Jour 9 : MONT BROMO – BALURAN
Difficile de s’arracher au paysage mais il faut partir et retrouver le 4X4 et le chauffeur qui nous ont accompagné jusqu’ici. Nous cherchons un moment car boulet-premier n’a pas relevé la plaque d’immatriculation (heureusement que Patrice se rappelle des premiers numéros !). Nous descendons en 4X4 jusqu’à la caldeira et nous en traversons une partie avant de monter sur de petits chevaux guidés par des Tengger, les membres d’une communauté indonésienne qui vivent sur les flancs de la chaîne volcanique. Contrairement aux javanais, ils ne sont pas musulmans mais ont une religion qui mélange animisme et hindouisme. Nous voilà donc chacun sur un cheval tenu à la longe par un Tengger au visage recouvert d’un foulard pour se protéger de la poussière, qui trottine à côté du cheval !
J’essaie tant bien que mal de protéger mon appareil photo de la fine poussière de volcan qui nous recouvre et nous rentre dans les narines. Nous descendons de nos montures aux pieds du Bromo et finissons l’ascension à pieds par un escalier de 250 marches. Le souffle nous manque un peu à cause de l’altitude mais d’en haut la vue est magnifique, aussi bien sur le cratère fumant que sur la caldeira. Au sommet, d’autres représentants du peuple Tengger vendent des bouquets de fleurs séchées destinés à être envoyés dans le cratère pour servir d’offrande aux dieux du volcan.
A 9h30 nous prenons la route avec chauffeur et guide. Nous n’arriverons au Rosa’s ecolodge à côté du parc national de Baluran que vers 17 heures avec un ras-le-bol de la voiture, même si nous avons fait entre temps quelques arrêts intéressants. Le premier est la visite d’une fabrique de tofu: les graines de soja sont écrasées dans un broyeur pour faire une pâte qui est d’abord diluée dans l’eau avant d’être versée dans de gros chaudrons. L’ensemble cuit et bout visiblement assez longtemps puis le surnageant est récupéré, égoutté, mis en forme sur des claies avant d’être découpé en carrés qui prennent le nom de tofu. L’état d’hygiène global de la petite fabrique ne donne pas vraiment envie de consommer le produit fini !
Il fait nuit noire quand nous nous installons sur le toit de la jeep avec le guide qui cherche des animaux avec un puissant projecteur. Nous ne voyons que quelques biches mais le ciel étoilé est de toute beauté et la balade très agréable. Nous nous arrêtons au bord de la mer pour manger. Le pique nique est franchement sympathique : nous dégustons des beignets salés pendant que le poisson grille sur la plage puis cake, banane et café. Nous sommes seuls, en pleine nature avec juste une petite lumière et le bruit des vagues… super. Nous sommes rejoints par l’un des rangers du parc qui nous donne quelques explications sur l’absence d’animaux, principalement liée aux feux de forêt. Certains sont spontanés à cause de la chaleur (nous en avons vu sur la route) mais la plupart sont criminels car les villageois ne veulent pas de cette zone « protégée » pour les animaux et ne comprennent pas pourquoi ils n’ont pas le droit de la cultiver. Le ranger déplore également beaucoup de braconnage et même des empoisonnements de points d’eau destinés aux animaux ! Sur le chemin du retour nous croisons quelques biches, un buffle, des oiseaux et rongeurs. Une fois sortis du parc, nous avons bien du mal à garder les yeux ouverts. Retour vers 11 heures du soir… épuisés par cette journée de 20 heures !
Nuit au Rosa’s Ecolodge