Jour 11 : Corcovado – Playa Blanca
La nuit a été assez courte, principalement à cause de nos voisins directs qui ont gigoté toute la nuit sur leur matelas pneumatique faisant un bruit de plastique froissé assez insupportable. Par ailleurs, malgré l’utilisation fréquente de répulsif et l’usage exclusif pour moi et presque exclusif pour Patrice du pantalon, nous sommes couverts de cloques de la tête aux pieds (j’exagère, mais bras et jambes sont maculés). Il ne s’agit pas de piqûres de moustiques mais de celles de minuscules moucherons qui volètent partout et attaquent en se moquant bien des répulsifs anti-moustiques. La piqûre n’est pas douloureuse mais s’ensuivent des démangeaisons féroces qui n’aident pas à trouver le sommeil. Ce matin au petit déjeuner on se force un peu à manger du riz (car on ne connaît pas bien la teneur du prochain repas et nous avons 20 kms à faire jusqu’à Carate).
A 7 heures nous sommes en route car le chemin passe en partie au bord de l’eau et traverse deux rivières : il faut donc tenir compte de la marée pour ne pas rester coincés en route. Nous traversons la première rivière avec de l’eau jusqu’aux mollets.
Le chemin alterne ensuite entre des passages par la forêt et par le bord de mer. Le bord de mer est plus joli, mais plus fatiguant car il faut marcher dans le sable et le soleil tape vraiment très fort. Le paysage est magnifique et on oublie un peu la chaleur. Après les habituels singes hurleurs, singe araignée et coatis, ainsi qu’une jolie buse noire juvénile (plus claire que les adultes) nous avons la chance de pouvoir observer de près et assez longtemps un ara rouge installé dans un badamier ou amandier tropical qui déguste les fruits de l’arbre. Il les décortique avec une grande précision pour n’extraire que l’amande.
Autres observations sympathiques du bord de mer : les vols de pélicans bruns qui se déplacent en formation à faible distance de l’eau, ainsi que les crabes qui cavalent sur le sable. Il y en a de minuscules qui se confondent avec le sol et de très gros et très colorés crabes de terre rouges qui font le bonheur des buses noires et que l’on voit le plus souvent en plusieurs morceaux. J’en trouve quand même un entier pour le prendre en photo.
Vers 10h nous faisons un break à l’ombre et Yesenia nous ouvre à la machette quelques noix de coco pour boire et manger un peu de pulpe. Ensuite, nous continuons. Nous cherchons un puma femelle qui a été aperçu la veille dans la même zone. Les cris affolés des singes nous laissent penser que la bête est dans le coin mais nous n’avons pas la chance de la voir. Par contre nous croisons la route d’un très joli tamandua du Mexique, un fourmilier bicolore avec un curieux dessin de bretelles sur le dos et également celle d’un jeune Onoré du Mexique qui, contrairement aux adultes, est tout tacheté.
Nous franchissons la dernière rivière peu avant la station la Léona sans même nous mouiller les pieds. Nouvel arrêt à l’ombre à la Léona. On ne peut toujours rien acheter à manger et la guide n’a rien prévu pour aujourd’hui (alors que nous avions quand même 20 kms à faire !). Heureusement Marie et Alexandre nous donnent très gentiment des barres de céréales qui nous rechargent en sucre et nous retapent pour la fin de la marche.
Les trois derniers kilomètres sont un peu pénibles car les sacs pèsent sur le dos et nous scient les épaules. A Carate, le taxi nous attend avec une pastèque fraîche dans le coffre qui est la bienvenue. Ensuite nous mettons plus de 2 heures pour rejoindre la Palma. Certes, il y a une bonne partie de piste en assez mauvais état mais le véhicule 4X4 est sans âge et sans amortisseurs et nous sommes 7 à bord ! Nous nous faisons d’ailleurs doubler par toutes les mobylettes du coin. La voiture est toujours à sa place devant les cabinas luciernaga avec les bagages à l’intérieur (ouf). Il est plus de 17h. Nous n’avons que quelques kilomètres à faire pour gagner la Finca Kobo où nous allons dormir mais nos jeunes amis ont deux bonnes heures de route. Installation à la Finca. Une bonne douche, une bonne bière, un repas simple mais bon : nous n’en demandons pas plus pour ce soir !
Nuit à la Finca Kobo
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