Jour 10 : HIROSHIMA – HIMEJI – KYOTO
Petit déjeuner rapide à l’hôtel à 6h30. Après avoir hésité à prendre un taxi, nous décidons de gagner la gare à pieds avec nos sacs sur le dos. C’est dimanche, les rues sont quasi vides de voitures, il fait beau et la promenade n’est pas désagréable du tout.
Nous montons dans un Shinkansen qui part à 8h06 en direction d’Himeji. Alors que nous sommes bien installés, le contrôleur nous signale que nous avons pris un train non couvert par notre JR pass ! Deux solutions : sortir au premier arrêt ou payer le billet et l’amende correspondante. Nous optons pour la deuxième solution pour ne pas amputer le programme que nous avons prévu pour la journée mais en nous maudissant quand même de ne pas avoir été suffisamment vigilants sur les trains interdits ! A la gare d’Himeji nous laissons nos sacs dans des consignes automatiques. Le prix n’est que de quelques centaines de yens mais il faut avoir l’appoint. Autre contrainte : ne pas avoir une valise trop grosse dont la taille est incompatible avec celle des casiers. Pas de problème avec nos sacs mous qui s’adaptent au contenant.
Le château d’Himeji ou château du Héron Blanc est situé au bout de la grande avenue qui part de la gare. Il fait un froid de canard à cause d’un vent glacial qui nous arrive de face mais il y a du soleil et pour une fois le ciel est vraiment bleu. Nous arrivons pratiquement à l’heure de l’ouverture et il y a déjà une bonne file d’attente. Le billet permet de visiter le donjon principal et de promener dans les jardins.
Sur le chemin qui mène au château, tout évoque le héron blanc (plaques d’égout, barrières pour travaux)
Construit en 1333, le château a été considérablement agrandi et modifié par le Daimyô local en 1608 et très récemment restauré. Le donjon principal compte sept étages à l’intérieur et seulement cinq à l’extérieur. Le blanc des murs est constitué d’un mélange de chaux, de chanvre, d’algues et de poudre de coquillages qui servait de revêtement ignifuge. Les fenêtres ont des formes différentes selon leur fonction : rectangulaires pour tirer à l’arc, triangulaires pour utiliser des armes à feu. Les toits étaient même reliés les uns aux autres pour offrir une possibilité supplémentaire de fuir en cas d’attaque.
L’extérieur est superbe, en particulier le donjon avec ses toits, tous différents, couverts de tuiles grises et ses murs de soutènement en pierre dont la courbe évoque un éventail. L’intérieur est un peu décevant car il est complètement vide. Certes, on peut admirer les poutres et divers éléments en bois forcément impressionnants vu la taille du bâtiment mais les conditions de visite ne sont pas terribles : nous sommes entrainés dans le flot d’une foule compacte, drainés d’un étage à l’autre sans possibilité de faire marche arrière ni de vraiment s’arrêter ! Moi qui ai une petite tendance à la claustrophobie, je ne suis pas fâchée de retrouver l’air libre. A notre sortie du donjon, nous découvrons que la file d’attente serpente maintenant jusqu’à la première enceinte du château (nous avons donc bien fait de venir tôt et … d’avoir payé notre billet de train). Très agréable promenade dans les jardins plantés de cerisiers.
L’esplanade en contrebas du château est envahie de familles installées pour déjeuner. Le dimanche, c’est aussi l’occasion de sortir ses chiens et de les faire admirer. Des personnes un peu âgées, déguisées en gardes, font des semblants de manoeuvres devant les portes de la forteresse
Nous continuons notre promenade par le jardin Koko-en. Conçu il y a environ 25 ans sur l’emplacement de l’ancienne résidence du seigneur féodal et de maisons de samouraïs, il se compose de plusieurs jardins : jardin du seigneur, jardin de bambous, jardin japonais traditionnel, jardin des fleurs sauvages, jardin des pins, jardin des ruisseaux…
L’ensemble est très agréable avec de jolies perspectives, des cascades, des petits ponts, des étangs, des maisons de thé, d’immenses camélias, des mousses, des magnolias, des spirées, des cognassiers, des azalées, des pins taillés et même quelques rhododendrons qui commencent à fleurir.
Retour à la gare et train pour Kyoto. Cette fois c’est un Shinkansen qui est bien couvert par notre abonnement. Une heure plus tard nous sommes en gare de Kyoto et nous prenons un taxi jusqu’à l’hôtel. Il y a beaucoup de monde et de gros embouteillages, le taxi nous explique que c’est à cause de la floraison des cerisiers. L’hôtel Resol Kyoto Kawaramachi Sanjo est bien placé, près de la rivière Kamogawa, en face du quartier de Gion. Les prestations sont soignées même si la taille de la chambre, située au 11ème étage, est un peu petite. La fenêtre donne sur une arrière-cour assez moche. Elle est occultée par un paravent japonais que nous préférons pousser pour avoir la lumière du jour. J’utilise le joli nécessaire à thé pour nous préparer un thé matcha (en le battant avec un petit fouet en bambou) avant de ressortir.
Promenade dans notre quartier, le long de la rivière et jusqu’à Gion, le quartier de geishas le plus célèbre de la ville. Très jolie rue Shimbashi avec ses maisons anciennes et ses cerisiers en fleurs pris d’assaut par de nombreuses jeunes filles en kimono.
Diner assez tôt au Kyoto Gion Ramen Muraji (nous n’avons pas mangé à midi et il commence à faire faim). Nous avons été séduits dans la rue par une carte (illustrée) proposant divers ramens. Le restaurant est au premier étage, une jolie petite salle au décor raffiné avec deux tables de huit personnes. Patrice opte pour un menu avec ramen, beignets de poulet et glace au thé vert (1500 yens). Je prends la même chose sans glace. C’est très bon et très copieux et de plus l’endroit est charmant.
Promenade nocturne dans ce joli quartier ancien avec ses maisons de thé et ses restaurants éclairés aux lanternes. Les cerisiers aussi ont droit à leur illumination. Malgré le froid vif qui pique les joues, la foule est presque aussi dense qu’en journée.
Nuit à l’hôtel Resol Kyoto Kawaramachi Sanjo