Jour 10 : Parc de Corcovado
La nuit a été correcte malgré les voisins bruyants qui ont plié bagage à 4h du matin, le tonnerre et les éclairs pendant la nuit, les singes hurleurs qui se sont déchaînés avant le lever du jour et les ronflements en stéréo de plusieurs randonneurs ! Réveil avec le dos endolori d’avoir dormi sans matelas. Pendant que Patrice émerge, je vais faire un tour sous la galerie du bâtiment principal. Une buse noire est installée sur un poteau et surveille avec attention la zone découverte devant la station, probablement à la recherche d’un rongeur. Quelques oiseaux occupent un citronnier et un couple d’aras survole le camp. A 6h30 la corne de brume nous convoque pour le petit déjeuner. Riz, fruits, œufs brouillés, toasts et café. C’est correct. Nous partons en promenade juste après puisque aujourd’hui nous allons randonner autour de la station.
La première rencontre de la matinée est un basilic marron installé sur un tronc d’arbre. Nous allons voir ensuite pas mal d’animaux : agoutis, coatis, singes, araignées (de grosses femelles néphiles accompagnées de mâles minuscules), crocodiles, daguet d’Amérique centrale (une sorte de biche avec un dessin de moustaches au bout du museau) et plusieurs espèces d’oiseaux : grand hocco, ibis blanc, chevalier grivelé, grand tinamou, de très élégants honorés du Mexique, buses noires, aigrette bleue, grande aigrette, courlis corlieu et une troupe de tournepierres à collier qui se confondent presque avec les rochers. Nous marchons un bon moment juste sous un groupe de singes hurleurs qui font un barouf terrible pour chasser des singes écureuils qui ont eu l’outrecuidance de venir sur leur territoire. Heureusement que l’on sait qu’il s’agit de singes car autrement il y aurait vraiment de quoi avoir la trouille : les cris évoquent plus une bête féroce qu’une troupe de singes !
Nous revenons à la Sirena vers 11h30 et notre guide nous « prépare » à manger. Nous nous partageons à cinq une tomate, un concombre, une boîte de thon et un peu de pain de mie. La miss Yesenia s’enfile en plus une boîte de thon à elle toute seule sans nous en proposer ! L’intendance est assurée à minima et nous aurions préféré apporter quelques provisions ! Heureusement on arrive quand même à avoir un petit café qui est le bienvenu. Vers 13h30 nous repartons en direction d’une rivière peu profonde. Yesenia entre dans l’eau toute habillée et nous assure qu’il n’y a pas de crocodile (ou du moins pas souvent) et nous ne résistons pas à l’envie d’aller faire trempette. L’eau n’est pas très claire mais elle est plutôt fraîche et c’est bien agréable. Nous nous baignons sous le regard perçant d’une buse noire à la recherche d’un crabe ou d’un rongeur pour son dîner. L’oiseau est installé sur un « arbre du gringo » ainsi nommé car son écorce fine et rouge part en lambeaux, comme le fait une peau après un vilain coup de soleil. Encore quelques nouveaux oiseaux : une femelle trogon aurore, un pic ouentou, des vautours et un batara capucin qui nous fait un vrai concert.
Nous revenons par le bord de mer. Le paysage est idyllique : sable à perte de vue bordé de forêt dense, personne, juste le bruit des vagues. Pourtant, on renonce vite à la baignade quand on apprend qu’il y a de forts courants, des crocodiles et des requins bouledogue : ça calme ! Le soleil commence à descendre sur l’horizon et des dizaines de Bernard l’Hermite remontent de la mer vers la forêt et la protection des bois flottés à demi enterrés dans le sable. C’est très drôle de les voir s’immobiliser, rentrer dans leur coquille puis ressortir prudemment une pince puis l’autre et hop, se mettre à cavaler ! Très bonne journée.
Retour au camp. Douche puis repas du soir : haricots rouges, pâtes et riz avec un peu de viande et des patates douces. Sans vouloir être désagréable cela manque furieusement de légumes ! Pendant le repas nous apercevons un tapir qui s’approche du camp mais qui rentre vite dans la forêt avant que l’on ait eu le temps de sortir l’appareil photo. C’est une bestiole beaucoup plus grosse que ce que nous l’imaginions (franchement plus gros qu’un sanglier).
Nuit à la station La Sirena
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