Jour 7 : ILE DE NAOSHIMA
Très agréable petit déjeuner ce matin dans notre chambre (œufs, bacon, toasts et café). Nous partons assez tôt, prenons un bus jusqu’au port de Miyanoura et louons des vélos électriques pour la journée (1500 yens/ personne avec possibilité de rendre le vélo de l’autre côté de l’île). Sur le port, on remarque immédiatement la citrouille rouge de Yayoi Kusama et un peu plus loin une structure métallique nommé « Naoshima Pavilion » de l’architecte Sou Fujimoto.
Nous avons décidé de commencer la journée par le Chichu art museum. Rapidement la route s’élève un peu (merci l’assistance électrique) dégageant une belle vue sur la mer. Normalement pour visiter ce musée, il faut réserver sa place la veille par internet. Comme hier à notre arrivée nous avons eu un problème de connexion nous n’avons pas de réservation, mais nous essayons de tenter le coup en arrivant une demi-heure avant l’ouverture. Il y a une file d’attente pour les gens qui n’ont pas de réservations et quatre personnes déjà sur les rangs. A l’ouverture des locaux à 10 heures nous avons la bonne surprise de pouvoir pénétrer directement dans le musée (en tout 7 personnes ont été autorisées à entrer). On ne peut pas faire de photo dans ce musée, ni à l’intérieur ni à l’extérieur, à part dans le petit jardin inspiré de Monet qui longe la route d’accès. Le bâtiment a été conçu par l’architecte Tadao Ando. Il est enterré dans le sol pour préserver le paysage d’origine. L’ensemble a plus été pensé comme une expérience artistique globale autour de l’art et de la nature que comme un musée. Selon les pièces, on est guidé par un membre du personnel du musée, on enlève ses chaussures, on avance, on ferme les yeux… L’expérience est assez intéressante, même si elle est parfois un peu déroutante voir angoissante car pour moi les hauts murs en béton évoquent plus un univers carcéral que zen. Trois artistes sont exposés : Monet avec cinq tableaux de nymphéas, particulièrement bien mis en valeur dans une immense pièce blanche, James Turell avec trois œuvres autour de la lumière (dont un puits de lumière avec le ciel comme tableau vivant et un tableau lumineux que l’on contemple ayant d’y entrer) et Walter di Maria. Le petit jardin planté d’agapanthes et d’iris qui rappelle les nymphéas de Monet entoure une pièce d’eau où flottent des nénuphars.
Poursuite en vélo jusqu’à la Benesse House Museum par une jolie route qui surplombe la mer. C’est encore un bâtiment en béton conçu par Tadao Ando avec de beaux espaces intérieurs.
La Benesse House est un musée d’art moderne « classique » avec entre-autres des œuvres de César, Basquiat, Warhol, Richard Long (immenses cercles de pierre ou de bois) et divers artistes japonais. Plusieurs œuvres se trouvent également à l’extérieur, disséminées dans les jardins : la célébrissime citrouille jaune de Yayoi Kusama qui est l’emblème de l’île, de magnifiques sculptures de Niki de Saint Phalle, une « poupe avec trous » de Shinro Ohtake, la grenouille et le chat de Karel Appel et quelques autres.
Mini pause au café du musée avant de reprendre le vélo en direction du port d’Honmura et du Art House Project. Cette fois il s’agit de six maisons traditionnelles qui ont été customisées par des artistes contemporains. Le résultat est assez inégal. Nous avons bien aimé Go’o Shrine de Hiroshi Sugimoto (un escalier de verre dans un temple) et Haisha de Shinro Ohtake (un mélange de peintures, de collages traversés par une statue de la liberté géante).
Haisha de Shinro Ohtake
Le village autour du petit port d’Honmura est charmant avec ses maisons anciennes en bois noir aux toits gris tarabiscotés, ses mini jardins soignés aux orangers remplis de fruits et aux cerisiers en fleurs et ses ruelles étroites. Nous poursuivons la promenade à vélo jusqu’au centre de l’île et à un lac de retenue. Patrice en profite pour nous refaire faire quasiment le tour de l’île pour le fun. Du coup, malgré l’assistance électrique, j’ai les jambes en coton !
Dans tout le village, l’architecture traditionnelle se mélange aux touches d’art moderne
Petit repos « à la maison » avant de ressortir pour aller dîner au Cafe salon Naka-Oku où nous avons réservé une table. L’endroit est joli dans une maison ancienne sur les hauteurs du village, l’ambiance est sympathique. Nous essayons plusieurs petits plats : poulpe grillé, bœuf au wasabi, porc au miso, tofu et légumes. C’est assez bon mais l’ensemble manque de parfum et d’assaisonnement.