Jour 12 : Tuanshan – Duoyishu
Nous avons bien dormi. Nous avions une chambre sur l’arrière du bâtiment donc probablement moins jolie que les chambres donnant sur la cour intérieure et la rue, mais rétrospectivement c’était certainement beaucoup plus calme. Petit déjeuner dehors, dans la cour. Un yaourt, 2 toasts avec un oeuf frit, 1 petit pain au lait, 1 banane et 1 café. La rallonge de café me coûte 10 yuans! La tenancière est toujours aussi peu souriante et tout est payant. Néanmoins c’est agréable et très bien placé dans Jianshui.
Départ à 9 heures et arrêt quelques kilomètres plus loin au Pont du Double Dragon. La partie la plus ancienne date du 17ème siècle. Il a ensuite été agrandi (17 arches et 148 mètres de long) à cause du changement de trajectoire de la rivière qu’il enjambe. Très jolie construction avec deux sortes de tours. L’endroit est très beau même si la rivière est quasi à sec.
Nous faisons ensuite un grand arrêt au village de Tuanshan, un village-musée qui se visite moyennant 50 yuans. Beaucoup de maisons anciennes de la famille Zhang, une famille de riches commerçants locaux. La plupart des bâtiments datent du début du XXème siècle. Certaines maisons sont restaurées et d’autres sont encore habitées et complètement dans leur jus avec poules et autres bestiaux au milieu.
Temple avec un curieux mélange de bouddhas et de figures peintes de révolutionnaires avec drapeau rouge.
Très jolie végétation dans le village (figuiers de barbarie, bougainvillées, nombreux arbres en fleurs).
Nous pénétrons un moment dans une grande cour bordée de bâtiments avec des estrades, où sont rassemblés de nombreux habitants du village qui sont en train de manger. Achat de souliers « petits pieds » à une dame âgée. A noter que sa copine a eu elle-même les pieds bandés et marche avec des cannes et beaucoup de difficultés.
Arrêt sur la route pour manger un morceau. Aujourd’hui nous nous retrouvons chacun avec un saladier rempli d’une soupe garnie de nouilles de riz, de légumes et d’un peu de viande. On délaye dedans un peu de purée de piment et c’est très bon, même si ce n’est pas très facile à manger sans s’en coller partout. Les chinois installés à la table voisine qui sont en train de se faire un barbecue de tofu, nous donnent des conseils et s’amusent beaucoup de nous voir batailler avec nos nouilles.
Route vers le sud. La température monte et le paysage change. La route est bordée de bananiers et la forêt est quasi tropicale. Nous faisons un arrêt à Lengdun où de nombreuses personnes vendent des fruits au bord de la route. En sortant de la voiture nous sommes surpris par la température très élevée et l’humidité ambiante : un vrai sauna. Sur les étals, c’est un vrai festival de fruits exotiques : mangues, papayes, ananas, bananes, fruits du jacquier. Achat d’ananas (3 yuans le sachet) et de bananes. Patrice ne veut pas essayer l’ananas qui est découpé en morceaux, je me régale donc toute seule. J’achète également deux couteaux recourbés conçus pour découper et enlever les yeux de l’ananas.
Il y a encore deux bonnes heures de route avec de nombreux camions et un fort trafic jusqu’à Yuanyang et nous remontons dans la montagne. Sur la route nous croisons un accident mortel impliquant une mobylette et une voiture. Le motocycliste est décédé, il est allongé sur la route et très bizarrement une roue de la voiture est toujours en travers de son corps, personne n’a bougé le véhicule. Drôle d’impression. Nous ne nous arrêtons pas à Yuanyang mais poursuivons jusqu’en territoire Hani. Les Hani représentent une minorité animiste qui a longuement résisté aux chinois au moment de la révolution culturelle. Nous payons une taxe de 100 yuans par personne pour pénétrer dans le territoire des rizières. Le chauffeur nous arrête ensuite à plusieurs reprises pour admirer les points de vue sur les rizières en eau qui épousent parfaitement les pentes escarpées des montagnes. Très beaux paysages.
Nous nous installons au village de Duoyishu dans la sympathique auberge Jacky’s Guest House. Le village est en contrebas de la route et il n’y a pas d’accès voiture jusqu’à l’auberge. Nous descendons par des escaliers en croisant cochons noirs, gamins et buffles. L’auberge est simple mais propre. Nous avons une chambre à deux lits au sommet de l’édifice. Au même niveau se trouve une grande terrasse offrant une vue magnifique sur les rizières. Nous allons faire un petit tour dans le village. C’est la fin de journée, les paysans rentrent des champs avec les buffles ou en poussant devant eux des troupes de canards. Nous ne croisons aucun touriste hormis une jeune anglo-saxonne qui est dans le même hôtel que nous. Nous profitons de la vue de notre terrasse jusqu’au coucher de soleil puis nous descendons manger. C’est Jacky qui fait la cuisine au wok : fèves, choux à la tomate, porc et riz. Patrice commence un peu à se lasser de la cuisine locale mais objectivement, c’est très bon.
Coucher comme les poules. Nous sommes curieusement cuits ce soir sans avoir beaucoup marché. Les grenouilles font un barouf d’enfer.
Nuit à la Jacky’s Guest House