Jours 1 et 2 : MARSEILLE – PARIS – DELHI
Arrivée en fin de journée à Marignane après une course contre la montre pour que tout soit prêt à l’heure. Les vaches sont à l’honneur dans les halls de l’aéroport (exposition Marseille Cow). Nous devons dormir à Paris à l’aéroport CDG avant de prendre un avion demain matin pour l’Inde. Enregistrement des bagages : le préposé enregistre la valise de Patrice directement pour Delhi. Patrice lui signale l’erreur. Il appelle donc son collègue censé récupérer les bagages aux pieds du tapis roulant et lui envoie via la valise de notre fille Hélène une nouvelle étiquette pour que le bagage s’arrête à Paris. Patrice est méfiant et a peu confiance dans la manœuvre, mais l’employé nous promet que tout est rentré dans l’ordre…
Arrivée à Roissy vers 22 heures. Il pleut et il ne fait que 16°C (un peu limite pour nos tee-shirts légers et nos sandales). Naturellement le bagage de Patrice n’est pas à l’arrivée !!! Attente, réclamations… il serait dans un container en transit pour Delhi, mais il n’y a plus de personnel au service des containers à cette heure tardive et il est impossible d’avoir une certitude sur le devenir du bagage. On nous conseille de nous présenter tôt demain matin pour poursuivre les recherches…
Une deuxième galère nous attend : il faut trouver une navette pour l’hôtel Ibis. Vu l’heure tardive il n’y a plus personne dans l’aéroport à qui demander un renseignement et il n’y a aucun panneau indicatif. Nous attendons à divers endroits mais nous voyons toujours arriver des navettes qui ne desservent pas l’Ibis ! Patrice appelle l’hôtel plusieurs fois, confirme le point de rendez-vous mais nous ne voyons toujours rien venir. Nous ne sommes pas les seuls dans cette galère et l’exaspération gagne notre petit groupe de voyageurs en rade. Nous décidons de prendre un taxi mais tous refusent de nous prendre car la course n’est pas assez longue !! On finit par monter dans la dernière navette (il est près d’une heure du matin) et le chauffeur nous fait remarquer qu’on a de la chance car c’est vraiment la dernière. Je ne sais pas si on a de la chance mais nous sommes tous gelés et épuisés. Les enfants n’ont même plus la force de râler.
Nuit à l’hôtel Ibis à Roissy.
J2 : Lever à 6 heures. Nuit courte mais sommeil de plomb. Départ par la navette de 7 heures pour essayer d’avoir des nouvelles de la valise. Toujours rien. Le bagage ne serait plus à Marseille, mais il n’y en a aucune trace à Roissy ! On enregistre les autres valises. Longue queue pour passer la douane puis la sécurité. Installation dans un airbus A330 d’Air France. Comptage et recomptage des passagers. On finit par décoller avec un peu de retard sur l’horaire prévu. J’aime bien suivre le trajet de l’avion : mer noire, 10668m d’altitude, 3153kms déjà parcourus, vitesse 920km/h, température extérieure -41°C, encore 4 heures de vol prévues et 3500kms à parcourir… ça y est, je me sens en vacances. Arrivée à Delhi vers 23 heures (heure locale). Il faut d’abord franchir la barrière de la douane, une sorte de goulot d’étranglement où se retrouvent tous les passagers qui arrivent des vols internationaux. Cela nous prend plus d’une heure car le préposé regarde le tennis pendant qu’il tamponne les visas ! J’en profite pour discuter avec une indienne qui vit aux USA et revient au pays pour les vacances : elle me couvre de recommandations concernant l’eau, les jus de fruits, les glaçons, me dit qu’elle ne fait boire que du café ou du thé à ses enfants sous peine de les voir souffrir de diarrhées violentes ; rajoute à cela la chaleur, les moustiques et autres bestioles piquantes et me décrit vraiment une arrivée en milieu hostile mais il m’en faudrait franchement plus pour me démoraliser quand je suis en voyage !
On s’en doutait un peu, mais il n’y a toujours pas le bagage de Patrice. Nouvelles réclamations, cette fois en anglais, formulaires. Pendant que Patrice s’occupe de ça, je passe le contrôle de police (une rangée de militaires aux mines patibulaires) en espérant qu’ils me laisseront repasser dans l’autre sens. Je repère rapidement la pancarte avec notre nom et explique un peu la situation au correspondant de la Maison des Indes. Le sourire de son visage se fige quand je lui dis qu’il faut qu’il nous attende encore un moment ! Je retente ma chance avec les militaires. Visiblement ils ne captent pas l’anglais mais j’ai pris mon air de chien battu et j’arrive à repasser. On finit par boucler les paperasseries. En sortant de l’aéroport, nous sommes saisis par la chaleur humide, collante, limite suffocante. Le correspondant de la Maison des Indes nous présente au chauffeur, Mr Deep, et nous passe une couronne de fleurs jaunes autour du cou. C’est un petit monsieur bedonnant qui n’a pourtant rien d’une tahitienne !
Nous voilà partis pour Delhi ville. Premier contact avec l’Inde. Au bout d’une demi-heure de route on est déjà dans l’ambiance : pas d’éclairage public, pas de panneaux de signalisation, feux de circulation qui ne servent visiblement que de décor urbain, nombreux camions et multitude d’indiens qui dorment un peu partout, sur les camions, sous les ponts, sur le bord de la route, dans des cartons, sur les tas d’ordures…On croise également un éléphant avec son cornac, un nombre incalculable de vaches, souvent couchées au milieu de la route, et une grande quantité de chiens errants. Arrivée à l’hôtel Ambassador. C’est un bel hôtel dont le luxe tranche outrageusement avec la misère que l’on vient de croiser. Encore quelques paperasses avant de gagner notre lit : il est deux heures du matin !
Nuit à l’hôtel Ambassador à Delhi