Jour 8 : NAOSHIMA – HIROSHIMA
Pas de petit déjeuner ce matin car nous avons décidé de partir tôt et de prendre le ferry de 7h55 qui part du port de Honmura. C’est un petit bateau qui ne prend que des passagers à pieds. Il nous emmène jusqu’au port de Uno où nous avons juste le temps de sauter dans le train de 8h28 pour Okayama (c’est le seul train direct de la matinée). Une fois à Okayama, nous prenons le premier Shinkansen pour Hiroshima où nous arrivons vers 10 heures du matin : aujourd’hui tout s’est parfaitement enchaîné. Arrêt café à la gare puis taxi jusqu’à l’hôtel Chisun où nous laissons nos bagages et payons la chambre via une machine automatique.
L’hôtel est en plein centre, ce qui va nous permettre de gagner facilement à pieds les principaux points d’intérêt de la ville.
Certaines rues commerçantes sont couvertes
Les magasins sont très divers, des mangas, aux jeux vidéos en passant par la location et la vente de kimonos. Nous croisons également des candidats qui font leur promo pour de prochaines élections.
Nous traversons un quartier très commerçant pour gagner le parc du mémorial de la Paix qui s’étend entre deux bras de rivière. Les berges sont plantées de cerisiers tous en fleurs et de nombreuses personnes ont étalé des couvertures sous les branches fleuries pour pique-niquer en famille ou entre amis.
Le musée du mémorial de la Paix est partiellement en travaux mais une partie est ouverte à la visite. On découvre Hiroshima avant la guerre puis une impressionnante maquette permet de visualiser Hiroshima avant le bombardement et l’effet de la bombe A sur la ville, le 6 août 1945 à 8h15 du matin. Sont également présentés l’histoire de la bombe nucléaire, des témoignages de survivants, les conséquences sur les survivants, des objets ayant appartenu aux personnes disparues, la reconstruction de la ville et son engagement en faveur de la paix. C’est forcément très émouvant et poignant, surtout lorsque l’on s’intéresse aux histoires individuelles. Très impressionnantes également sont les ombres laissées par les corps et les objets qui ont été comme flashés sur place ce 6 août 1945.
Pareillement touchante est l’histoire de la jeune Sadako Sasaki décédée à 11 ans d’une leucémie, qui avait espéré guérir en réalisant mille grues en origami, la grue étant un symbole de longévité et de bonheur. Elle a inspiré le monument des enfants pour la Paix autour duquel sont exposées des milliers de guirlandes de grues en papier coloré envoyées par des écoliers du monde entier.
Passage le long du Dôme de la bombe A, un des rares bâtiments à être resté partiellement debout alors que la bombe a explosé presque au-dessus. Il a été conservé en l’état pour servir de témoignage.
Nous quittons ensuite ces lieux de mémoire pour le château d’Hiroshima (Hiroshima-jo ou château de la carpe). Il a été entièrement reconstruit en 1958. On peut admirer une double rangée de douves et un parc rempli de beaux cerisiers en fleurs.
Jardin de Shukkeien : la construction de ce jardin a débuté en 1620. Son nom (littéralement « jardin à rétrécir les paysages ») évoque l’idée de rassembler et de miniaturiser des vues panoramiques. L’étang situé au centre du jardin contient plus de 10 îlots petits et grands. Autour de cet étang, des montagnes, des vallées, des ponts, de petites maisons de thé et des tonnelles sont habilement aménagés. Le tout est relié par un chemin qui permet de flâner dans la totalité du jardin. Il a été entièrement refait à l’identique après le bombardement (un seul ginko a survécu). La restauration a été achevée en 1974 presque trente ans après.
Nous sommes réellement séduits par ce superbe jardin avec ses carpes, ses tortues, des cerisiers et des azalées taillées en buissons, et des perspectives toujours différentes et toujours harmonieuses au fur et à mesure que l’on en fait le tour.
Le musée d’art d’Hiroshima qui jouxte le jardin et pour lequel nous avons pris un billet combiné est également une excellente surprise. Nous y découvrons quelques beaux objets anciens (paravents et kakemono), des photos de Man Ray (dont la femme violoncelle et des portraits de Picasso et de Dali), un tableau de Dali (le rêve de Vénus), des œuvres de peintres japonais dont plusieurs tableaux de Kumi Sugai. L’ensemble est intéressant et bien présenté.
Retour à l’hôtel pour nous installer dans la chambre et faire une petite pause. Nous avons une chambre lilliputienne : il y a tout ce qu’il faut, mais à deux on a du mal à se croiser ! Heureusement également que nous avons deux sacs mous et pas de valise ! La fenêtre avec vue sur la ville (11ème étage) donne heureusement un peu de dégagement. La salle de bains est à l’avenant. Il y a par exemple un seul robinet qui sert à la fois au lavabo et à la douche (il suffit de changer la position).
Dîner au Oyster Conclave, à quelques minutes de notre hôtel, sur les berges de la rivière. C’est un genre bistrot qui propose uniquement des plats à base d’huitres. Sans être affamés, nous avons quand même un petit creux car, à part une saucisse grignotée debout dans le parc du château, nous n’avons rien mangé aujourd’hui. Très bon repas, dehors sous les lanternes : soufflé aux huitres, quiche aux huitres et aux légumes, bruschetta aux huitres et tomates et tempuras d’huitres. Vin blanc pour accompagner. Nous nous régalons et l’endroit est très agréable.
Nuit au Chisun hotel