Jour 4 : KHIVA – BOUKHARA
Ce matin un chauffeur vient nous récupérer à l’hôtel pour nous emmener jusqu’à Boukhara, soit environ 450 kms de route. Par chance il parle anglais ce qui va nous permettre de communiquer !
Les 150 premiers kilomètres se font au milieu de champs de blé, de coton, de vergers et de serres abritant des tomates. La route est bien défoncée et nous avançons à petite vitesse en traversant des villages. Il y a beaucoup de gens dans les champs; les écoliers, en uniforme, sont sur le chemin de l’école. De juin à août ils seront en vacances et en septembre ils seront réquisitionnés pour la cueillette du coton.
Traversée du fleuve sur un pont de chemin de fer : c’est assez original. Il n’y a qu’une voie partagée par le train et les voitures ! Ensuite nous trouvons un paysage désertique. C’est le désert du Kyzyl koum (littéralement « sable rouge ») qui n’a de rouge que le nom. On longe la frontière du Turkménistan. Paysage assez plat et monotone avec une végétation de buissons éthiques et quelques troupeaux de chèvres et de moutons.
La route est en béton et en meilleur état, mais c’est un ruban rectiligne et monotone sur plus de 200 kms, si bien que les accidents sont fréquents. Nous en voyons deux qui viennent de se produire sur la voie opposée à la nôtre : une ambulance qui s’est écrasée sur la barrière de sécurité centrale et une voiture qui a fait une sortie de route dans le désert et qui n’est pas en bon état. Dans les deux cas la police est sur place. Il est facile d’imaginer que les conducteurs se sont endormis au volant !
Arrêt pour « pique-niquer » dans un des rares troquets du bord de route, juste avant la petite ville de Gazli. Un point d’eau, quelques cultures, des poules et des canards. Nous mangeons le repas préparé par l’hôtel et le chauffeur se fait servir une soupe avec des boulettes. Dans un coin du troquet, une publicité grandeur nature de Messi en serveur de soupe ouzbek ! C’est également l’occasion de remettre de l’essence dans la voiture : dans la station tout est écrit en russe.
Notre « programme » du jour prévoyait un détour pour voir des oiseaux. Nous en parlons au chauffeur qui n’est pas au courant mais qui se renseigne et se donne beaucoup de mal pour trouver l’endroit. Le début d’après-midi en pleine chaleur est loin d’être le meilleur moment pour voir des oiseaux, mais nous en apercevons quand même quelques-uns en bordure de canal, notamment un très coloré rollier d’Europe et des bergeronnettes printanières. La fin de la route est un peu pénible, la chaussée est continuellement en travaux et la circulation s’intensifie avec de nombreux camions à l’approche de la ville de Boukhara.
Installation à l’hôtel Kabir en limite de la vieille ville. Nous avons une chambre fonctionnelle et confortable mais sans aucun charme. Un petit balcon donne sur la place Lyab-i-Khaouz, une place animée construite autour d’un bassin et ombragée de vieux mûriers. Première découverte de la ville à pieds. Les marchands de tous poils sont omniprésents et il y a plus de touristes étrangers qu’à Khiva.
Nous passons devant la Madrasa Nadir Devonbegui avec son curieux décor d’oiseaux fantastiques surmontés d’une tête humaine, traversons des bazars couverts d’élégantes coupoles puis nous poussons la promenade jusqu’aux madrasas Ulug Beg et Abdul Aziz Khan pour en voir les façades avec la lumière douce du soleil couchant.
Dîner au restaurant Minzifa recommandé par nos deux guides. Il y a peu de monde. Le repas est correct sans plus (salade grecques, mantis, boulettes de viande). Tout est assez fade et ne mérite pas les compliments élogieux des guides. Cerise sur le gâteau, le serveur fait une tête d’enterrement et est à peine aimable ! Prix environ 40 euros pour deux, trop cher pour ce que nous avons mangé.
Nuit à l’hôtel Kabir, Boukhara