Jour 5 – GRANDE TERRE : POINTE-A-PITRE
Depuis l’aube de grosses averses se succèdent avec des coups de vent violents. Ensuite le soleil réapparaît, puis il bruine, puis de nouveau de la pluie. Cette météo capricieuse va durer toute la journée. Petit déjeuner au lodge avant de prendre la route en direction de Pointe-à-Pitre où nous avons rendez-vous à 10 heures pour une visite guidée. Patrice utilise Waze pour calculer l’itinéraire et nous passons par de jolies petites routes de campagne qui traversent des paysages vallonnés et des champs de canne à sucre et qui nous rallongent le trajet en kilomètres mais nous évitent les embouteillages.
Nous avons rendez-vous à The Factory Gwadloup, une jolie boutique qui propose des produits locaux alimentaires (confitures, rhum, café…) ou artisanaux (vêtements, sacs…). Nous y retrouvons un guide et partons en tuk-tuk électrique sous la pluie pour un très intéressant tour de ville mené par un jeune homme passionné par son sujet.
Nous commençons par les maisons coloniales du centre-ville et le marché Saint-Antoine dont la halle, qui date de 1873, est située sur la place de la Liberté à côté d’une fontaine de la même époque. Elle abrite un marché aux épices coloré.
La place de la Liberté sous la pluie
Un peu plus loin, la statue de Marcel Lollia dit « Vélo » (1931-1984), consacre le plus célèbre joueur de gwo ka de tous les temps. Cette musique traditionnelle de la Guadeloupe se joue sur deux tambours boula qui assurent le rythme et un troisième tambour qui donne le ton et improvise. La belle maison coloniale qui abrite le musée Saint John Perse est la sœur jumelle de la maison Zévallos au Moule.
Le poète Alexis Léger (dit Saint John Perse) n’y a jamais résidé mais il est né à Pointe-à-Pitre et il a passé toute sa jeunesse en Guadeloupe.
Située face à la mer, la Place de la Victoire est la plus grande place de Pointe-à-Pitre. Une première place a été construite à cet emplacement en 1763 lors de la construction de la ville. Elle a pris le nom de Place de la Victoire en 1794 sous l’influence de Victor Hugues, gouverneur de la Guadeloupe. A cette époque, des arbres sabliers y sont plantés comme symboles de liberté, célébrant la 1ère abolition de l’esclavage.
Autour de la place on retrouve la sous-préfecture, ancienne caserne édifiée en pierre au milieu du XIXème siècle, l’ancien ciné-théâtre La Renaissance (la première salle de cinéma de Guadeloupe), le Pavillon de la Ville (ancien presbytère), l’immeuble de l’Office de tourisme des îles de Guadeloupe et de nombreuses maisons traditionnelles.
La cathédrale Saint Pierre et Saint Paul est une grande basilique à 3 nefs. La première pierre de l’édifice a été posée en 1847 et il a été consacré en 1853. Le bâtiment a connu de nombreuses vicissitudes au cours des ans : la charpente en bois qui menaçait de s’effondrer a été remplacée en 1873 par une charpente métallique de style Eiffel (que l’on voit aujourd’hui) conçue pour résister aux séismes et ouragans. L’église a ensuite souffert du tremblement de terre de 1897, des cyclones de 1928, 1956 et 1966 et l’ouragan Hugo en 1989 a détruit les derniers vitraux. Grâce à sa structure métallique très élancée, elle possède une réelle originalité et une clarté étonnante dans une église de cette taille.
Autre attrait de cette ville attachante : le street art.
Pour voir plus de photos de street art, voir la rubrique dédiée à cet art de rue : Street art Pointe à Pitre
Avant de quitter notre guide, nous avons droit à une dégustation de très bons petits pâtés farcis au crabe. Après avoir trouvé une librairie pour acheter des ouvrages sur les oiseaux et la flore de Guadeloupe, nous allons au Mémorial ACTe, Le Centre caribéen d’expressions et de mémoire de la Traite et de l’Esclavage.
C’est un bâtiment avec une belle architecture moderne, qui est installé sur le site d’une ancienne usine sucrière. On nous équipe d’un audioguide qui se déclenche automatiquement devant chaque point d’intérêt. La scénographie est bien faite et le musée aborde, de façon intéressante et chronologique, l’esclavage dans l’histoire depuis les très anciennes civilisations. Viennent ensuite l’instauration de la traite transatlantique des esclaves, la vie des esclaves, l’abolition qui s’est faite en deux temps en Guadeloupe (première abolition en 1794, rétablissement de l’esclavage par Napoléon et abolition définitive en 1848 avec le personnage actuellement controversé de Victor Schoelcher), l’après esclavage et la situation des droits de l’homme de nos jours. Je regrette que l’on ne puisse pas prendre de photo.
Nous revenons au Moule par le même chemin des écoliers que ce matin. A l’arrivée, il faut réorganiser les sacs qui se sont bien alourdis avec nos achats car demain nous partons pour Marie Galante. Repas sur place avec ce que nous avons dans le frigo : restes de pizza, tartare de thon et prunes de cythère que nous ont données Esther et Olivier en venant nous dire au revoir en début de soirée (ils repartent en métropole demain).
Nuit au Shambala Lodge, Grande Terre