Pas de petit déjeuner à l’hôtel ce matin. Nous en avons un peu assez des nouilles et nous optons pour un café dans notre chambre accompagné d’un paquet de petits beurres et de quelques amandes et raisins secs.

Départ à 9h, heure chinoise. Notre chauffeur est accompagné d’un guide anglophone, un ouigour du nom d’Abdul, qui est chargé de nous faire passer la frontière Chine-Kirghizstan ce qui n’est pas une mince affaire. Le premier check-point est franchi rondement. Pour le second, il faut obtenir un tampon et c’est plus long car les policiers sont en train de déjeuner !! Après, c’est une succession de contrôles fastidieux (passeports, bagages, prise de photo) et un peu ridicules (à trois mètres d’intervalle on nous redemande le passeport qui vient d’être visé et le nouveau militaire le lorgne, alors qu’il ne le tient même pas dans le bon sens, comme si un détail avait échappé à son collègue). Heureusement que le guide est là car il y a également toute une série de papiers à présenter (et personne qui parle un mot d’anglais).

Nous abandonnons guide et chauffeur à la frontière. Abdul nous explique qu’il n’a pas le droit de sortir de Kashgar sans une autorisation écrite des autorités chinoises et qu’il ne peut pas aller au Kirghizstan (il a pu y aller une seule fois, en 2016 en accompagnant un groupe de touristes). De l’autre côté de la frontière, nous attend un autre chauffeur, châtain aux yeux bleus. Cette fois nous avons bien quitté la Chine. Pavel est russo-kirghize et parle parfaitement l’anglais. Nous sommes ravis d’avoir un chauffeur avec lequel nous allons pouvoir communiquer facilement.

Il faut également passer trois check-points côté kirghize, mais c’est plus rapide que du côté chinois. Les militaires parlent en russe. Après quelques tampons et « spassiba » nous sortons définitivement des zones frontières. Si les paysages du côté chinois étaient beaux et arides, de ce côté de la frontière ils sont également très beaux mais beaucoup plus verts avec des montagnes enneigées, des pâturages et des troupeaux.

Nous faisons route jusqu’à un camp de yourtes situé à quelques kilomètres du caravansérail de Tach Rabat (littéralement « caravansérail de pierre »). Installation au camp dans une yourte confortable et joliment décorée, puis déjeuner. Patrice qui commence à être un peu lassé de la nourriture chinoise est ravi du changement. Aujourd’hui c’est soupe de légumes, aubergines frites et poulet à la sauce tomate avec du riz. Tout est très bon et cuisiné sur place… et en plus il y a du café.

Pavel nous accompagne ensuite jusqu’au caravansérail. Nous prenons le temps de visiter cette construction de pierre qui daterait du XVème siècle (ou de beaucoup plus tôt car les avis diffèrent sur la question). En tous cas l’endroit est joli et le cadre magnifique.

Après avoir récupéré son email pour pouvoir lui faire parvenir ses photos, nous revenons tranquillement jusqu’au campement à pieds. 6kms de jolie promenade le long d’une petite rivière et au milieu de prés remplis de fleurs sauvages, chardons, géraniums, angéliques… Nous croisons également de nombreuses marmottes et oiseaux (hirondelles, aigles, linottes, bergeronnettes).

Retour au camp. Il n’y a pas de douche mais un sauna russe. Avec le jour qui tombe, la température fraîchit vraiment et nous avons peur d’attraper froid avec la différence de température. Ce sera donc toilette de chat au lavabo.

Repas du soir avec soupe, salade de carottes, ragoût de viande et légumes et tarte aux fruits. Copieux et bon. Avec la nuit le froid devient vif (nous sommes quand même à 3500 mètres d’altitude) et nous nous glissons avec plaisir sous les grosses couettes de la yourte. Le ciel est un peu couvert. C’est dommage car à cette altitude et loin de toute lumière, la voie lactée doit être superbe.

Nuit en camp de yourtes