Jour 3 : FORTERESSE PIERRE ET PAUL – PALAIS DE TSARSKOIE SELO
Ce matin nous partons vers 9h de la maison. Il y a quelques gros nuages poussés par un vent assez fort. L’impression générale est plutôt bonne car le soleil réapparaît souvent. Par contre en sortant nous sommes surpris par la température qui a considérablement chuté depuis hier (de 25°C à 15°C). C’est donc une journée pulls et parapluies.
A la station de métro Nevski Prospekt nous achetons des jetons dans une machine automatique (1 jeton = 1 trajet = 30 roubles). Ici personne ne truande car il y a des gardiens partout et des caméras dans les rares endroits où il n’y a pas de gardien. L’accès aux stations se fait par des escalators particulièrement longs : on a l’impression de s’enfoncer dans les entrailles de la terre. Tout en bas, entre l’escalator qui monte et celui qui descend, il y a une petite cabine en verre occupée par une gardienne en uniforme.
Nous n’avons qu’une seule station pour aller à la forteresse Pierre et Paul sur l’île Petrogradskaya. Nous commençons par admirer l’extérieur d’une mosquée toute bleue datant de 1910 et inspirée de celle de Samarkand. Elle est partiellement recouverte d’échafaudages mais les parties visibles sont très jolies.
La forteresse Pierre-et-Paul est entourée de murailles et de bastions à la Vauban. On y accède par le pont et la porte Saint Jean. Bien qu’il n’y ait que quelques personnes dans la queue, nous attendons un bon moment pour acheter les tickets. C’est notre première confrontation (et ce ne sera pas la dernière) avec les files d’attente « à la russe » ! Après les caisses on entre dans le vif du sujet en franchissant la porte Saint Pierre surmontée de l’aigle impérial.
De l’extérieur, la basilique Saint-Pierre-et-Saint-Paul est une église relativement élancée, toute jaune avec des coupoles dorées et une flèche de plus de 100 mètres de haut. A l’intérieur la sobriété n’est pas de mise : l’ensemble dégouline littéralement de dorures. C’est beaucoup trop chargé à notre goût. Il y a de plus énormément de monde, en particulier des groupes de russes, car la nef abrite les tombeaux des tsars et tsarines de l’ancienne Russie. Il y a même une chapelle où ont été rapatriés les restes des Romanov.
La visite des anciennes prisons dans le bastion Troubetskoï nous intéresse plus. La cour centrale est occupée par un sauna où les prisonniers étaient conduits une fois par semaine. Les cellules ont accueilli de nombreux prisonniers politiques, des révolutionnaires et des artistes, avant 1917, et des ennemis de la révolution par la suite. Certains comme Gorki ou Dostoïevski n’ont passé là que quelques semaines avant de ressortir mais ce sont des exceptions. Lorsque l’on lit les petites plaquettes devant chaque cellule, on voit que la plupart des prisonniers ont été pendus ou envoyés en Sibérie où ils sont morts.
Nous finissons notre visite par la Maison du Commandant qui abrite un musée sur la ville et son histoire. A noter que l’entrée est gratuite mais qu’il faut quand même se munir d’un ticket pour pouvoir visiter. Il y a beaucoup d’objets originaux et bien mis en scène, surtout à partir du XIXème siècle : collection de machines à écrire, vêtements et bottines, panneaux publicitaires (pour le tabac et l’alcool notamment), maison de poupée géante, menus (en français), etc. C’est bien présenté mais nous regrettons vraiment de ne pas avoir pris d’audio guide car il y a une absence quasi totale d’explications en anglais.
Vers midi et demi nous quittons la forteresse pour le palais de Catherine appelé également palais Pouchkine ou encore palais de Tsarskoïe Selo situé à une vingtaine de kilomètres au sud de la ville. Nous reprenons la ligne 2 du métro pendant 8 stations jusqu’à Moskovskaya (les stations sont très éloignées les unes des autres) puis nous cherchons un minibus sur la place où nous venons d’arriver. Nous avons comme seule indication « derrière la statue de Lénine » mais c’est suffisant car, objectivement, on ne peut pas la manquer. Ce sont plus des fourgonnettes aménagées que des minibus, mais elles sont facilement repérables puisque Pouchkine et Tsarskoï Selo sont écrits dans notre alphabet. Nous nous faisons d’ailleurs repérer par l’un des chauffeurs qui s’arrête pour nous charger. On lui paye directement le prix du billet (36 roubles par personne) et nous voilà partis pour environ une demi-heure de trajet.
Nous nous installons dans la file d’attente pour l’entrée au château. Il y a deux queues et nous avons opté pour celle qui est installée devant l’ermitage car elle nous semblait moins longue que l’autre. Nous attendons une bonne heure au froid et par moment sous la pluie ! Nous avions deux parapluies mais l’un d’eux a été « avalé » par le métro tout à l’heure, il est tombé entre la rame et le quai au moment de l’ouverture des portes ! Comme nous sommes quatre nous choisissons de nous relayer : pendant que deux attendent, les deux autres vont se restaurer dans un petit snack près de l’entrée. Nous accédons enfin au guichet qui est tenu par une seule préposée souriante mais pas très rapide. L’attribution des tickets se fait par tranche de 20 minutes. Nous nous retrouvons avec des tickets nous permettant d’accéder au château entre 18h20 et 18h40. Il est environ 15h nous avons donc tout le temps pour promener dans les jardins.
Le parc est magnifique et il abrite de nombreux pavillons et constructions diverses : un ermitage dans les mêmes couleurs blanche et bleue que le palais principal, des bains turcs, une mini pyramide, une colonne célébrant la victoire des russes contre la flotte turque en 1770 (colonne de Tchesmé), des pavillons chinois, un bâtiment de l’Amirauté…
La plus grande partie du parc est « à l’anglaise » avec de grands arbres et des prairies fleuries. Nous y croisons quelques hôtes des jardins : écureuils roux, grives litorne, fuligules morillon et divers canards.
Devant le château les jardins sont « à la française » avec des massifs fleuris et des arbres taillés. L’ensemble est très joli et la promenade très agréable. Notre seul regret est de ne pas avoir pris de veste car il fait vraiment frisquet. Heureusement nous n’essuyons qu’une mini averse de quelques minutes. Petit arrêt dans un troquet près du palais pour boire une soupe histoire de se réchauffer un peu.
Le palais de Catherine est une immense bâtisse avec une façade de 300 m de long assez impressionnante. Finalement on nous laisse y entrer avant notre heure (à 18h) car il y a peu de monde (peut-être certains se sont lassés d’attendre ??). Le palais fut construit sur l’ordre de l’impératrice d’Elisabeth en souvenir de sa mère Catherine Ire. Les travaux furent confiés à l’architecte Bartolomeo Rastrelli. Catherine II, à la fin du 18ème siècle, y fit rajouter des éléments « gréco-romains » à la mode à l’époque.
Effectivement nous sommes quasiment seuls à l’intérieur et c’est très agréable pour visiter les magnifiques salles d’apparat : salle de bal, salles à manger, salle des tableaux, appartements de Catherine. Le fameux cabinet d’Ambre est une curiosité mais il est vraiment trop chargé à notre goût. Tout a été refait récemment (fin des travaux principaux en 2003 et tout n’est pas encore fini) car le bâtiment a été quasiment détruit par les allemands pendant la deuxième guerre mondiale. Le cabinet d’ambre a été reconstruit grâce à des dons allemands, les panneaux précieux ont été volés par les nazis et jamais retrouvés. L’ensemble fait un peu « neuf » mais c’est quand même très beau.
Le retour s’effectue nickel par minibus et métro. Nous arrivons à l’appartement un peu avant 21h et nous repartons assez rapidement vers « Rustaveli », un restaurant géorgien situé à proximité. C’est complet quand nous arrivons mais une table ne tarde pas à se libérer. Nous faisons un excellent repas avec en entrée un Khachapuri, pain farci au fromage à partager, des dolmas à la viande, des tomates gratinées, du fromage à la menthe et du poulet froid en sauce. En plat nous essayons le poulet aux légumes (excellent), l’agneau aux pommes de terre, un gratin de veau aux champignons et un plat de pommes de terre à l’aneth. Patrice est le seul à prendre un dessert (sorbet citron). Nous avons accompagné tout ça d’un agréable vin rouge en carafe (1litre et demi quand même). L’addition est très raisonnable (25 euros par personne avec le vin). Nous roulons jusqu’à notre lit après avoir réservé une table ici pour notre dernière soirée à Saint Pétersbourg.