Jour 5 : BOUKHARA
Petit déjeuner avec un buffet bien achalandé (crêpes, blinis, œufs, beignets, raviolis, charcuterie, fromage blanc, pâtisseries) installé au sous-sol de l’hôtel. Un peu dommage que la pièce soit sans fenêtre.
Début des visites de Boukhara. Il fait assez chaud mais un petit vent rend la température plus supportable. Tchor minor : porte d’une ancienne madrasa (1807) dont il ne reste que la cour, le bassin et quelques cellules. L’entrée est coiffée de quatre tours décorées de céramiques bleues particulièrement photogéniques. Il est encore tôt et il n’y a presque aucun touriste dans le quartier ce qui est bien agréable.
Nous gagnons le centre historique en empruntant un lacis de petites rues aux maisons basses. Curieux système d’adduction d’eau avec des tuyaux qui courent sur les murs de maison en maison et enjambent les ruelles.
Madrasa Ulug Beg et madrasa Abdul Aziz khan. Les deux madrasas sont un peu dans leur jus mais quand même bien belles. Celle d’Abdul Aziz khan date du 16ème siècle. Une des anciennes chambres des étudiants se visite. Elle est à deux niveaux avec une mezzanine et un coin pour faire la cuisine. Le petit musée est fermé.
Nous gagnons ensuite le minaret Kalon construit en 1127 : 47 mètres de haut, très sobre et finement sculpté. Il est magnifique. Il servait de minaret pour appeler les fidèles à la prière, mais aussi de phare pour les caravanes (toutes les nuits on allumait une bassine remplie d’huile à son sommet) et également de lieu d’exécution (les condamnés étaient poussés du sommet) !
A côté, la madrasa Mir-i-Arab du 16ème siècle ne se visite pas car c’est une école coranique toujours en activité. Néanmoins de l’entrée, on aperçoit la jolie cour intérieure et les cellules des étudiants.
En face de la madrasa Mir-i-Arabse trouve la mosquée Kalon qui a également été construite au 16ème siècle. C’est l’une des plus anciennes et des plus grandes d’Asie Centrale. Magnifique cour avec au centre un grand murier. L’endroit est très serein. Nous profitons un moment de l’ombre des murs et du petit vent qui n’a pas faibli.
Direction ensuite la citadelle ou Ark, l’ancienne résidence des émirs de Boukhara à partir du 7ème siècle jusqu’à 1920. Le bâtiment qui se visite date du 16ème siècle. Impressionnants remparts avec des tourelles aux bases évasées.
A l’intérieur il ne reste pas grand-chose : les prisons, une ancienne mosquée du vendredi (joli plafond en bois ouvragé), la salle du trône (une grande cour avec iwan) et un ensemble de salles plus récentes occupées par un petit musée (costumes, armes, histoire du lieu). Malheureusement tout cela manque d’explications en anglais.
Après une bière bien fraîche et quelques achats, nous rentrons nous reposer un moment à l’hôtel aux heures les plus chaudes de la journée (il fait 35°C aujourd’hui). Ensuite, petit tour de la place Liab-i-Hauz avec son grand bassin en pierres, l’un des rares qui restent à Boukhara. Il y a un siècle il y en avait 200 qui servaient à boire et à se laver mais qui étaient à l’origine de fréquentes épidémies. La modernisation du réseau a augmenté l’espérance de vie ! La place est plantée de mûriers remplis de fruits jaunes ou rouges qui tombent et tapissent le sol d’un enduit visqueux, collant et glissant. Pour nettoyer, les arbres sont arrosés à la lance à incendie pour faire tomber les fruits et une armée de femmes équipées de balais passe derrière. Gare à celui qui est tranquillement assis sur un banc à l’ombre d’un arbre !
Sur la place trône la statue de Nasroddin Khodja, le tartarin local, très célèbre en Asie centrale. Il est assis sur un âne et tient une pièce de monnaie dans la main gauche. La légende raconte qu’un émir très avare était tombé dans le bassin de la place et était en train de se noyer. Il promit la moitié de sa fortune à celui qui lui sauverait la vie puis se rétracta immédiatement, préférant mourir que perdre ses sous. Nasroddin lui montra une pièce de monnaie et lui dit qu’elle serait à lui s’il sortait de l’eau. L’émir, avide d’argent, trouva en lui les forces pour sortir du bassin et Nasroddin lui annonça qu’il lui avait sauvé la vie et qu’il devait donc lui donner la moitié de sa fortune !
Mosquée Maghok-i-Attar : c’est la plus vieille d’Asie centrale avec une façade du 12ème siècle et des reconstructions du 16ème siècle. L’intérieur est vide et est en travaux. Nous continuons notre promenade dans la vieille ville. Passage par une galerie de photos dans l’ancien caravansérail Olimjon. Jolie cour extérieure arborée et intéressantes photos de photographes locaux (vie quotidienne, remparts sous la neige, gitans…). Arrêt dans une autre cour transformée en café-restaurant (café Mavriji). Un arbre immense et des canisses à l’étage protègent du soleil. L’endroit est très agréable.
Passage aux pieds du joli petit minaret Gavkarchon (19,50m) avant de pousser jusqu’au mausolée de Turki Jandi. A l’intérieur on trouve le tombeau du saint homme et un puits à l’eau miraculeuse.
Dîner au restaurant le Chalet à proximité de notre hôtel. Pizza pour Patrice, légumes rôtis avec de la mozzarelle pour moi, desserts. Tout cela n’est pas très ouzbek, mais c’est bon (40 euros pour deux avec du vin).
Nuit à l’hôtel Kabir, Boukhara