Jour 3 : Pondichéry
Réveil à 6h30 avec le jour. Je lis un peu sur la terrasse pour laisser Patrice finir sa nuit et j’en profite pour monter sur les toits. Le ciel est rose et la ville se réveille. La température est agréable à cette heure matinale.
Petit déjeuner très sympathique dans la cour de l’hôtel. Très bon café. Cet hôtel est une ancienne école et nous dormons probablement dans ce qui fut une salle de classe (ce qui explique sa taille).
Vers 9 heures nous nous rendons devant la boutique de Shanti Travel où nous avons rendez-vous avec un guide francophone qui nous emmène faire une marche à la découverte de la ville. C’est une promenade intéressante à travers la ville blanche, l’ancien quartier français, et la ville noire, le quartier tamoul. Il reste quelques bâtiments datant de l’époque où Pondichéry était un comptoir français (la ville a été territoire français jusqu’en 1954 et les derniers français sont partis en 1962). Le lycée français est toujours en activité (environ 600 élèves), nous passons également devant le bâtiment des travaux publics, le monument aux morts de la guerre de 14-18, l’alliance française, l’ancienne capitainerie du port qui a été transformée en café. Un peu partout on remarque des frontons avec d’anciennes inscriptions en français (école communale, foyer du soldat…).
Sur la place du Gouvernement se trouve le palais du gouvernement, l’ancien siège de la compagnie des Indes. Un peu plus loin, une statue de Jeanne d’Arc fait face à l’église Notre Dame des Anges dont l’intérieur est recouvert de stucs de couleur pastel. L’ancienne mairie s’est effondrée récemment avec les pluies alors qu’il y avait un projet de restauration, mais on comprend à demi-mots qu’il y a des projets immobiliers…
Dans la ville tamoule, séparée de la ville blanche par un canal, les maisons anciennes sont très différentes sur le plan architectural, plus délicates que les bâtiments coloniaux, avec des décors en bois et des festonnages. Il y a malheureusement peu d’anciennes maisons car les reconstructions se font en neuf, dans la mesure où (contrairement à ce qui se passe dans le quartier français) il n’y a aucune obligation de réhabiliter les bâtiments anciens. Devant certaines maisons on peut voir des « kolam », dessins géométriques de bon augure tracés sur la chaussée.
Nous longeons deux mosquées et un temple hindou, le temple de Ganesha qui est couvert d’échafaudages. Nous passons également par l’ashram de Sri Aurobindo, où l’on peut voir les tombes débordant de fleurs de la mère d’Auroville et du gourou à l’origine du projet. Interdiction de prendre des photos. L’endroit est rempli de fidèles et de fleurs. Les deux fondateurs n’ont pas été incinérés car ils font partie des cinq exceptions de la religion hindoue qui échappent aux flammes : les sâdhus, les maîtres spirituels, les femmes enceintes, les nouveaux nés et les personnes décédées à la suite d’une morsure de serpent. Avec notre guide nous révisons notre hindouisme de base avec également le rappel des plantes sacrées : manguier, banian, mangoustanier, bananier, basilic. Curieusement le basilic peut être consommé cru ou en tisane mais il n’est pas utilisé dans la cuisine.
Passage par l’agence pour faire quelques ajustements à notre programme au Kerala. Nous continuons ensuite notre balade seuls. Il fait très chaud et le soleil est agressif. Arrêt au Café des Arts pour manger une bricole (bruschetta et croque-monsieur) boire un coup (très bon jus citron-menthe) et se mettre un moment « au frais » sous les arbres. Bien bon et petits prix (600 roupies pour nous deux). Nous repartons sous la chaleur en direction du marché couvert. Près de la halle aux poissons l’odeur nous fait fuir. Les rares poissons qui restent à la vente ont pris un coup de chaud et nous ne nous attardons pas. Ce marché est énorme et on y vend de tout : légumes bien sûr, articles religieux, quincaillerie, vêtements.
Nous restons un bon moment dans le marché aux fleurs. Partout il y a des bacs de pétales odorants vendus au poids, des guirlandes pour les temples, des colliers de jasmin… Je ne résiste pas à l’envie de m’en acheter un (20 roupies) et au plaisir de profiter du parfum des fleurs. Nous profitons également du marché pour faire une petite provision d’épices.
Poursuite de la promenade et des emplettes : deux tuniques pour moi puis des romans indiens à la librairie Kailash. Retour à l’hôtel bien dégoulinants de chaleur pour se siroter une bière au frais dans la cour. J’inaugure l’une de mes tuniques locales et à 18h nous prenons un rickshaw qui nous emmène au bout du quai et nous revenons à pieds le long de la promenade du bord de mer avec le jour qui tombe. Il y a beaucoup de familles, un peu d’air et une jolie lumière. C’est bien agréable. Nous sommes assaillis pour faire des selfies et nous nous prêtons volontiers à l’exercice.
Repas du soir au restaurant le Club. Nous mangeons dehors dans le jardin. Je reste sur des plats indiens mais Patrice craque pour le steak au poivre. C’est plutôt bon mais assez cher et le cadre est sympa mais moins agréable que celui du restaurant de l’hôtel de l’Orient.
Nuit à l‘hôtel de l’Orient à Pondichéry