Jour 8 : de Cooinda au parc national de Nitmiluk

Ce matin nous repartons à la fraîche pour une nouvelle promenade sur la yellow river, cette fois au lever du soleil. Il y a deux bateaux. Notre guide de hier est sur l’un d’eux : il va mieux mais n’est pas encore remis. Son médecin lui a confirmé “the heat attack” liée à la température extrême qui régnait dans les Twin gorges la veille de notre arrivée (45°C).

Nous montons sur l’autre bateau. C’est une femme qui tient la barre et elle donne beaucoup d’informations sur les crocodiles, en particulier sur les gros « salties » qui ont la particularité de sauter facilement hors de l’eau pour attraper leur proie. Il y en a un plus grand que les autres, qu’ils ont appelé Sam et qui est le mâle dominant de ce coin de rivière. Si un jeunot veut lui piquer la place, il y a bagarre et généralement décès de l’impudent. Le cadavre est laissé en place, bien en vue, afin que tous les autres crocodiles sachent qui est le boss ! Ici les crocodiles sont les plus gros d’Australie car leur taille dépend de leur possibilité de trouver de la nourriture. Ils continuent à grandir s’ils sont bien nourris et dans le Nord, la nourriture est abondante…

Sur la Yellow river
Sur la Yellow river - crocodile
Sur la Yellow river
Sur la Yellow river - crocodile
Vol de canaroies semi-palmées
Sur la Yellow river - lotus
Sur la Yellow river - crocodile
Notre guide du jour fait également partie d’une association de bénévoles qui vont chercher les serpents la nuit pour les déplacer dans des zones où ils ont plus de facilité à se nourrir. Ils font la même chose pour les quolls (dasyurus), ces minis marsupiaux au pelage tacheté et de la taille d’un rat qui sont en danger à cause de l’invasion de crapauds buffle dont souffre l’Australie.

Pendant la promenade nous voyons de nombreux oiseaux (en plus des crocodiles), les mêmes espèces qu’il y a deux jours mais également quelques autres : canaroies semi-palmées et de très grandes et élégantes grues brolga. A recommander, nous conseillerions plutôt la promenade du soir pour les magnifiques couleurs du soleil couchant, mais les deux sont équivalentes pour l’observation animale. A noter également que ce type de sortie n’est pas adapté pour les jeunes enfants : nous avions sur le bateau trois petits asiatiques qui s’embêtaient ferme et qui du coup n’ont pas arrêté de faire du bruit. Les parents ont d’ailleurs complètement ignoré les remarques à répétition de la guide si bien que lorsque nous avons quitté le bateau elle a dit, un peu exaspérée : « et n’oubliez pas vos affaires personnelles, bouteilles, chapeaux, appareils photo et enfants, et surtout enfants ! »

Grues brolga
Bihoreau cannelle
Pygargue blagre
Canaroies semi-palmées
Anhinga roux
Crocodile
Jacana à crête
Jacana à crête (poussin)

Retour au lodge pour prendre un petit déjeuner copieux (compris dans le prix du billet). Comme nous avons fait deux fois la sortie en bateau, nous avons eu une forte réduction sur la deuxième promenade (75AUD pour tous les deux). Après notre check-out nous retournons à l’embarcadère pour marcher un peu le long d’une passerelle qui surplombe le marais. Il y a bien sûr des aigrettes, mais également quelques petits oiseaux comme un joli miro à ventre citron, ainsi qu’une troupe de cacatoès corella qui font un barouf pas possible.

Miro à ventre citron
Melaleuca leucadendra (Eucalyptus)
Cacatoès corella
Cacatoès corella
Plaque automobile
De Cooinda à Nitmiluk
Warradjan cultural centre : centre culturel aborigène situé à proximité du lodge, très bien présenté et intéressant. On y explique le mode de vie et les traditions des aborigènes qui vivent dans cette région. Ils utilisent les pandanus pour faire des paniers : les feuilles sont découpées en fines lanières puis teintes avec des décoctions de diverse plantes avant d’être tressées. Leur nourriture traditionnelle repose sur les produits de la cueillette et de la chasse : diverses baies, palmiers, racines qui sont cuites et recuites sous la cendre avant d’être consommées, mais aussi serpents, tortues, poissons, kangourous. Le « paper tree », cet eucalyptus dont l’écorce se détache facilement, est utilisé pour la cuisson et l’emballage des aliments, les morceaux d’écorce servant de papillotes géantes. Il y a également pas mal d’information sur le système familial assez compliqué qui gère les relations entre les différents groupes d’individus. En fonction de l’origine des parents, les enfants sont rattachés à un groupe et ne pourront se marier qu’avec des personnes appartenant à un autre groupe prédéfini. C’est probablement un moyen d’éviter les problèmes de consanguinité. Les croyances sont également abordées, les « chemins chantés » et les rêves qui sont couchés sur le papier sous forme de tableaux peints. C’est bien fait, informatif et gratuit mais malheureusement on ne peut pas prendre de photo.
Termitière géante
Direction le sud et le parc national de Nitmiluk. Premier arrêt aux Edith Falls (bifurcation à environ 40 kms au nord de Katherine). La route est bordée d’impressionnantes termitières (certaines font plus de 2 mètres de haut). Nous empruntons le Leliyn trail qui offre de très jolies vues sur des piscines naturelles qui se déversent les unes dans les autres. La promenade est agréable malgré la chaleur et le peu d’ombre.
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Edith Falls
Il y a de nombreux oiseaux qui picorent les fleurs des grévilleas : de magnifiques loriquets arc-en-ciel et de curieux polochions couronnés qui ressemblent un peu à de minis raptors. Nous reprenons ensuite la route de Katherine puis celle des gorges et des Nitmiluk chalets où nous allons passer deux nuits.
Loriquet arc-en-ciel
Polochion couronné
Nitmiluk chalet
Nous nous installons dans un « chalet », une petite maison avec chambre, salle de bains, salon, mini cuisine ouverte et véranda. Nous sommes sous les eucalyptus, il y a pas mal d’oiseaux et de nombreux wallabies qui broutent l’herbe rase des pelouses. L’endroit est plutôt sympathique et agréable. Nous retrouvons en plus une connexion internet et nous en profitons pour envoyer quelques nouvelles à la famille. Le camp est équipé d’une jolie piscine avec un bar qui fait restaurant le soir. Nous commençons par une bonne bière et un peu plus tard nous venons manger. C’est simple mais tout à fait correct (pizza ou steak avec un buffet légumes-salade). Le service est en majorité assuré par de jeunes français venus passer quelques mois en Australie.
Nitmiluk chalet - Wallabies
Nitmiluk chalet - Wallabies
En revenant dans notre chalet, je tombe sur une notice d’information au sujet des chauves-souris. Elles peuvent être porteuses d’un virus assez semblable à celui de la rage, potentiellement mortel chez l’homme en cas de morsure ou de griffure, ou même de projection de salive de chauve-souris dans les yeux ou sur les muqueuses. Du coup il est recommandé de ne pas s’en approcher et de ne pas se mettre sous les arbres dans lesquels elles sont accrochées car on peut se faire blesser si une branche cède sous le poids des animaux (les chauves-souris sont surprises par la chute, peuvent avoir peur et mordre si quelqu’un se trouve dessous). Dire que nous avons dormi sous des dizaines de ces bestioles à Jabiru ! Ils auraient quand même pu nous prévenir de faire attention.

Nuit aux Nitmiluk chalets à 200 m des gorges de la Katherine river

https://www.nitmiluktours.com.au/book-accommodation

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