Bonne nuit malgré une première moitié très chaude d’autant plus pénible que la moustiquaire rendait l’atmosphère encore plus étouffante. Ce matin des perroquets de Rüppell se régalent de fruits rouges et plats de combretum, très abondants dans le jardin entourant les bungalows. Ils ont la même taille que les perroquets de Meyer mais avec une tête plus grise et le dessous des ailes jaune et bleu.

Après le petit déjeuner, nous partons pour un tour guidé dans un village Himba organisé par le lodge. Explications intéressantes du guide sur l’origine du peuple Himba et ses habitudes de vie. Les himbas, dont la population est estimée à environ 7000, sont des éleveurs de bétail. Le troupeau symbolise le statut social. Le culte des ancêtres et le maintien du feu sacré sont sous la responsabilité du chef de famille (chaque village correspondant à un clan familial). 

Les himbas sont polygames. Pour faciliter l’entente sociale le mari laisse souvent sa première épouse choisir les autres parmi sa propre famille ou ses amies. A noter que l’adultère n’est pas toléré pour les femmes. Cependant, les hommes partent régulièrement quelques jours pour s’occuper des troupeaux et la tradition veut qu’un homme prévienne de son retour et ne rentre jamais chez lui la nuit (histoire de ne pas trouver un rival dans son lit).

C’est toujours un peu gênant de prendre des photos de gens dans leur quotidien, mais les himbas se prêtent au  jeu car les visites sont monnayées avec des produits de première nécessité (farine, huile, boites de conserve, etc…) qui ont été apportés par notre accompagnateur. Au centre du village se trouve le kraal ou enclos à bêtes et les cases sont disposées autour.

Divers rites accompagnent la vie. La mutilation dentaire est pratiquée chez les filles et les garçons sur leurs dents définitives (2 ou les 4 incisives du bas sont arrachées et deux des incisives supérieures sont limées). Les garçons sont circoncis. Les filles s’enduisent d’une pâte rouge obtenue en mélangeant de la pierre broyée à de la graisse. Chez les femmes, le statut de l’individu passe par la coiffure et les bijoux. Les petites filles ont deux nattes qui tombent devant les yeux, à la puberté les tresses sont maintenues dans le dos et les adolescentes portent un coquillage de fertilité autour du cou (ohumba), la femme mariée porte une sorte de coiffe en peau de chèvre (erembe) qui symbolise les oreilles de vache et une autre coiffe (ekori) lors des cérémonies. Avec le mariage, les femmes se parent également de bracelets de cuivre en spirale et, après un an de mariage, elles portent des anneaux d’acier aux chevilles.

Les enfants sont malheureusement très peu scolarisés dans ces villages isolés. Notre guide, qui est himba, nous montre le trou laissé au milieu de sa dentition et nous explique qu’il a choisi de vivre autrement et qu’il ne compte pas du tout avoir plusieurs épouses et toute une ribambelle de gamins à sa charge.

Lorsque nous revenons au lodge, après un détour par les rives de la rivière Kunene, la chaleur est devenue étouffante. Cela ne semble pas gêner le moins du monde les agames qui cavalent sur les façades des bungalows. Nous profitons de la piscine et des quelques zones d’ombre.

Vers 16h, nous faisons mouvement à pied en direction des chutes d’Epupa. Personne parmi nous ne sait réellement à quoi s’attendre et c’est une superbe surprise pour tout le monde.

Nous découvrons une première cascade bordée d’énormes baobabs et de palmiers makalani, puis, en empruntant un chemin longeant la rivière Kunéné, nous nous apercevons que la rivière se scinde en plusieurs bras et que de nombreuses cascades s’échelonnent sur plusieurs centaines de mètres.

En face, les montagnes de l’Angola sont vierges de toute présence humaine. L’ensemble est magnifique.

Nous longeons la rivière pendant un bon moment puis escaladons une colline pour avoir une vue dégagée sur l’ensemble du site. C’est vraiment superbe.

Retour à pied au lodge. Nous arrivons après 18h, bien crevés par notre marche en plein soleil. Rock Shandy pour tout le monde ! Ce soir nous sommes les seuls clients. Ils nous ont dressé une table verte et rouge, décorée d’un bouquet de branches de bougainvillées. C’est sympa et le dîner est bon avec un excellent poulet.

Nuit au Kapika Waterfalls camp, Epupa