Jour 6 : excursion sur l’île d’ESPANOLA
Rendez-vous à 6h40 sur le port pour le départ vers Espanola (61 km² – max. alt. 206 m), une petite île au sud de San Cristobal, à l’extrémité sud-est de l’archipel. Nous y retrouvons le guide de la journée et les autres participants. Nous sommes finalement sept (il fallait un minimum de 6 passagers), deux américains, un péruvien, une équatorienne, un israélien et nous. Avant le départ, le guide nous fait remarquer des mollusques plats de forme ovale accrochés sur les rochers. Ce sont des chitons (Chiton sulcatus) dont les habitants des Galápagos sont, parait-il, friands.
Contrairement à l’autre jour, le bateau n’est pas un catamaran mais un monocoque. La mer est formée avec une bonne houle, donc ça remue un peu. La météo est assez mauvaise au départ, mais le vent fort va rapidement chasser les nuages. Je m’installe sur le pont supérieur en plein vent, bien emballée dans ma veste.
L’image la plus étonnante que je garderai de cette matinée est celle d’une raie manta géante (Manta hamiltoni) qui à deux reprises a bondi hors de l’eau en battant ses nageoires comme des ailes. Très impressionnant.
Nous débarquons en zodiac sur un micro-ponton aménagé à proximité d’un phare, au niveau de Punta Suarez. La mer est magnifique avec de gros rouleaux. Le comité d’accueil est étonnant : des dizaines d’iguanes marins qu’il faut presque enjamber pour avancer. Les individus de l’espèce vivant ici (Amblyrhynchus cristatus venustissimus) sont beaucoup plus colorés que ceux que nous avons vus jusqu’à présent. Le rouge ressort particulièrement et certains ont également les pattes avant et l’épine dorsale de couleur verte. Ils sont superbes.
Les jeunes otaries jouent dans les vagues ou se prélassent sur la plage. Nous observons un moqueur d’Espanola, très curieux, qui s’approche à quelques centimètres et de nombreux lézards, également très colorés (Microlophus delanonis) qui font des pompes sur les cailloux.
L’île n’est pas habitée et son accès est très règlementé. La promenade autorisée nous emmène, depuis notre point de débarquement, faire une boucle sur la pointe ouest de l’île.
Nous accédons à une sorte de plateau où nichent de nombreux oiseaux marins. Les Fous de Nazca sont occupés à faire leur cour : les mâles amènent des présents de brindilles pour tenter de séduire les femelles ; ils font également une sorte de danse en penchant leur long cou en arrière et en ouvrant leurs ailes.
Les petits des fous à pieds bleus sont presque aussi grands que les parents mais ils sont recouverts d’un duvet blanc qui leur donne un aspect de peluches.
L’île est le seul endroit des Galápagos où l’on peut voir des albatros. On ne se lasse pas de regarder voler ces grands oiseaux. Les petits sont beaucoup moins élégants, couverts de duvet marron et cloués au sol pendant plusieurs mois avant de pouvoir prendre leur envol.
Autres oiseaux croisés sur cette île assez paradisiaque : des phaétons (paille-en-queue), des frégates, une buse des Galapagos et un héron coiffé de longues plumes jaunes (Bilhoreau violacé)… et des colonies d’iguanes marins. Les animaux ne sont pas du tout effrayés par notre présence. Nous faisons bien-sûr très attention pour ne pas les déranger, mais c’est assez magique.
A côté de la richesse de la faune, la flore est également très belle sur cette île avec des tapis de végétaux rouge ou orangés (pourprier de mer). Le chemin longe des falaises sur lesquelles les vagues viennent s’écraser. Il y a même un trou souffleur (blowhole) assez spectaculaire.
Dernière séance photos avec des bébés otaries avant de reprendre la mer en direction de l’îlot Gardner, une petite île en face de la plage Bahia Gardner.
C’est là que le snorkeling est prévu après le déjeuner à bord. Patrice y va, mais un peu échaudée par l’expérience de l’autre jour, je préfère m’abstenir.
Il revient content d’avoir vu des poissons divers dont des poissons ange et des bancs de gorettes rayées des Galapagos (petits poissons vivant le long des pentes rocheuses), des raies, des tortues et des otaries, et il est moins gelé que l’autre jour.
Retour à San Cristobal où nous arrivons à la nuit, enchantés de notre excursion. Nous allons manger dans le même restaurant que hier soir, Midori sushis, toujours du poisson et toujours très bon et bien présenté. Il y a quatre télévisions dans le restaurant qui diffusent un match de foot entre le Chili et l’Équateur, dans le cadre de la qualification pour la coupe du monde. L’Équateur bat le Chili chez lui et apparemment c’est un exploit que nous sommes ravis de partager avec les supporters locaux. Coucher tôt après cette excellente journée.
Nuit à l’hôtel Opuntia, San Cristobal