Jour 13 : KYOTO ( Arashiyama – Higashiyama)
La météo est encore incertaine ce matin. Nous avons décidé d’aller à l’ouest de Kyoto, autour du village d’Arashiyama. Petite hésitation avant de trouver le bus ad hoc, mais finalement nous sautons dans un bus n°63, faisons confirmer la destination par le chauffeur et nous voilà partis. Il y a presque 50 minutes de trajet, mais comme il pleut nous ne sommes pas mal dans le bus ! Nous descendons juste avant le pont Togetsukyo et gagnons la gare pour aller voir la forêt de kimonos, des dizaines de cylindres verticaux placés côte à côte, dans lesquels sont exposés des tissus : l’ensemble est original.
Taxi jusqu’au temple Otagi Nenbutsu-ji. Nous y découvrons 1200 statues de Rakan, un disciple de Bouddha, recouvertes de mousse. Les statues sont récentes (années 80) mais l’ensemble dégage beaucoup de sérénité. L’histoire de ce temple bouddhiste est assez mouvementée car, s’il a été fondé en 766, il a été endommagé à plusieurs reprises et il a été finalement déplacé de son lieu d’origine pour être installé à flanc de colline, en pleine nature.
Nous sommes quasiment seuls sur le site avec comme seul bruit le chant des oiseaux ce qui est très agréable !
Le chemin qui descend vers le village d’Arashiyama est bordé de maisons anciennes aux toits de chaume particulièrement épais.
Arrêt au temple Adashino Nenbutsu-ji. Son jardin de bambous est fermé pour rénovation. Des centaines de petites statues de bouddha, très abimées par les intempéries, sont serrées les unes contre les autres et entourent un stupa et une statue légèrement plus grande. Il pourrait s’agir de pierres tombales car le site servait à une époque lointaine comme lieu d’incinération des morts.
Visite de la villa Okochi Sanso, ou plutôt du très beau jardin de cette maison qui a appartenu à Okochi Denjiro un célèbre acteur japonais du cinéma muet. Il lui a fallu 30 ans pour finaliser ce jardin installé sur la pente sud du mont Ogura qui offre de très jolies vues sur Kyoto au loin.
A flanc de colline, on trouve pins, érables, cerisiers, magnolias, azalées, mousses et jolis escaliers en pierre, élégants bâtiments d’habitation qui ne se visitent pas et maison de thé où l’on prend une tasse de thé matcha avec un biscuit (compris dans le billet d’entrée).
Nous remontons un peu vers le haut du village pour nous éloigner de la foule et trouver un coin calme pour déjeuner. Arrêt dans un petit restaurant spécialisé dans les nouilles soba. Les miennes sont au thé et recouvertes de feuilles de yuba. Elles sont accompagnées de boules de riz farcies aux haricots rouges et de pickles. C’est bon et le cadre est très sympathique.
Traversée de la forêt de bambous d’Arashiyama jusqu’au temple Tenryu-ji. On a l’impression que tous les touristes du coin se sont donné rendez-vous ici ! Les bambous sont beaux (mais comme dans beaucoup d’endroits) et la foule est vraiment trop dense pour pouvoir apprécier le lieu.
Le temple Tenryu-Ji (ou temple du dragon céleste) a été construit en 1339 sur le site d’une maison d’habitation mais les bâtiments que l’on peut voir aujourd’hui sont beaucoup plus récents (huit incendies ayant pratiquement ravagé le temple d’origine). Le jardin (jardin Sogenchi) est, par contre, l’un des plus vieux du Japon et il est identique à celui qui a été dessiné par le maître zen Muso Sokesi au 14ème siècle. C’est un magnifique jardin fleuri.
Le nettoyage de la mousse est fait de façon très méticuleuse par des jardiniers armés d’un petit balai en bambou et d’une mini bêche. C’est impressionnant le personnel qui est nécessaire pour entretenir ce type de jardin ! Avec tous les buissons fleuris que l’on admire ici (camélias et autres azalées), pas un pétale ne s’invite sur le vert tendre de la mousse. Je préfère ne pas imaginer le même jardin chez nous après un après-midi de mistral !
Les bâtiments peuvent se visiter moyennant quelques yens, du moins il est possible de longer les coursives qui entourent le temple principal, mais l’intérêt est limité car on voit très bien l’intérieur depuis le jardin.
Bref arrêt au Nonomiya-jinja Shrine consacré à la déesse du soleil et à la divinité du feu. Les princesses impériales destinées à servir au sanctuaire d’Ise (le sanctuaire shinto le plus important du Japon) passaient trois ans de purification dans ce temple avant d’être emmenées en procession à Ise.
Retour à Kyoto centre par le train local (JR pass) et petit tour dans la gare centrale à la belle architecture moderne avant de partir à pieds vers le quartier d’Higashiyama.
Temple de Sanjûsangendô : un édifice de plus de 118 mètres de long qui abrite mille et une statues du bosatsu Kannon. Ce sont des statues en bois, toutes différentes recouvertes de stuc et de feuilles d’or. Au centre est installée une grande statue du Kannon avec onze têtes qui est protégée par 28 gardiens grimaçants aux visages très expressifs (malheureusement on ne peut pas prendre de photo). Quelques beaux cerisiers dans le jardin et un petit étang. Très agréable surprise que ce temple où nous nous sommes arrêtés presque par hasard.
Montée jusqu’au temple Kiyomizu-dera qui domine le joli (et très touristique) quartier d’Higashiyama avec ses ruelles étroites et ses vieilles maisons de bois.
Agréable promenade dans les rues piétonnes autour de la pagode Yasaka. Avec la tombée de la nuit, le froid recommence à nous mordre sérieusement les pieds et les mains (surtout à cause du vent), mais le quartier se vide un peu de ses touristes, les magasins ferment leurs volets et le charme opère.
Dîner dans notre quartier d’un hot-pot à la viande. La cuisson se fait directement sur notre table. C’est un bouillon dans lequel on nous met à cuire du chou, des oignons, des lamelles de bœufs, de porc et des boulettes de poulet. La cuisson est gérée par le personnel. Nous assaisonnons le tout avec du shichimi (7 épices) et de la sauce soja. En accompagnement nous prenons de l’ail rôti et du chou kimchi. C’est très bon.
Nuit à l’hôtel Resol Kyoto Kawaramachi Sanjo