Jour 24 : LAC SON KUL – KOCHKOR – LAC ISSYK KUL
Départ vers 9 heures en direction de Kochkor par une piste en mauvais état.
Nous passons par le très joli col « 33 perroquets ». Le nom n’a rien à voir avec les perroquets et correspond à une erreur de traduction d’un mot russe car dans cette langue un même mot désigne l’oiseau bavard et le fait d’avoir peur. Le nom de cette magnifique route en lacets vient du fait que les conducteurs sont censés avoir des frayeurs à chaque virage ! Après la traversée de paysages variés et superbes nous retrouvons la route goudronnée aux environs de Kochkor.
Marché aux chevaux en pleine nature, habitation nomade, maison et mosquée
A ma demande Pavel nous arrête à Kochkor dans une coopérative de femmes qui vendent leurs travaux, notamment des chapeaux et des tapis en feutre. Nous y trouvons de très jolies choses à ramener. Accueil francophone car une des femmes présentes vit en France et n’est là que pour aider sa famille pendant les vacances. Repas « chez l’habitant », plutôt dans une maison qui fait partie du réseau de tourisme communautaire CBT qui a été créé il y a une vingtaine d’années par une association suisse. Au début, l’association a permis d’aider à la création de chambres d’hôtes et à la formation à l’accueil des étrangers et maintenant les antennes sont nombreuses dans le pays, les kirghizes impliqués dans les projets sont complètement autonomes et versent une petite participation financière à la maison mère. Le repas est très bon mais comme souvent trop copieux : salades, soupe de lentille, bœuf aux pommes de terre et glace à la vanille.
Route en direction du lac Issyk-Koul, le plus grand lac du pays. Nous longeons un moment le réservoir Orto-Tokoy, un lac dont l’eau est vendue au Kazakhstan. Passage par la ville de Balykchy, sinistrée depuis l’éclatement de l’URSS. Toutes les usines ont fermé et sont à l’abandon, il ne reste que leurs carcasses tristes et rouillées. Selon Pavel, plus d’un million de kirghizes vivent à l’étranger, notamment en Russie, faute de pouvoir trouver un travail dans le pays. Ils envoient tous les mois de l’argent à leurs familles restées au Kirghizstan.
Installation à l’hôtel Raduga au bord du lac Issyk-Koul. Avec ses 180 kms de long, ce lac est le plus grand lac de montagne après le Titicaca. Situé à 1600 m d’altitude, son nom signifie littéralement « lac chaud » car sa légère salinité l’empêche de geler l’hiver.
L’hôtel Raduga est une sorte de village de vacances avec de grandes maisons en bois, des bungalows et des chambres d’hôtellerie classiques, implantés dans un vaste parc boisé et fleuri magnifique, avec grande piscine et plage privée. Les clients sont plutôt argentés (nombreuses Porches et Mercedes) et originaires de Russie ou du tout proche Kazakhstan.
Les espaces communs sont superbes et très bien entretenus mais notre chambre n’est pas terrible : en rez-de-chaussée avec une baie vitrée (laissant peu d’intimité si le rideau est ouvert), assez petite et sommairement équipée. Lavabo et baignoire ont des problèmes d’évacuation. La seule lampe de chevet ne marche pas. Je la ramène à la réception (heureusement anglophone) où on m’informe que le problème sera réglé demain dans la journée. Je signale que demain nous serons partis et qu’il suffit de m’en donner une autre ou de changer l’ampoule. Une employée nous apporte une nouvelle lampe quelques minutes plus tard. Je l’allume et au bout de 10 minutes nous sommes agressés par une forte odeur de brûlé ! Le variateur est en train de fondre ! Nous nous passerons de lampe de chevet.
Agréable fin d’après-midi au bord du lac. L’eau n’est pas froide et j’arrive sans difficulté à entrer dedans. Patrice, pour une fois, ne trempe que les pieds. Repas au restaurant de l’hôtel (nous sommes ici en pension complète). C’est une sorte de cantine sonore avec un buffet de salades et de desserts et un plat chaud qui a tout du « gloubi-glouba », un bouillon où trempent des nouilles, des pommes de terre et des morceaux de viande peu appétissants. Les salades sont bonnes et feront très bien pour le repas.
Remarque du jour concernant les véhicules croisés sur la route. On voit trois grands types de véhicules : des voitures neuves ou récentes, de très anciens véhicules russes multi rafistolés (et souvent en panne au bord de la route) et des voitures japonaises avec le volant à droite. Intrigués par cette dernière catégorie, nous avons demandé une explication à Pavel. Pendant quelques années des voitures d’occasion japonaises ont été proposées à des prix très intéressants sur le marché kirghize. Par contre il a été impossible pour des problèmes mécaniques de changer les volants de côté. Finalement, le gouvernement kirghize a interdit l’achat de ces voitures il y a 5 ans mais il y en a toujours beaucoup en circulation.
Nuit à l’hôtel Raduga, lac Issyk Kul