Jour 13 : Tupiza – Uyuni
Au moment du départ Santos installe nos bagages sur le toit (avec de l’eau, de l’essence, des cartons) et nous avons la surprise de trouver quelqu’un installé dans la voiture. Nous pensons sur le coup que nous voyageons avec d’autres personnes et sommes un peu surpris. En fait, pas du tout, il s’agit de la mamita qui doit faire la cuisine en route (c’est une très jeune mamita accompagnée de son petit garçon âgé de 4 ou 5 ans).
Nous faisons un premier arrêt à l’endroit où Butch Cassidy et le Kid auraient fait leur dernier hold-up, à la Lugar del asalto. La route escalade les montagnes par une piste étroite et sinueuse qui nous emmène à plus de 4000 m d’altitude par endroits. Beaux paysages de montagnes pelées et de volcans.
La vue est vraiment dégagée et on n’a pas de mal à imaginer des bandits installés à notre place en train de guetter une diligence transportant de l’or.
Nous arrivons au village d’Atocha. L’environnement est triste mais les maisons toutes de couleurs vives donnent un air pimpant à l’ensemble. Sur la place du village trône une carcasse de Cesna. Petit marché. Le village est traversé par la voie ferrée et toute l’activité est concentrée autour de la mine. A noter que les abords des rares villages sont envahis de papiers sales, de bouteilles vides et d’ordures qui pourrissent au soleil.
La pharmacie n’a pas l’air terrible mais ils ont internet !
En sortant d’Atocha, le paysage devient peu à peu encore plus désertique jusqu’à ce que nous rencontrions de petites dunes de sable
Nous arrivons à Uyuni au bout d’une piste toute droite et particulièrement cartonnée. C’est vraiment un gros bourg au milieu de nulle part, à 3800 m d’altitude sur l’altiplano bolivien. Le premier arrêt sera pour l’essence qui est une denrée rare dans ces contrées.
Nous ressortons assez rapidement car il y a fête à Uyuni aujourd’hui : les habitants célèbrent la Vierge Maria de Urkupiňa. Costumes très colorés et richement décorés avec paillettes, clochettes, plumes, broderies, pompons. Il y a également des masques de diable, des masques de monstres argentés, des personnages déguisés en ours avec de gros yeux globuleux. Les gens se regroupent en quartiers (ou paroisses) derrière une bannière pour défiler dans la rue. Le seul inconvénient : certains participants sont un peu trop imbibés à la bière qu’ils boivent à la vitesse grand V et certains tiennent à peine debout. Les canettes vides qui s’amoncellent au bord de la route font des tas impressionnants. L’ambiance est sympathique et nous trinquons avec un groupe de participants qui insistent pour nous faire partager leurs bières. Les gens costumés posent volontiers pour la photo. Ils peuvent être fiers de leurs costumes qui sont réellement magnifiques. Je profite de la fête pour faire également quelques photos de jolies mamies burinées avec leurs drôles de chapeaux cloche.
Ce sont vraiment de grosses festivités avec pétards, confettis, orchestres… La foule de spectateurs est dense mais nous faisons partie des rares touristes
Nous quittons la manifestation à la nuit tombée car, l’alcool et la foule aidants, l’ambiance devient un peu moins amicale et nous ne souhaitons pas nous retrouver au milieu d’une bagarre d’ivrognes. Repas au restaurant La Loco. Comme son nom l’indique, le décor évoque les trains. Petit apéro sympa (Patrice goûte le Singani-sour, un cocktail fait avec la grappa locale sur le même principe que le Pisco-sour. Bon mais fort). Excellente viande de lama au poivre servie avec du quinoa, desserts et une bouteille de vin (30 euros pour 2). Une superbe journée.
Nuit à La Petite Porte