Jour 14 : NARA
A 7 heures je descends nous chercher un café au salon. Nous prenons vite des habitudes et ce café en self-service est bien agréable. Aujourd’hui nous allons passer la journée à Nara. Nous prenons donc un bus jusqu’à la gare, puis un train local qui va mettre plus d’une heure pour arriver à destination.
Fondée en 710, Nara fut jusqu’en 784 la première capitale impériale fixe du Japon. Avant, il n’y avait pas de capitale permanente : le siège du pouvoir était déplacé à la mort de chaque souverain, car selon la religion shintoïste, l’emplacement était devenu impur. Nous avons décidé de faire la promenade à pieds proposée dans le Lonely planet, soit une boucle partant de la gare et passant par les principales curiosités de la ville.
Nous quittons rapidement les rues commerçantes pour des zones plus arborées habitées par de très nombreux daims. Des petits kiosques vendent des galettes dont les animaux sont friands. Nous achetons un paquet de galettes et pendant que Patrice fait la distribution, un des bestiaux lui vole le plan de la ville et le mange sous nos yeux un peu étonnés ! Notre premier arrêt est pour le jardin Yoshikien, un jardin municipal dont l’entrée est gratuite pour les possesseurs d’un passeport européen. Il est un peu moins bien entretenu que les jardins visités jusqu’à présent, mais il est quand même mignon et la maison de thé est très jolie.
Le jardin Isuien touche le précédent. C’est un jardin traditionnel de la période Edo avec un étang, de jolies lanternes en pierre, un moulin et des maisons de thé.
Le billet donne également accès à un petit musée (musée Neiraku) où sont présentés quelques belles pièces, paravents et kakemono.
Tôdai-ji : c’est l’un des temples bouddhistes les plus importants de la période de Nara. Achevé en 798, il nécessita de telles ressources financières qu’il mit presque en faillite la cour impériale. Le bâtiment actuel date du 18ème siècle et est plus petit que l’original, malgré sa grande taille (57 mètres de long sur 50 de large et 47 m de hauteur).
La statue géante du Bouddha Birushana que le temple abrite fut réalisée sur l’ordre de l’empereur Shômu (752). C’est l’empereur lui-même qui peignit les pupilles du Bouddha pour appeler la présence divine (cérémonie de « l’ouverture de l’œil »). La statue actuelle (de presque 15 mètres de haut) date de 1690 car la statue initiale qui était un peu plus grande, a également souffert au cours des différents incendies qui ont détruit les temples en bois.
Les deux rois gardiens (ni-ô) en bois de plus de 8 mètres de haut qui sont installés de part et d’autre du bouddha sont également très impressionnants (pour une fois les photos sont autorisées à l’intérieur du bâtiment).
Juste devant le temple, une statue en bois de Binzuru (un disciple de Bouddha qui aurait possédé des pouvoirs occultes) attire beaucoup de monde. La croyance dit que l’on peut guérir une maladie atteignant une partie du corps en frottant cette même partie du corps de la statue !
Le temple suivant se nomme Nigatsu-do. On y accède par un escalier bordé de lanternes en pierre. Très jolie galerie en bois décorée de nombreuses lanternes en métal qui offre une belle vue sur la ville.
Un peu plus loin le Sangatsu-do n’est pas mal non plus avec son emblème représentant deux oiseaux bec à bec dessinant un cœur.
Poursuite de la promenade à travers des parcs et jardins
Nous finissons notre série de temples par celui qui, pour nous, est le plus beau de la journée, le Kasugataisha. C’est un immense sanctuaire qui a été fondé au VIIIème siècle. Les quatre principaux temples sont dédiés à Takemikazushi (dieu du tonnerre ou dieu guerrier), Futsunushi (kami des épées), Amenokoyane (dieu de la sagesse et des rituels) et sa femme Himegami déesse du soleil. Ce sanctuaire a toujours fait l’objet d’une grande ferveur comme en témoignent les centaines de lanternes qui ont été offertes par les fidèles depuis la fondation du sanctuaire.
Jusqu’à la fin du XIXème siècle, le Kasugataisha fut reconstruit tous les 20 ans selon la tradition shintoïste. Toutes ces lanternes donnent une ambiance particulière. Elles éclairent faiblement une salle plongée dans l’obscurité et on imagine ce que cela peut donner lors de la fête des lanternes qui a lieu dans ce temple deux fois par an.
Petit coup d’œil à la pagode à cinq étages du temple Kofuku-ji avant de prendre le chemin du retour.
Nous croisons une nouvelle fois des chiens dans une poussette à chiens. Je demande au propriétaire si je peux les prendre en photo (ce qu’il accepte) et à ce moment une japonaise surgit d’un magasin avec un téléphone portable et se précipite vers les chiens en criant « kawaii » ! J’ai un peu du mal à comprendre pourquoi on ne laisse pas ces pauvres chiens marcher plutôt que de les trimballer en poussette, mais tout le monde a l’air de trouver ça « mignon ».
Retour en train. Nous montons dans un vrai omnibus qui s’arrête à toutes les stations. Heureusement en profitant d’un l’arrêt dans une gare, nous arrivons à sauter dans un train express et nous gagnons une bonne demi-heure. A la gare, réservation de places pour le jour du départ (train pour l’aéroport). Les japonais sont impressionnants d’efficacité. La réservation se fait en anglais auprès d’un préposé souriant, en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire !
Ce soir nous nous laissons tenter par un restaurant de sushis, Sushizanmai, qui a un peu l’allure d’une brasserie parisienne avec une chef de salle qui surveille et dirige plusieurs garçons sans leur laisser le temps de souffler. Bel assortiment avec des poissons que nous n’avons pas l’habitude de manger. C’est plus cher que les autres soirs mais très bon. Dès qu’un client pénètre dans le restaurant, l’ensemble du personnel se met à crier d’une seule voix : « Irassahaimase ». La première fois c’est étonnant, après c’est plutôt drôle et nous nous surprenons à guetter, nous aussi, le nouveau client ! Très bonne soirée.
Nuit à l’hôtel Resol Kyoto Kawaramachi Sanjo