Jour 10 : SAMARCANDE
Agréable buffet à l’hôtel (excellent fromage blanc). La salle est en sous-sol mais bénéficie de lumière naturelle grâce à une grande porte fenêtre. Un nouveau chauffeur vient nous récupérer vers 9h. Il parle mieux anglais que le précédent ce qui nous soulage tout de suite car ces derniers jours il était difficile de communiquer même à minima pour des problèmes pratiques.
Visite du Registan. C’est dimanche et une foule compacte est installée devant les guichets, surtout des visiteurs locaux en famille et des groupes de jeunes (façon visite scolaire). Il y a bien quelques étrangers mais ils sont noyés dans la masse. Heureusement la vente des tickets est relativement rapide et nous ne tardons pas à nous retrouver sur la fameuse place du Registan, le cœur historique de Samarcande qui était le lieu de toutes le fêtes, mais également des exécutions publiques. On y trouve trois madrasas magnifiques même si elles ont été très restaurées (les russes ont même ajouté une coupole toute bleue sur l’une d’entre elles).
La madrasa d’Ouloug Beg a été achevée en 1420. A l’époque, c’était la plus grande université d’Asie Centrale. On y enseignait le Coran, mais également les mathématiques, l’astronomie, la philosophie et la littérature. Le portail d’entrée est décoré d’étoiles. Depuis la cour intérieure, on peut monter à l’étage et voir les anciennes cellules des étudiants.
En face se trouve la madrasa Sherdor (ou Chir Dar selon les orthographes).Elle fut érigée de 1619 à 1635 à la demande de Yalangtouch Bakhodour, gouverneur de Samarcande. Son portail est orné de tigres portant sur le dos des soleils à face humaine. L’intérieur est occupé par des boutiques.
La dernière madrasa qui ferme la place au nord est celle de Tilla Kari (achevée en 1660). Contrairement à l’architecture habituelle des madrasa, ici les cellules des étudiants donnent sur la place. A l’intérieur jolie cour verdoyante et mosquée décorée de bleu et d’or. Très belle visite malgré la foule un peu trop compacte.
Arrêt dans une fabrique de papier et d’huiles végétales. Le processus de fabrication est bien détaillé, aussi bien pour le papier que pour les huiles (notamment de coton). Vente à la sortie, mais ici on ne pousse pas à la consommation.
Observatoire d’Oulougbeg (1424 – 1429). Au XVIe siècle, Samarcande était la capitale de l’astronomie. L’observatoire possédait le plus grand sextant au monde. Il a été détruit après l’assassinat d’Oulougbeg en 1449. Des fouilles ont permis de retrouver la partie souterraine du sexant en 1908 qui est maintenant protégé par une voûte. Petit musée sur l’astronomie juste à côté. Alors que nous sortons du bâtiment le ciel devient noir en quelques minutes et nous regagnons la voiture en trottant car la taille des premières gouttes de pluie ne présage rien de bon. Effectivement un violent orage avec forte pluie et grêle s’abat sur la ville.
Le chauffeur nous conduit jusqu’au site d’Afrasiab. Nous tentons une sortie jusqu’au musée sous une pluie battante mais nous sommes contraints de revenir aussitôt à la voiture car l’électricité a sauté à l’intérieur. Nous attendons donc la fin de la pluie dans un café en grignotant un sandwich.
Retour à Afrasiab. Le site abrite les vestiges (très abimés) d’une ville antique (VIIIe avant JC) entourée de remparts et qui possédait un palais où Alexandre le Grand a assassiné son compagnon et ami Cletos lors d’une beuverie. Les fresques qui ont été retrouvées représentent la splendeur de la cour du roi Varkhouman (VIIe siècle). Elles sont présentées dans le musée. On y voit des ambassadeurs, des turcs, des chinois, des coréens (coiffure en double aigrette), des cygnes sacrés et une princesse chinoise sur un bateau accompagnée de sa cour. Les couleurs sont bien conservées. Un petit film intéressant explique le contenu des fresques plusieurs langues disponibles dont le français). Les mongols rasèrent la ville au XIIIe siècle et, comme le système d’irrigation avait été complètement détruit, Tamerlan fit construire une nouvelle Samarcande juste à côté mais pas au même endroit.
Nécropole Chakh I Zinda (du roi vivant). Le nom fait référence à Koussam Ibn Abbas, cousin de Mahomet qui fut décapité en 676 par ceux qu’il tentait de convertir. Une légende dit qu’il serait toujours vivant même si sa tombe est dans cette nécropole.
La nécropole a été construite au XIe siècle et jusqu’au XVe siècle des familles nobles ont continué à y construire des mausolées. C’est un ensemble magnifique de mausolées recouverts de céramiques bleues aux motifs très variés. L’un des édifices le plus grand est celui de la nourrice de Tamerlan. Souvent l’intérieur est également très richement décoré. A l’extrémité du complexe se trouve la mosquée Koussam Ibn Abbas avec une chambre pour les pèlerins, une chambre pour le jeûne rituel et la tombe de Koussam. Belles décorations intérieures.
Nous reprenons la voiture pour aller jusqu’au mausolée du premier président de l’Ouzbékistan, Islam Karimov, et à la mosquée attenante. Beaucoup de gens en prière autour du mausolée. Belle vue sur le complexe Bibi Khanoum et le marché depuis la terrasse.
Nous finissons les visites de la journée par le complexe Bibi Khanoum qui comprend une mosquée monumentale (achevée en 1405) et le mausolée de Bibi Khanoum, femme de Tamerlan. Dans la cour de la mosquée trône un immense lutrin à Coran en pierre. Selon une croyance populaire les femmes qui veulent des enfants doivent ramper entre les piliers du lutrin !
Passage par le marché Siab qui est juste à côté. Aujourd’hui il y a de nombreux vendeurs de pains ronds, souvent décorés. Promenade au milieu des étals et achat de quelques fruits secs et autres gourmandises. A noter une vendeuse de grigris (dents et griffes) posés sur une peau (de loup?).
Après une pause à l’hôtel nous allons dîner au restaurant « Merci » dans le quartier russe. Belle assiette de sushis pour moi, entrecôte et frites pour Patrice, desserts et vin blanc. Le personnel est très souriant et partiellement anglophone, une bonne adresse.
Nuit à l’hôtel Méros, Samarcande