Jour 21 : LAC KEL SUU – NARYN
Ce matin je suis sortie de la tente à 6 heures. Tout était recouvert de givre, la toile extérieure de la tente était raide de glace et les flaques sur le sol gelées. L’humidité ambiante était tellement sensible hier soir que j’ai placé l’appareil photo dans mon sac de couchage pour qu’il ne se mouille pas. Je suis vite allée nous faire un café bien chaud et Patrice m’a rejoint pour regarder le soleil arriver peu à peu sur la plaine. Nous nous sommes approchés d’un groupe de chevaux avec des poulains et nous nous sommes assis près d’eux. Un tel cadre vaut bien quelques sacrifices de confort et Patrice a vite oublié sa mauvaise nuit.
Il est 8 heures, j’écris installée sur un tabouret devant les tentes avec la montagne enneigée en face de moi et de la musique kirghize qui arrive de la cuisine en même temps qu’une délicieuse odeur de crêpes en train de cuire. La glace a fondu et l’eau dégouline le long des parois des tentes. Le soleil apporte déjà une douce chaleur. J’aimerais pouvoir faire un arrêt sur image pour prolonger l’instant.
Copieux petit déjeuner : omelette aux céréales, blinis à l’aneth, fromage, saucisses, concombres et tomates. A 9 heures nous partons pour le lac qui est encore à 8 kms. Un des hommes du camp nous accompagne. Il aide Pavel à trouver un gué pour traverser la rivière avec le 4X4. Nous faisons les premiers kilomètres en voiture. Il n’y a pas de chemin, nous passons à travers champs et souvent dans la boue. Nous finissons à pieds.
Les paysages sont splendides. Le lac est bien caché dans son écrin de montagnes, on ne le découvre qu’au dernier moment. Il fait 10 kms de longueur mais seule une petite partie est visible et il est impossible de marcher le long des berges car les rochers tombent à pic dans l’eau.
Petit tour en barque avec aux rames notre accompagnateur du camp. Nous ne nous éloignons guère du bord car la barque est très peu maniable. Du coup, on ne voit pas grand-chose de plus. En fait il est possible d’organiser de vraies sorties en bateau ou en kayak mais il faut les prévoir au moment de la demande du permis nécessaire pour venir jusqu’au lac et uniquement auprès d’une agence à Bichkek. Dommage.
Ce lac qui est situé à 3510 mètres d’altitude est uniquement alimenté par la fonte des neiges. Certaines années, il ne neige pas assez et il n’y a pas d’eau. Cette année il est rempli d’une magnifique eau bleu turquoise et en plus nous avons la chance d’avoir un beau soleil.
Retour au camp. Patrice, qui a toujours les intestins en vrac, se repose pendant le déjeuner. En début d’après-midi, promenade le long de la rivière avant de reprendre la route vers Naryn.
Les 3h30 de trajet passent vite car on ne se lasse pas du paysage.
Installation à l’hôtel Khan Tengri à Naryn. L’hôtel est simple mais coquet et très agréable. La douche chaude est un vrai bonheur. Repas avec Pavel au restaurant de l’hôtel. Salade à la langue de bœuf et aux légumes pour moi, bœuf aux frites pour Patrice. Le cadre est joli et la nourriture très bonne. Excellente soirée.
Nuit à l’Hôtel Khan Tengri