Jour 7 : Pacific Rim National Park – Ucluelet
Bonne nuit et pluie au réveil comme prévu. Du coup nous ne nous pressons pas et nous en profitons pour faire un peu les comptes, envoyer quelques photos aux enfants et écrire le journal de bord. Nous nous rendons d’abord à l’agence de Ocean Outfitters où nous avons réservé pour demain une sortie en bateau pour voir les ours. Confirmation que la sortie est maintenue quel que soit le temps (les ours n’ont que faire de la pluie), mais j’arrive à changer les places en zodiac initialement prévues par des places dans un bateau couvert : nous serons quand même moins exposés aux intempéries.
Petit déjeuner au Common Loaf Bake Shop, une boulangerie recommandée par le guide du Routard dont la vitrine est bien alléchante. J’opte pour un scone salé, Patrice pour un shortcake et nous accompagnons le tout d’un café et d’un chocolat chaud. C’est bon mais il y a tellement de monde que nous sommes obligés de consommer debout ce qui manque un peu de charme. Dans un magasin de sport, nous faisons ensuite l’acquisition d’un chapeau imperméable car Patrice n’a rien pour se protéger la tête et nous voilà opérationnels.
La pluie oscille entre la bruine bretonne et les grosses averses drues de chez nous et cela va être comme ça toute la journée, sans accalmie notoire. La température atteint péniblement les 13°C avec un peu de vent. En deux mots, ce n’est pas un temps à mettre un marseillais dehors. Pourtant, nous allons quand même essayer de profiter de la journée.
Petite randonnée dans la rainforest (Rainforest trail : deux boucles de 1km). La promenade est magnifiquement aménagée avec un chemin surélevé en bois qui serpente au milieu des arbres. Le sous-bois est recouvert de fougères (Blechnum en épi) et les arbres de guirlandes de lichen (Dolichousnea longissima).
Nous lirons un peu plus tard dans le centre des visiteurs, la « recette de la forêt pluviale tempérée côtière : Commencer par des terres en bordure de l’océan. Arroser au moins trois mètres de pluie chaque année. Pas de neige ou de gel. Ajouter des arbres de tous les âges – des minuscules semis aux géants séculaires – et une couche de mousse, de fougères, d’arbustes et de lichen. Mélanger avec les créatures de la forêt pluviale. Remuer pendant des siècles. »
Nous revenons à la voiture, trempés jusqu’aux os car nos vestes ne sont pas du tout waterproof. Heureusement les chaussures ont mieux résisté et nous avons au moins les pieds au sec. Arrêt au Kwisitis Visitor Centre qui fournit d’intéressantes informations sur les populations natives, ainsi que sur la faune et la flore locales. Les locaux vivaient principalement de la pêche (morue, flétan, vivaneau rouge, sébaste et squale) et de la cueillette de baies sauvages. Le centre des visiteurs domine une plage où quelques accros de surf font fi du temps et initient des enfants sur de petites vagues.
A partir du village d’Ucluelet, il y a également quelques belles promenades à faire mais la pluie est trop forte. Nous nous réfugions un moment dans un troquet en prenant un hotdog puis nous gagnons l’aquarium d’Ucluelet. C’est un petit aquarium mais il est vraiment intéressant. Ne sont présentées que des espèces locales (qui sont d’ailleurs remises à l’eau tous les ans en hiver). On peut même, après s’être lavé les mains, plonger les doigts dans certains bassins pour toucher les animaux ! Nous pouvons ainsi admirer des escargots marins (red turban snail), des anémones de mer vertes, des anémones plumeuses, des anémones tachetées, des méduses, de gros oursins rouges, des étoiles de mer charnues, ou encore des poissons colorés (Chabot grogneur ou Sourcil de Roche).
Retour à Tofino et achat de deux vestes réellement imperméables car les nôtres sont trempées et nous sommes gelés. Petit break au Shore Line pour se reposer un moment et se réchauffer près de la cheminée à gaz. Repas du soir au Shelter Restaurant près de chez nous. Plat de saumon accompagné d’un risotto aux crevettes pour moi, curry de poissons pour Patrice. C’est plutôt bon mais le dessert (apple pie étouffe chrétien) nous achève ! En sortant nous tombons sur un contrôle de police : Patrice qui a bu juste une bière, répond tout de go à la policière qu’il n’a rien bu du tout car nous n’avons aucune idée de la règlementation en matière d’alcool en Colombie britannique (après vérification la tolérance est de 0,05g d’alcool/ml de sang et au-delà les amendes sont salées). Nous passons sans encombre mais les voitures sont systématiquement arrêtées par la maréchaussée. Ce soir la pluie s’est enfin calmée.
Nuit à Tofino, The Shore Line