Jour 4 : Marché de TSUKIJI- SHIMBASHI – ODAIBA – GINZA
Lever 5 heures du matin pour aller au marché aux poissons de Tsukiji. Pour accéder à la vente aux enchères des thons il faut se présenter avant 5 heures au marché et faire la queue pour retirer un ticket (120 visiteurs par jour seulement). Nous avons décidé d’y aller tôt mais pour la vente aux enchères, compte tenu du temps de trajet, c’est vraiment trop tôt ! Nous partageons le métro avec une foule de salary-men en costume-cravate qui essaient tant bien que mal de finir leur nuit en dépit des cahots du train.
Le marché aux poissons n’est pas très bien indiqué. Nous demandons notre chemin à un japonais qui très gentiment nous accompagne jusqu’à l’intérieur. Impressionnant trafic de chariots électriques qui transportent des caisses de poissons. Il faut zigzaguer entre les chariots sans se faire écrabouiller. Sportif!
Les coquillages sont énormes, notamment les moules qui ressemblent à des steaks. Le thon est débité après achat par les grossistes. Le prix à l’arrivée est très variable selon la qualité du poisson. Nous cheminons un bon moment au milieu des étals à observer l’intense activité qui règne dans le marché.
Alors que nous promenons tranquillement depuis une bonne heure, un policier nous aborde et nous explique que nous n’avons pas le droit d’être là avant 9 heures. Il nous pousse gentiment vers la sortie. Nous quittons donc le marché que nous avons déjà bien visité et nous allons nous promener dans le marché extérieur, le Jo Gai Market. Il y a encore du poisson, des restaurants de sushis, mais aussi des vendeurs de légumes, de condiments, d’omelettes. C’est sympa et en plus ça sent très bon (tout l’inverse des marchés cambodgiens). Achat de racine de gingembre fraîche particulièrement parfumée, elle est toute rose et craquante alors que chez nous elle arrive déjà un peu sèche !
Nous prenons un bon petit café puis nous goûtons une pâtisserie locale, une sorte de poisson en pâte fine et craquante, fourré avec de la pâte de haricot rouge. C’est fabriqué sous nos yeux dans une mini échoppe, ça sort du four et c’est super bon!
Nous passons près d’une pompe à essence où les flexibles pour se servir en carburant sortent du plafond. Bizarre… Puis nous gagnons le jardin de Hama-rikyu Onshi Teien.
C’était le jardin familial des Shoguns Tokugawa. De l’époque Edo il conserve un étang d’eau de mer et un terrain pour la chasse aux canards. A noter qu’en 1935 fût fondé un mémorial dédié aux âmes des canards chassés ! C’est un très joli jardin encore encerclé par des gratte-ciel avec des pins parfaitement taillés, plusieurs plans d’eau, une maison de thé, un pont en bois de cyprès de plus de 100 mètres de long. C’est tout à fait bucolique comme endroit, un paradis pour les cormorans, canards, hérons et autres volatiles.
Nous observons un moment des ouvriers tailler un arbre. C’est un vrai travail de coiffeur. Trois par arbre.
Depuis le jardin nous gagnons le quartier de Shimbashi tout à côté. Parmi les buildings qui entourent la station de métro, on remarque surtout le siège social de Dentsu, œuvre de Jean Nouvel, un immeuble de 48 étages en lame de couteau. Vraiment superbe. Tout autour il y a un enchevêtrement de passerelles de verre, de plateformes réunissant les buildings, on se croirait un peu dans Blade runner mais en moins glauque. Sur un mur, une curieuse horloge monumentale semblant échappée d’un film de Jeunet.
Depuis la gare nous prenons la ligne Yurikamone, une ligne de métro aérienne et automatique qui nous conduit à Odaiba. Nous nous installons au premier rang, dans le wagon de tête et nous avons l’impression d’avoir pris place dans un manège. Le métro monte, descend, tournicote au milieu des gratte-ciel avant de traverser le Rainbow bridge pour arriver à Odaiba, quartier entièrement gagné sur la mer.
Premier arrêt au Miraikan, “the national museum of emerging science and innovation”. Architecture intéressante avec une énorme sphère terrestre « flottant » dans les airs. Les explications en anglais sont très sommaires (insuffisant pour moi qui ne capte pas grand chose sur les nouvelles technologies). Beaucoup de présentations interactives, il y a d’ailleurs énormément de scolaires. On peut rentrer dans un module spatial tout équipé avec une cellule pour dormir (combinaisons verticales) et WC de l’espace (franchement curieux et pas réellement pratique).
Passage par le Venus fort, un centre commercial assez délirant et kitsch avec fausses architecture italienne, fontaines, églises, éclairage en « goutte d’eau ». Un peu du grand n’importe quoi mais une curiosité. Retour sur la « terre ferme » en direction de Ginza.
Encore un quartier très commerçant avec des magasins de luxe style Cartier, Dior et consorts. L’architecture est plutôt sympa, on croise les œuvres d’architectes comme Bofill (Shiseido) ou Piano (Hermès). Le plus célèbre des immeubles du quartier est certainement le Waco, même si à notre goût il est loin d’être le plus beau. Il date des années 1920 et s’orne d’une énorme horloge. Nous passons un bon moment dans Ito-Ya (une papeterie sur 9 étages) à farfouiller dans les cartes, papiers et décors de Noël de style japonais, of course. Nous arpentons également l’immeuble Yamaha avec tout pour les musiciens (instruments, disques, partitions) et l’immeuble Sony où nous nous attardons un bon moment aux ordinateurs et caméscopes.
Retour à Shibuya et pause au bar du Legato pour siroter un cocktail en dominant le quartier (15ème étage de la Space Tower). Repas de sushis à Umegaoka Sushi No Midori un restaurant du Mark City recommandé dans les guides. C’est quasi complet mais il n’y a pas la queue devant l’entrée comme le jour de notre arrivée où nous avions renoncé à attendre. Excellent plateau de sushis avec anguille, crabe, thon et assortiment de poissons inconnus au bataillon. Ma façon d’utiliser le flacon de soja fait beaucoup rire le couple de japonais de la table à côté de la notre. Nous entamons une conversation en anglais et nous apprenons qu’ils sont allés trois fois en France. Très sympas et très bonne soirée. Nous partons en échangeant nos emails. Notre nouvelle connaissance s’appelle Chika et travaille dans une compagnie d’assurance.