Jour 9: d’Opuwo à Palmwag
Trajet du jour : d’Opuwo à Palmwag 220 kms de piste par la C43. Le lodge de Palmwag se trouve à quelques centaines de mètres au nord de la barrière sanitaire.
Réveil à 2 heures du matin et après, à cause du café, impossible de se rendormir ! Patrice ne dort guère mieux, même s’il arrive à repiquer un peu du nez sur le matin. Superbes couleurs du paysage au lever du jour. On ne se lasse pas du spectacle et on en profite largement pendant le petit déjeuner. Merles métalliques et autres oiseaux viennent se désaltérer et se baigner dans la piscine.
Nous prenons la route assez tôt car l’étape d’aujourd’hui est longue avec environ 250 kms de pistes. Pendant que Patrice prend de l’essence, j’essaie de photographier quelques dames Héréro avec leurs curieux costumes.
La piste jusqu’à Seisfontein est vraiment en mauvais état, très étroite, sinueuse et empierrée (certains passages se font dans le lit de rivières). Deux kilomètres de passage dans la montagne ont été goudronnés (au niveau de la Joubert Pass). On roule à 40 kms/heure par endroits. C’est fatiguant mais les paysages sont somptueux. Enormes baobabs de part et d’autre de la route, quelques minis villages avec juste quelques maisons et de rares troupeaux de vaches (il faut dire qu’il n’y a pas grand chose à manger dans le coin). Le tronçon suivant entre Seisfontein et Palmwag est de meilleure qualité. Le paysage change avec de petits arbres bouteille et d’énormes touffes d’Euphorbes (euphorbia damarana), magnifiques mais dont le latex est très toxique.
La route, qui est par endroits une succession d’énormes dos d’âne, traverse des lits de petites rivières. Nous roulons fenêtres ouvertes malgré la poussière car l’air nous apporte les effluves sucrés d’une sorte de plante aromatique qui pousse autour des trous d’eau. Les paysages magnifiques évoquent un peu l’Ouest américain avec le ruban de la route que l’on suit des yeux jusqu’à l’horizon.
Les buissons d’euphorbe font des tâches vertes dans le paysage écrasé par le soleil. Arrivée au lodge de Palmwag, c’est le premier signe de vie humaine depuis une centaine de kilomètres. Construit près d’un point d’eau le lodge ressemble à une petite oasis avec son jardin et ses palmiers. C’est un centre d’étude sur les rhinocéros.
Nous nous installons dans une chambre sympa avec une petite terrasse de plain-pied donnant sur le point d’eau.
Bonne bière au bar avant de partir pour l’afternoon drive en compagnie d’un couple de belges sympathiques mais non francophones. Belle balade à la recherche de lions dont nous trouvons les traces mais que nous ne voyons pas. Remontée du lit de la rivière avec le 4X4. L’amoncellement de pierres est tel à certains endroits que l’on se demande vraiment comment passer mais notre guide ne se laisse pas impressionner et nous franchissons les obstacles sans casse.
Très beaux paysages et joli coucher de soleil avec le traditionnel verre à la main et cette fois plein de petites choses sympathiques à grignoter pour l’apéro (viandes et fruits séchés). Nous rentrons en pleine nuit (pratiquement sans lumière car les feux du véhicule sont plus que sommaires) après avoir récupéré le gardien du site et sa plante. Le gardien en question (qui doit voir passer à tout casser 10 voitures dans la journée) vit dans une minuscule maison entourée de grilles pour se protéger des félins. Il reste là, seul, pendant 6 semaines puis il a 2 semaines de vacances pendant lesquelles il part voir sa famille. Ce n’est vraiment pas folichon comme vie ! Nous l’avons récupéré à l’issue de ses 6 semaines de travail, avec sa petite valise et sa plante à laquelle il semblait tenir beaucoup (« be careful with the grass »), un truc famélique avec une unique feuille, mais la seule verdure dans son univers quotidien quasi désertique. Repas très agréable au lodge avec un bœuf particulièrement goûteux et une bonne bouteille de vin rouge.