Madagascar 2017 - J04 - Ankify - Ankarana - Patrice & Dominique

Jour 4 : Ankify – Ankarana

Globalement bonne nuit malgré la chaleur et les moustiques (nous ne nous sommes pas mis sous la moustiquaire et ces insectes malfaisants s’en sont vite aperçu). Vers 1h du matin, un petit vent bienfaisant s’est levé avec le changement de marée et il nous a apporté un peu de fraîcheur. Ce matin la mer est en phase descendante et l’environnement de l’hôtel est beaucoup plus sympathique que hier soir avec ses parasols, ses magnifiques cocotiers et sa large plage de sable fin.

L’île de Nosy Komba est juste en face

Après un petit déjeuner très basique, nous retrouvons Jean-Yves et nous faisons connaissance avec Jimmy, notre nouveau chauffeur qui, dans un 4X4 quasi neuf, va nous accompagner pour la suite du voyage. La journée d’aujourd’hui est une journée de transition qui doit nous emmener, via la nationale 6 (RN6), à proximité du parc de l’Ankarana.

Belle végétation le long de la route qui est toujours remplie de trous, voire d’effondrements juste signalés par une branche en travers de la chaussée. L’avancée à vitesse modeste nous permet de découvrir la vie quotidienne des habitants : petits étals le long de la route proposant quelques tomates, bananes, oignons ou fruits du raphia, minuscules villages regroupant quelques maisons en bois, voitures sans âge (souvent en panne), taxis brousse surchargés de passagers et surmontés d’impressionnants empilements de valises, sacs de riz et objets divers, charrettes à zébus et très nombreux piétons, portant souvent de gros paquets. Dans cette région les cultures de riz sont nombreuses. Le riz est soit semé, soit repiqué. Il représente la base de l’alimentation et pour la plupart des malgaches il est présent à tous les repas ! Actuellement et malgré les nombreuses cultures, le pays est obligé d’en importer. Les paysans craignent particulièrement deux espèces d’oiseaux vivant en colonies qui font des ravages dans les rizières juste avant les récoltes : les Foudis rouges (Fouda madagascariensis) de la famille des tisserins et les Inséparables à tête grise (Agapornis canus). Nous assistons à plusieurs scènes de battage du riz, à la main en famille ou avec l’aide des zébus qui, en piétinant les épis séparent les grains de la paille.

Fruits du palmier raphia

Rizières

Battage du riz

Traversée de plusieurs rivières qui sont enjambées par des ponts étroits et sans balustrades. Le croisement de véhicules est bien sûr impossible et la largeur est à peine suffisante pour des camions. Nous apercevons de nombreux hérons garde-bœufs dans les champs et à proximité des zébus et deux autres espèces d’oiseaux superbes mais un peu difficiles à approcher : les Martin-pêcheurs Vintsi et les Guêpiers malgaches.

Promenade dans le marché d’Ambatomaramana. Ici on vend de tout : alimentation, mais aussi vêtements, ustensiles divers, panneaux solaires, téléphones. Quelques « curiosités » pour nos yeux d’européens : de grosses noix de cola (kola) utilisées comme aphrodisiaque et coupe-faim (on essaie un petit bout et c’est très amer), des feuilles de khat (Catha edulis) qui sont mâchées pour couper la faim et enlever la fatigue (chez nous cette plante est considérée comme un stupéfiant), des tresses de tabac compressé vendues en petits morceaux, des poissons séchées de toutes les tailles, d’énormes concombres jaunes, des vans (plateaux ronds qui servent à trier le riz), ou encore des mangues vertes à râper.

Vendeuse de noix de cola

Vans pour trier le riz

Poissons séchés et crevettes

Tresses de tabac

Transport familial

et taxi brousse

Traversée de la rivière Mahavavy

Nouvel arrêt à Ambilobé pour manger. Nous nous installons à l’ombre sur la terrasse du Paradis de la Mahavavy et nous profitons du spectacle de la rue tout en dégustant des spécialités malgaches : excellents beignets de crevettes puis romazava au poulet pour l’un et au zébu pour les autres. C’est un bouillon avec des brèdes (terme générique pour désigner des feuilles de manioc, mafane, cresson ou autres) et de la viande, un peu façon pot au feu. Le bouillon est très parfumé et l’ensemble est très bon. Petite promenade dans le grand marché quotidien d’Ambiobé avant de reprendre la voiture. Ici les échoppes sont en dur et sont alignées de part et d’autre des rues. Nous traversons le « rayon boucherie » un peu surpris par la quantité de mouches posées sur les abats, les tripes et les morceaux de viande. Avec l’humidité et la température extérieure qui doit friser les 30°C, on préfère ne pas imaginer l’état de la viande au bout de quelques heures !

Le paysage a peu à peu changé au fil des kilomètres. La végétation est plus rare et l’herbe est plus sèche. Nouvel arrêt pour observer le ramassage des cannes à sucre une fois que le champ a été brûlé (les feuilles sont trop coupantes pour que les cannes puissent être ramassées directement).

Installation vers 15h30 au relais de l’Ankarana à proximité directe du parc national du même nom. C’est un hôtel familial où on nous attribue un bungalow simple mais fonctionnel et propre. Il fait encore très chaud à l’extérieur et nous prenons un peu de repos à l’intérieur avant de ressortir. Jolie lumière avec le soleil qui faiblit. Je pars à la recherche de quelques oiseaux et rencontre de jolis guêpiers et un couple de perroquets vaza tout noirs. L’herbe est très sèche mais le jardin est planté de beaux arbres : frangipaniers, bougainvillées aux fleurs doubles et badamiers aux larges feuilles. Après un rhum arrangé à la vanille pour l’un et au litchi pour l’autre, repas du soir sur place (petits chaussons à la viande, poisson aux légumes avec l’incontournable riz et bananes flambées) en compagnie d’un couple de retraités français amoureux de l’Afrique.

Nuit au Relais de l’Ankarana, à côté de l’entrée du parc

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