Jour 14 : Drakensberg – Lesotho
Aujourd’hui nous avons encore une grosse journée de route de prévue avec plus de 450 kms à parcourir jusqu’au Lesotho. Nous partons à 9h du Didima camp après un bon petit déjeuner et quelques courses au « curio shop ».
Aucun problème au début du trajet : nous suivons l’itinéraire recommandé par Tourmaline qui nous fait prendre des routes secondaires en bon état traversant de jolis paysages vallonnés et longeant des lacs de retenue, mais soudain, fin de la chaussée ! Il y a des travaux, la route est complètement coupée et la déviation nous emmène sur des kilomètres de pistes défoncées et poussiéreuses. Il y a même des tronçons de route en circulation alternée avec des attentes qui vont jusqu’à une demi-heure ! Nous retrouvons notre route seulement un peu avant Harrismith.
Ensuite, nous traversons le Golden Gate Park sans faire d’arrêt car nous avons perdu beaucoup de temps. Patrice prend quand même quelques photos depuis la voiture pendant que je suis au volant.
Nous passons la frontière du Lesotho à Ficksburg bridge. Les formalités ne sont pas très longues mais de l’autre côté nous nous retrouvons dans une marée de véhicules, des dizaines de taxis qui accompagnent et viennent chercher les gens à la frontière.
Ensuite, c’est une succession de villages dont certains sont très coquets avec leurs maisons en pierre et de nombreux pêchers en fleurs. Nous avançons comme des escargots car toutes les zones habitées sont limitées à 50 Kms/h et truffées de dos d’ânes meurtriers qui obligent à un quasi arrêt à chaque franchissement. Aux abords de Maseru, la capitale, nous retrouvons les « embouteillages », nous sommes cernés par les camions, les voitures et les vélos qui se faufilent entre les autres véhicules. Les petites boutiques en tôle ondulée serrées les unes contre les autres en bordure de route attirent beaucoup de badauds et la chaussée est également le royaume des piétons !
Nous prenons ensuite une route qui nous emmène vers l’intérieur des terres. Selon les indications dont nous disposons, après une soixantaine de kilomètres nous devons trouver un panneau dans le village de Mosekuwa, en face d’un magasin (Mosekuwa’s store) indiquant la direction du Malealea lodge. Nous savons qu’il y a de la piste à faire et j’ai vu sur internet que les gens se plaignaient de l’état de la route.
Le GPS nous fait nous engager sur une route en terre au niveau d’un village. Le kilométrage est bon mais nous ne trouvons pas d’indication pour le lodge ni de nom de village. Au bout d’une dizaine de kilomètres, la piste devient vraiment mauvaise, mais des villageois nous confirment que c’est bien la route de Malealea (nous nous rentrons compte plus tard que le terme ne désigne pas uniquement un village, mais toute une zone géographique). Nous continuons donc.
Les paysages sont splendides mais la route est de plus en plus défoncée. J’aurais bien envie de faire des arrêts pour prendre des photos, mais Patrice qui est concentré sur la conduite difficile et qui voit l’heure passer n’est pas d’humeur au batifolage photographique et je me débrouille tant bien que mal depuis la voiture avec les cahots incessants !
Le jour commence à tomber lorsque nous retrouvons la route goudronnée. Nous la poursuivons pendant plusieurs kilomètres sans trouver plus d’indication. Le GPS quant à lui, essaie de nous faire prendre tous les chemins de terre que nous croisons. A force de demander nous trouvons quelqu’un qui connaît Mosekuwa : nous sommes allés bien trop loin et il faut revenir sur nos pas. Cerise sur le gâteau, la roue avant gauche est à plat ! Patrice change la roue et nous téléphonons à Tourmaline après avoir essayé de joindre le lodge sans succès. Nous sommes au fin fond de la cambrousse, sans roue de secours et il est difficile de décider de s’engager sur de la mauvaise piste s’il n’y a pas possibilité de réparer notre pneu… Le responsable de Tourmaline nous rappelle : nous pouvons aller jusqu’au lodge, la réparation pourra se faire sur place. La chance finit par nous sourire : j’avise un homme qui attend le bus pour lui demander notre chemin et j’apprends qu’il va dans le fameux village que nous n’arrivons pas à trouver. Nous l’emmenons jusque chez lui et nous nous retrouvons enfin sur la bonne route (à notre décharge nous voyons qu’un énorme camion cache complètement le panneau signalant le lodge, ainsi que le magasin qui devait nous servir de repère). Il y a encore 25 kilomètres de route goudronnée et 7 kms de mauvaise piste parfois très ravinée à faire en pleine nuit. Nous arrivons juste à l’heure pour le repas du soir : soupe, poulet accompagné de petits pois, pommes de terre et courge à la cannelle, puis pudding arrosé de crème anglaise pour le dessert. C’est plutôt bon et nous apprécions d’autant plus le repas que nous sommes contents d’être enfin arrivés. Nous nous installons dans un rondavel, une maison traditionnelle toute ronde avec un toit de chaume. L’électricité est disponible entre 18 et 22h mais nous n’attendons même pas l’extinction officielle des feux pour sombrer !
Nuit au Malealea lodge