J8 : Manuel Antonio – Playa Blanca
Nous allons prendre notre petit déjeuner dès 7 heures, à l’ouverture du buffet, afin de pouvoir partir rapidement vers le parc Manuel Antonio où nous avons décidé de passer la matinée. Nous commençons par faire le tour de la péninsule qui sépare la Playa Espadilla sur et la Playa Manuel Antonio, deux des principales plages du parc et probablement les plus belles. A cette heure il y a peu de monde et le paysage est vraiment idyllique.
Plusieurs chemins balisés permettent de circuler dans le parc et d’accéder à des plages. Impossible de se perdre ici, à chaque croisement de chemin on peut repérer sa position sur un panneau. En chemin, nous croisons plusieurs iguanes noirs qui se prélassent au soleil, une biche peu farouche (cerf de Virginie), des singes écureuils et de très nombreux singes capucins.
En descendant à la Playa Puerto Escondido nous sommes cernés par des capucins assez menaçants qui montrent les dents et tentent de s’attaquer (parfois avec succès) aux sacs à dos des touristes. J’imagine que cette attitude agressive est consécutive au fait que certaines personnes doivent leur donner à manger malgré l’interdiction formelle de nourrir les animaux. Du coup, c’est assez déplaisant et cela me rappelle une précédente mésaventure avec des singes en Chine où l’un d’entre eux avait bondi sur mon sac à dos. Petite baignade pour Patrice sur la magnifique Playa Espadilla sur pendant que j’observe les Bernard l’Hermite et les minuscules crabes qui se confondent parfaitement avec les grains de sable. Aujourd’hui il fait vraiment chaud et nous cherchons la protection des arbres.
Vers midi et demie, nous reprenons la voiture et partons en direction du sud en suivant la côte. La route est toute droite et assez monotone car elle traverse pendant des kilomètres des plantations de palmiers. Après Dominical nous retrouvons la végétation naturelle et c’est beaucoup plus joli même si nous sommes un peu déçus de ne pas voir la mer. Nous faisons ensuite un petit bout de pan-américaine qui est curieusement en très mauvais état avant de nous engager sur la péninsule d’Osa, en direction de la Palma, notre étape du jour.
Pendant une quarantaine de kilomètres la route est bordée de murs végétaux très denses assez impressionnants. Ensuite, on a quelques échappées sur la mer mais de courte durée. Nous arrivons à la Palma et nous nous engageons sur la piste qui mène à la playa blanca. Une tica un peu rondelette nous fait signe de la main. Nous nous arrêtons, elle nous parle en espagnol et nous comprenons vaguement que nous sommes arrivés, qu’elle se nomme Yesenia, qu’elle sera notre guide pour le trek et qu’elle va revenir nous voir…
Nous trouvons effectivement sans mal les cabinas luciernaga qui sont une centaine de mètres plus loin. L’hébergement est plus que sommaire : 4 planches avec un toit de tôle, un ventilateur qui a fait la guerre, un lit au matelas défoncé et une porte qui ouvre sur un wc et une douche en extérieur. La propriétaire ne parle que l’espagnol et nous accueille avec très mauvaise grâce. Nous laissons les affaires dans la voiture (la cabane est ouverte à tous vents) et nous partons en quête de bouteilles d’eau car ici il n’y a que de l’eau du robinet non potable. Impossible de trouver une épicerie mais nous échouons dans la pizzeria Brisas del Mar où nous buvons une bonne bière bien fraîche. La patronne est très souriante et très sympathique et en plus elle vend de l’eau ! Patrice lorgne avec envie sur la carte des pizzas, mais il est encore un peu tôt pour en manger une car le jeune pizzaiolo vient juste d’arriver. Nous décidons de revenir à 17h30 (puisque nous sommes censés manger aux cabinas à 18h30, la vieille proprio nous ayant regardé d’un œil mauvais en nous faisant comprendre qu’il n’était pas question de venir plus tard !). Nous recroisons Yesenia qui, contrairement à ce qui était prévu, ne parle pas un mot d’anglais. Vu notre niveau d’espagnol, autant dire que c’est un langage de sourds ! Nous captons quand même qu’elle s’occupe de l’intendance, que l’on change le sens du trek par rapport à ce qui était initialement programmé, qu’il y aura deux autres personnes et qu’il faut partir demain à l’aube (4 heures tapantes). Elle nous laisse sur une impression assez mitigée…
Comme convenu nous sommes à 17h30 tapantes de retour à la pizzeria et Patrice déguste une très bonne Margarita accompagnée d’une bière (perso je me contente de la bière). Sur le chemin nous avons croisé un magnifique ara rouge qui s’est installé dans un arbre et que nous avons donc pu admirer un moment. Une heure plus tard nous allons manger dans le troquet en plein air de la mamie qui tient les cabinas. Elle nous amène à chacun une assiette avec un morceau de poisson pané, des tomates, du riz, des beignets de bananes et les incontournables haricots. Puis elle se plante sur une chaise à nos côtés et allume une vieille télé qui crachote et diffuse un programme de rodéo sur taureaux. Deux, trois badauds sont venus s’installer et tout le monde regarde avec attention les cowboys s’écrabouiller sur le sol ou se faire piétiner par les taureaux. Les commentaires fusent et les ticos qui restent en selle remplissent les spectateurs de fierté surtout lorsque le drapeau national apparaît sur l’écran. Quand on pense que hier soir nous étions dans un restaurant chic ! C’est plus sommaire, mais au final ce repas s’est avéré plutôt marrant.
Retour dans notre trou à rat pour préparer nos affaires pour les trois prochains jours et passer un petit coup de fil à l’agence qui nous a organisé le voyage. Nous arrivons à joindre une personne qui contacte la guide et nous rappelle pour nous confirmer que tout est OK: nous ne serons que deux comme prévu, le sens du circuit a été modifié pour que l’on souffre moins de la chaleur et nous n’avons pas à nous préoccuper de l’intendance, nous devons simplement prendre nos affaires personnelles et être prêts pour partir demain à 4 heures.
C’est samedi soir et le village fait bruyamment la fête. La nuit promet d’être fort courte entre les moustiques, un coq fou qui commence à chanter à 10h du soir, un gecko qui partage notre taudis et la musique du bastringue local !
Nuit aux Cabinas luciernaga