Jour 10 : Parc de Periyar
Lever avant 6 heures (heureusement que nous avons de quoi nous faire un café dans la chambre) et départ à 6h30 pour le parc de Periyar. Le jardin est envahi par la brume et il y a une petite pluie fine qui ne traverse pas la ramure des arbres mais qui dégouline le long des feuilles. Selon le chauffeur (qui pourtant n’est pas breton) il s’agit seulement d’humidité.Les vitres sont remplies de buée et on ne voit guère à travers le parebrise. Sasikumar s’arrête en plein virage, va chercher un chiffon dans le coffre et prend tout son temps pour nettoyer. Heureusement pour nous, nous ne nous faisons pas emboutir par un autre véhicule. On en déduit que les essuie-glaces ne fonctionnent pas, mais c’est raté car il les mettra en route quelques kilomètres plus loin … mystère.
Promenade en bateau sur le lac. Il y a beaucoup de monde sur ce bateau. Heureusement nous ne sommes pas loin du bastingage car les billets correspondent à des places numérotées et il est interdit de se lever pendant la promenade. Nous sommes de plus engoncés dans des gilets de sauvetage dont le port est également obligatoire. Très jolie promenade. La brume donne au paysage un petit côté mystérieux renforcé par la forêt de troncs d’arbres qui émergent de l’eau (il s’agit d’un lac artificiel). Les couleurs sont douces et très photogéniques.
Nous apercevons surtout des oiseaux : cormorans, cigogne épiscopale, anhinga roux, martin pêcheur pie, martin chasseur de Smyrne, martin forestier, canards, crabiers de Gray, aigrettes et cigognes noires. Mais nous voyons aussi d’autres animaux : l’énorme gaur ou bison indien qui est réputé pour faire fuir les tigres et les éléphants, une famille de loutres à poils lisses, des daims, une horde de sangliers, des macaques et d’élégants singes langur noirs avec leur couronne de poils clairs autour du visage.
Sur le chemin du retour nous passons un bon moment à observer un écureuil géant impressionnant (il a la taille d’un petit singe).
Retour à l’hôtel vers 10 heures et petit déjeuner tardif mais bien agréable avec œufs, fruits frais, jus de fruit maison (orange, ananas) et confitures maison également (fruit du jacquier). Très bon. Nous prenons un moment pour aller profiter de la piscine (sympa mais eau un peu fraîche). Les jardins de l’hôtel sont très joliment aménagés avec beaucoup d’essences d’arbres, de nombreuses épices et des petits panneaux indiquant le nom des plantes.
13h30 : Sasikumar vient nous rechercher. Nous retournons à la réserve de Periyar où nous avons réservé un « nature walk » avec un guide du parc. Après avoir signé une décharge signifiant que le parc n’est aucunement responsable de ce qui pourrait nous arriver pendant la marche, nous partons avec un tout jeune guide équipé d’une paire de baskets neuves. Ce jeune guide « officiel » est totalement inexpérimenté. Il n’est pas armé, il n’a pas de talkie-walkie mais un téléphone alors qu’il n’y a pas de réseau et il ne nous donne aucune consigne de sécurité en cas de rencontre avec une grosse bête (il y a quand même des tigres, des éléphants et des gaurs dans le parc). Marche en terrain découvert puis dans le sous-bois. Nous rencontrons des sangliers, un éléphant, une mangouste et de très nombreux oiseaux (crabier de Gray, aigrettes, un magnifique Trogon de Malabar). Nous avons la surprise en foulant un tapis de feuilles mortes de déranger des dizaines de grenouilles bicolores que nous avions prises pour des feuilles !
Lorsque nous entendons un tigre feuler, notre jeune compagnon nous dit simplement « c’est bizarre, d’habitude ils dorment à cette heure-là ». Nous lui posons la question sur la conduite à tenir en cas de rencontre et la réponse « on court » ne nous rassure pas du tout mais nous donne une explication pour l’état rutilant de ses chaussures ! Un peu plus loin, nous nous retrouvons face à face avec un gaur, à seulement quelques mètres de lui. Après nous avoir regardés d’un air peu aimable pendant quelques secondes il fait demi-tour à notre grand soulagement ainsi qu’à celui de notre guide qui n’en mène pas plus large que nous. Il nous abandonne d’ailleurs illico et se précipite en courant au sommet d’un monticule. Lorsque nous le rejoignons, il nous demande à boire pour se remettre de ses émotions (bien que la chaleur soit écrasante, il n’a pas pris d’eau). Ce manque de professionnalisme est consternant et du coup nous ne nous sentons pas très à l’aise alors que la promenade aurait dû être beaucoup plus agréable.
En revenant vers notre voiture nous tombons sur des daims, sur une troupe de macaques et un peu plus loin sur une autre de singes langur, magnifiques avec leur très longue queue noire qui leur sert de balancier. Les bébés macaques sont presque sans fourrure avec de grandes oreilles pointues alors que les bébés langur ont l’aspect d’adultes miniature.
Lorsque nous regagnons l’hôtel, le soleil est en train de se coucher et les oiseaux chanteurs s’époumonent. Parmi eux, deux nouvelles rencontres : des Temias vagabondes et des Drongos à raquettes.
Repas au restaurant de l’hôtel après avoir siroté un agréable cocktail au salon. Patrice qui a les intestins un peu fatigués prend des pâtes et j’essaie un plat de légumes au riz. Soufflé à la cardamome pour tous les deux en dessert. Tout est très bon et bien servi.
Nuit au Shalimar Spice garden resort