 1950.

Déjeuner au restaurant Bayt Al Wakeel dont la terrasse donne sur la « creek ». Copieux repas libanais : houmous, purée d’aubergines aux grenades, taboulé aux herbes, bricks au fromage, divers légumes et plusieurs viandes dont de l’agneau très bon. Des nuées de mouettes se précipitent sur les restes de repas jetés sur les quais par les restaurants qui bordent l’eau.

Passage par Hindi Lane, un quartier indien autour de temples hindouistes. On y retrouve les odeurs et les couleurs de l’Inde avec des échoppes de fleuristes où les employés préparent des colliers d’offrandes pour les temples.  

 Tout le quartier embaume le jasmin

 Bref arrêt devant le fort Al Fahidi. Construit en 1787 pour défendre la côte, il a été habité par les souverains jusqu’en 1896. Nous n’en faisons que le tour.

Nous reprenons le bus en longeant les immeubles de downtown Dubaï et la fameuse tour Burj Khalifa (828m), en direction d’Alserkal avenue, un quartier « branché » constitué d’anciens entrepôts reconvertis en galeries d’art, salles d’expositions, magasins de déco ou de vêtements.

Visite de quelques galeries sympas, d’un chausseur italien qui fait du sur-mesure et d’un garage qui remet à neuf de très anciens modèles de voiture. L’endroit, avec ses nombreuses boutiques originales, mériterait certainement que l’on y consacre un peu plus de temps. Curiosité locale concernant l’immatriculation des voitures : les premiers numéros sont réservés aux Émirs et à leurs familles et  la première centaine est attribuée à des gens de leur entourage proche.

Fin de journée à Dubaï Downtown.  Pour accéder à la Burj Khalifa, actuellement la plus haute tour du monde, il faut passer par le parking souterrain du Dubaï Mall ce qui n’est pas très glamour. Ce centre commercial est monstrueux et serait le plus visité au monde. Pour moi qui déteste les centres commerciaux et qui n’y met jamais les pieds, il n’a pas plus d’attrait que les autres. Une fois munis de nos billets, nous passons environ 50 minutes pour accéder au 125ème étage. L’édifice construit en verre et aluminium autour d’une structure en béton armé, compte 160 étages habités (appartements, bureaux et hôtel). C’est la tour des superlatifs avec ses 57 ascenseurs dont certains atteignent la vitesse éclair de 11mètres/seconde et sa structure en forme de Y dont les fondations descendent à plus de 50 mètres dans le sol.

Au 125ème étage la vue est un peu décevante : il y a de la brume et les vitres sont très sales si bien que l’on aperçoit la ville mais avec les énormes reflets des visiteurs qui s’agglutinent contre les baies vitrées. Aux abords directs de la tour, la concentration d’immeubles est impressionnante mais dès que le regard va un peu plus loin, il y a des terrains vagues, des espaces vides et sans vie. On est très loin des mégapoles bouillonnantes d’activité comme Tokyo ou Hong-Kong.

En descendant d’un étage, on a accès à une plateforme extérieure d’où la vue est bien plus jolie. Entre temps, la nuit est tombée et les gratte-ciels se sont illuminés. Il faut un peu jouer des coudes pour s’approcher du bord mais, avec l’éclairage nocturne, le panorama mérite largement l’ascension. 

Lorsque nous décidons de redescendre, tout se complique. Il y a embouteillage et une très mauvaise gestion des files d’attentes qui convergent toutes vers de petits ascenseurs (12 personnes maxi). De plus des files de VIP nous passent devant si bien que nous faisons quasiment du sur place. A 19h, heure de rendez-vous, nous sommes toujours coincés dans la queue avec Anthony ! Voyant que les gens commencent à s’énerver, le personnel de la tour utilise les ascenseurs de service pour dégager un peu de monde. Nous nous faisons ainsi extrader jusqu’au restaurant d’un étage inférieur, mais là encore il faut attendre l’ascenseur car les clients sont prioritaires. Arrivés en bas, impossible de rejoindre directement le groupe car nous ne sommes pas à la bonne sortie. Un employé de la sécurité nous accompagne là où Théodore nous attend (il est pratiquement 20h). Le dénommé Roger, un vieillard insupportable et râleur qui exaspère tout le monde depuis le départ (le prototype du bonhomme qui vous dégoute immédiatement des voyages en groupe) vient nous voler dans les plumes et Patrice, qui pourtant est le calme incarné, le remet à sa place car nous ne sommes pas du tout responsables du retard.

Avec Florence et Sébastien, très sympathique couple de quadragénaires, nous partageons une bouteille de vin rouge (un peu cher mais bien meilleur pour accompagner le repas que les sodas ou jus de fruits qui nous sont proposés).  Magnifique spectacle : les fontaines s’animent toutes les demi-heures avec un show différent. Très agréable fin de soirée.

Retour à l’hôtel au milieu d’une débauche d’illuminations.