Jour 5 : Arequipa – Réserve d’Aguada blanca – Patapampa – Yanque
Agréable petit déjeuner sous les arcades en profitant une dernière fois de la place. Vers 8 heures nous faisons connaissance avec Fernando, qui va être notre guide pendant les deux prochains jours. C’est un petit monsieur d’un certain âge, tout sec, qui mène des fouilles archéologiques par passion (c’est un spécialiste des textiles anciens) et qui fait le guide pour gagner sa vie le reste du temps.
Vers 8h30 nous partons pour la région du Colca. Nous nous faisons arrêter par un policier et le chauffeur paye une amende pour un motif futile, nous comprenons vite qu’il s’agit plus de racket que d’autre chose, les véhicules transportant des touristes étant facilement repérables par la police ! Les abords d’Arequipa sont assez sordides, bidonvilles dans un paysage désertique et poussiéreux. Il y a beaucoup de camions, de poussière et la route est dans un état médiocre. Dès que l’on prend un peu d’altitude, tout s’améliore, les paysages râpés un peu tristes deviennent très beaux.
La route qui suit la direction générale de Puno, monte à 4000 mètres et traverse la réserve nationale Salinas et Aguada Blanca. C’est une réserve où s’ébattent librement des vigognes en petits groupes.
Le sol est couvert d’une graminée dont se nourrissent les vigognes, la stupa itchu.
A Cañahuas nous faisons un arrêt dans un sorte de troquet pour touriste qui a l’insigne avantage de posséder des toilettes, et nous buvons comme tout le monde notre maté de coca, une infusion de feuilles de coca [Erythroxylum coca] sensée combattre le soroche ou mal d’altitude. Magnifique paysage de montagnes dont les sommets prennent des couleurs rosées sous le soleil.
Nous quittons la grande route pour prendre la direction de Chivay. Troupeaux d’alpagas qui ressemblent à de grosses peluches blanches ou marron. Traversée de zones de tourbières avec de petits plans d’eau et de nombreux oiseaux. comme des ibis noirs et de magnifiques ouettes des andes [Chloephaga melanoptera]
A plus de 4000 mètres d’altitude, les rochers sont recouverts d’une sorte de mousse verte, Azorella compacta (Yareta en espagnol). Les paysages sont splendides avec les sommets enneigés des volcans qui culminent à plus de 6000 mètres.
Arrêt au col de Patapampa, le point le plus haut de la route (4910 m) et siège d’un superbe panorama sur les volcans. L’oxygène est rare et les efforts difficiles mais nous tenons le coup.
Ensuite la route redescend de plus de 1000 mètres jusqu’à Chivay
A Chivay, nous mangeons un morceau avec guide et chauffeur dans un restaurant qui propose un buffet avec de la bonne viande de porc et des brochettes de poulet puis promenade dans le village. Seule la route principale est goudronnée ce qui fait énormément de poussière.
Curieuse église très sobre extérieurement et très chargée à l’intérieur avec un décor pastel particulièrement gai et de nombreuses statues de saints habillées de vêtements brillants.
Marché local : ici on vend de tout, il y a même un guérisseur qui officie dans la rue. Sur son étal on trouve aussi bien des tarots (genre marseillais) que des bouteilles remplies de serpents morts. Les mixtures sont peu engageantes mais n’ont pas l’air d’effrayer les locaux qui viennent consulter le bonhomme.
Magnifiques costumes des femmes. Il y a deux ethnies principales avec des costumes assez différents, notamment au niveau du chapeau : les Collaguas portent une sorte de canotier décoré de broderies dorées sur le sommet, alors que les Cabañas ont un chapeau entièrement brodé de couleur pastel, style panama dont l’avant est relevé.
De Chivay, nous partons ensuite pour Yanque, un village situé quelques kilomètres plus loin où se trouve notre hôtel, le Colca Lodge. Installation dans une jolie chambre avec un très haut plafond aux poutres apparentes. Belle vue sur le fond de la vallée et la rivière et très nombreux oiseaux.
Bruant chingolo [Zonotrichia capensis]
Merle chiguanco [Turdus chiguanco]
Nous nous baignons dans les eaux thermales de l’hôtel, sortes de piscines en plein air avec une eau entre 38 et 40°C. Au bout d’un moment il y fait même trop chaud, mais c’est bien agréable. Après le bain qui nous a copieusement ramollis, nous nous reposons jusqu’à l’apéro, un pisco sour bien sûr, pris avec du maïs grillé dans le salon du lodge devant un bon feu de bois. Repas correct sans plus au restaurant du lodge et sommeil réparateur sous une couette épaisse.
hôtel : Colca Lodge à Yanque
